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Alice et moi prenions ma voiture pour gagner l'adresse que m'avait donné l'agent immobilier. Il était rare que nous passions le reste de la journée au restaurant. Surtout Alice qui prenait le temps d'aller chercher sa fille à l'école et de la déposer chez sa mère le temps que l'ont finissent le service du soir, ses horaires étaient plus flexible que le reste de notre troupe. Nous reprenions à 18h à peu près pour dresser les tables si nous n'avions pas eu le temps de le faire à la fin du service du midi, nous donnions ensuite un coup de main en cuisine, remplissions les carafes d'eau etc, ensuite nous mangeions tous ensemble et à 19h nous étions sur le pied de guerre. J'aimais beaucoup mon job bien qu'il soit fatiguant. J'avais trouvé un équilibre. Il ne manquait plus que mon "chez moi" que je n'avais plus. Je logeais chez Alice et ainsi je pûs mettre de l'argent de coté bien que nous ayons tout partagé à pars égal : le loyer, les charges et les courses. J'avais de quoi m'acheter des meubles d'occasions et surtout de quoi subvenir à mes besoins seuls. Je voulais mon indépendance, comme avant. Alice était vraiment une amie en or. Sans elle, j'aurais mis bien plus de temps à me relever de tout ce que j'avais vécus, mais je ne voulais plus vivre à ses crochets. Je voulais rentrer chez moi le soir et non chez quelqu'un d'autre. Je voulais être fière de me dire que j'y étais enfin arrivée par moi même. Je n'avais pas besoin de quelqu'un pour vivre comme je l'entendais.

Je me garais sur un parking juste en face du bâtiment où un vieil homme semblait attendre. Il était en costume velours vert anis, surmonté d'une cravate orange et d'une paire de chaussure bordeau en cuir. Un crime pour les yeux. Bien sur Alice ne put réprimé une crise de rire dans la voiture. Je me mordais fortement la lèvre pour ne pas succomber à mon tour. Le petit homme s'approcha de nous en tendant la main droite.

- Madame Roche?

- Oui s'est moi, enchanté, lui dis-je en lui serrant la main.

- Bonjour, je suis une amie, dit Alice en échangeant aussi une poigne.

- Enchanté mesdames. Comme vous pouvez le voir Madame Roche, le bâtiment à son propre parking sous-terrain, il suffit d'un badge pour actionner la barrière de sécurité. Pour cela s'est un supplément qui est noté dans le contrat. Ou alors vous avez le choix de vous mettre sur le parking ou vous vous êtes garé à l'instant, dit-il en le désignant négligemment de la tête.

Un bon point pour cet appartement. Bien situé, pas trop loin du centre ni trop près, très proche de celui d'Alice, et j'ai le choix de deux parking. L'homme nous tint la porte pour nous faire entrer dans l'allée centrale. Il nous rejoingnit en allant appeler l'ascenseur. Nous montâmes au deuxième étage pendant qu'il nous relatait des informations essentiels comme la tranquilité du quartier, le confort d'avoir un ascenseur, de l'état impeccable des murs, d'une rue relativement calme etc... Je préférais me faire ma propre opinion mais si tout ce qu'il disait saverai exact, j'avais trouvé un coin où il ferait bon vivre. Il n'empêche que je suis satisfaite pour le moment, sans avoir vu l'appartement. Au moins personne n'est en train de se droguer dans les couloirs !

- La plupart des locataires sont soient des étudiants car la fac n'est pas loin ou bien des personnes de votre âge.

- Pas de vieux grincheux alors!

L'agent souris à Alice et lui confirme en louchant sur son décolleté :

- Non, pas de vieux grincheux.

En sortant de l'appareil, je me dit vaguement que nous aurions pu monter à pied, mais l'homme n'est plus tout jeune, mieux vaut ne pas trop le fatiguer. Sur le palier il n'y a que deux portes l'une en face de l'autre. Pas trop de voisins à gérer en même temps, ce n'est pas plus mal! Alors qu'il insert la clé dans la serrure, la porte s'ouvre sur un jeune homme plutôt grand qui nous regarde avec effarement. Sous le coup de la surprise je fais un petit bon en arrière et le vieux monsieur se confond en excuse.

Ne me quittes pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant