CHAPITRE 7

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              Ma mère appelait seulement pour savoir si tout allait bien, tandis que je voulais lui raccrocher au nez pour m'avoir dérangé... Mais bien élevé comme je suis, je n'en fis rien. Je l'avais rassurée et nous avions repris la route sans qu'aucun mot ne soit échangé pendant au moins deux heures. Il fallait que je dise quelque chose, n'importe quoi ! Je ne regrettais pas le baiser que nous venions d'échanger, mais lui...

- Bill...

- Tom...

Nous l'avions dit spontanément en nous regardant. Je lâchais un rire nerveux, très vitre suivit du sien. La tension venait de s'envoler. Je lui fis signe de parler en premier, après tout, il devait se douter de ce que je voulais savoir...

- Vous, tu avais raison... Quand tu disais que tu me plaisais. Mais tu es mon supérieur, je ne pouvais pas me permettre de le montrer. Parce que nous travaillons ensemble et que ça risquait de tout compliquer. Pourtant tu as commencé à me porter de l'intérêt et tu m'as embrassé... Je ne sais plus quoi penser.

- Alors, ne pense plus. Vis le moment présent ! Je te plais et tu me plais aussi. Pourquoi devrions-nous aller contre ça ?

- Parce qu'une fois les vacances terminées, je redeviendrais juste votre employé et que je n'ai pas envie de souffrir...

- Bill, je te promets que cela ne sera pas le cas.

Malgré que nous roulions, je pris sa main entre la mienne et le vis rougir du coin de l'œil.

- Et je te jure que ce n'est pas à cause de ma mère que je fais tout ça.

- Imaginons, j'ai bien dit imaginons, que j'accepte... Qu'est-ce qu'il se passerait ? Demanda Bill timidement.

- On sortira tout les deux, au restaurant, cinéma... Peut-être s'embrasser si tu le veux bien.

- Je, je pense que cela pourrait se faire.

- Alors que dis-tu d'officialiser tout ça en rencontrant mes parents ? Car nous sommes arrivés.

Bill releva la tête vivement et remarqua enfin le chalet familial qui était plutôt gigantesque par rapport à son petit appartement.

- C'est grand... Souffla-t-il.

- Ils gagnent bien leurs vies. On y va ?

- S'ils ne m'aimaient pas ? Ou qu'ils détestent Martini ? Pire, qu'ils devinent qu'on n'est pas vraiment... Hmm !

J'avais posé ma main sur sa joue et mes lèvres sur les siennes. Il arrêta immédiatement de s'affoler pour répondre à mon baiser. Bill s'accrocha à moi sans pour autant me repousser. Notre échange dura plusieurs secondes avant de reculer le premier.

- Tu es prêt maintenant ?

- Oui...

Je sortis de la voiture et retirais nos valises du coffre tandis que Bill attachait Martini en laisse. Et avant même d'atteindre la porte d'entrée, celle-ci s'ouvrit sur ma mère qui s'avança pour me serrer dans ses bras.

- Je t'ai vu arriver par la fenêtre. Le voyage n'était pas trop long ?

- Ca c'est bien passé. Je ne suis pas venu seul, cette fois. Dis-je.

- Oh vraiment ?! Qu'est-ce que tu attends pour me la montrer ?

Elle me bouscula alors pour voir mon assistant s'approcher d'un pas incertain son chien à ses côtés.

- Elle est magnifique ! Je savais que tu avais bon goût. Je vous prépare un café et tu nous raconte tout sur elle ! Fit-elle avait énormément d'enthousiasme.

- Maman, ce n'est pas une...

Mais comme toujours elle était repartie sans m'écouter. Elle ne changera jamais...

- Un problème ? Questionna le brun.

- Non, enfin... Ma mère pense que tu es une femme.

- Ah... Oh ! Je, c'est... Elle va me détester, c'est certain ! Se mit-il à paniquer.

- Ne dit pas ça. De toute manière, j'étais plus ou moins bisexuel au lycée. Alors ne t'inquiète pas trop.

[...]

Les bagages rangés dans une chambre à l'étage, nous nous sommes installés au salon pendant que maman et Gordon se trouvait dans la cuisine pour préparer le café et un thé pour Bill. J'avais dû mettre ma main sur son genou pour qu'il arrête de s'agiter dans tout les sens.

- Pour commencer, comment vous appelez-vous ? Déclara ma mère en revenant un plateau chargé entre ses doigts.

Elle adorait jouer la femme au foyer parfaite (même si elle travaillait). Toujours une coiffure impeccable, des vêtements sans pli, sourire irréprochable... La totale, on pourrait presque la confondre avec Bree Van de Kamp, si elle aussi était rousse. Ma blague me fit rire tout seul. Pendant mon monologue intérieur, elle nous avait servis et c'était assise avec mon beau-père sur le canapé en face du notre.

- Alors ?

- Euh, Bill. Je m'appelle Bill.

- Bill ? Pas très féminin comme prénom. Bref, comment as-tu, je me permets de te tutoyer, réussis à séduire mon fils ? Il est tellement difficile quand il s'agit de fille ! Tu es la...

- Maman, Bill est un homme. L'interrompais-je agacé qu'elle utilise toujours le pronom « elle ».

- Pardon ?! Rétorqua-t-elle abasourdi.

Let's get married !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant