Acte III, scène 8

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Auriane, Marguerite

Marguerite frappe à la porte de la chambre d'Auriane et entre sans attendre la réponse.

MARGUERITE – Je vous dérange ?

AURIANE – Non, bien sûr que non.

MARGUERITE – Vous savez, jamais nous ne vous jugerons sur vos actions ou vos choix.

AURIANE – Je me sens tellement coupable. Je voudrais le repousser, ce que je sais de lui par vous le rend criminel à mes yeux. Mais il a su démentir toutes mes accusations et il a tellement de charme. Vous le savez, le cœur a ses raisons.

MARGUERITE – Ne soyez pas triste. Nous serons toujours à vos côtés, quoiqu'il arrive.

AURIANE – Je crois que jamais je n'ai aimé quelqu'un aussi passionnément. Il est tout pour moi, j'ai l'impression qu'il m'a volé mon cœur et que s'il venait à mourir, je mourrais avec lui, mon cœur transpercé de chagrin.

MARGUERITE – Vous êtes jeune et sans beaucoup d'expérience. Aussi, comme un homme s'intéresse pour la première fois à vous, vous pensez l'aimer.

AURIANE – Marguerite, je l'aime. Vraiment. Il occupe mes pensées à chaque minute du jour, accapare tous mes rêves, remplit tous mes instants de solitude, envahit tous mes dires, absorbe ma capacité de concentration. Chaque fois que je le vois, je tremble, mes joues deviennent vermeil, mon cœur s'affole, mes membres ne m'écoutent plus, mes yeux sont incapables de fixer les siens, mon esprit disparaît derrière des réflexions sottes... J'ai cru défaillir plusieurs fois en sa présence.

MARGUERITE – J'en conviens, vous l'aimez sans doute. Je ne peux qu'espérer que vous serez celle qu'il aimera indéfiniment, celle qu'il ne laissera pas tomber dès qu'une plus jeune ou plus jolie se présentera.

AURIANE, avec un faible sourire – L'espoir fait vivre.

On frappe à la porte.

MARGUERITE – Entrez !

L'espoir fait vivre [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant