Chapitre 1

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-Harry réveille toi ! Tu vas être en retard pour ton premier jour !

Toi aussi tu détestes quand elle fait ça hein ? Pourquoi ne vient-elle pas frapper à la porte gentiment ou bien laisser mon réveil sonner à temps ? D'ailleurs celui-ci vient à l'instant de s'enclencher, créant en moi, la mauvaise humeur du matin. Je ne suis pas du matin, tout le monde ici le sait, alors pourquoi tout faire pour que je sois agacé ?

Non Harry, c'est ton premier jour alors tu vas gentiment lever ton cul du lit et aller te préparer. Je vais faire une douche, ça me réveillera plus que les cris de ma mère. Aujourd'hui je décide d'opter pour un t-shirt blanc, un jean noir troué aux genoux et un sweat gris à capuche. Il fait un peu froid. Alors pourquoi mettre un jean troué ? Simplement pour le style. Je laisse mes cheveux longs détachés le temps qu'ils sèchent et je descends rejoindre ma mère dans la cuisine. Elle commence à me faire un sermon que je connais trop bien. Je l'ai appelé « 10 amendement pour ne pas être Harry Styles, premier tome, de Anne Styles»

1. Ecoute en cours.

2. Fais toi des amis.

3. Et de bons amis.

4. Pas trop de soirées.

5. Si tu as un problème, demande de l'aide.

6. Pas de drogues.

7. Prend bien des notes.

8. Travail personnel.

9. Ne pas me laisser influencer par mes amis.

10. Ne pas se renfermer sur soi-même.

Sachant que tout ce qu'elle dit est contradictoire, je ne l'écoute plus, je réponds juste par des « hum » en mangeant mes céréales préférées. C'est vrai quoi, si j'écoute bien en cours, forcément que je prends des notes. Puis si je me fais des amis, forcément que je ferais des soirées et puis qu'ils soient bon ou mauvais, les amis ont toujours une influence sur nous et si de base je me fais des amis, forcément que je ne serais pas renfermer sur moi-même. Par contre, je ne comprends pas pourquoi elle me parle de drogue... Le problème, c'est que par ces 10 points, énumérés telle une sénatrice en campagne présidentielle, elle oublie souvent à qui elle les dit.

-A ce soir mon chéri.

Elle embrasse mon front tendrement et moi je pars direction la fac, écoutant les Rolling Stones. Le trajet en bus est long de chez moi alors j'ai le temps de revenir sur ce que m'a dit ma mère. Tu vois, c'est bizarre qu'elle me dise ce genre de chose tout de même parce que je ne suis pas du genre à avoir des amis, ou alors très peu. Je ne suis pas du genre à faire confiance facilement. En fait, j'ai que Charlotte et ma sœur, Gemma et en plus de ça, ma mère les connaît. Puis elle sait aussi que je ne suis pas si bon élève que ça, que j'ai tendance à être réservé, qui se perds facilement dans ses pensées. Je suis toujours considéré comme le type un peu bizarre par les gens mais c'est parce qu'ils ne cherchent pas à me connaître. Dès que les gens détectent une différence chez quelqu'un, ils prennent peur et se défendent en se moquant. Tu dois penser comme moi n'est-ce pas ?

Ma mère me dit renfermé, mais c'est faux, ce sont les gens qui se renferment à moi et m'excluent sans se rendre compte. Juste parce que je ne parle pas beaucoup en classe, juste parce que je regarde par la fenêtre. Ils m'observent beaucoup mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que moi aussi je les observe.

-Haz ? Harry ! Hey Harry !

Charlotte passe sa main devant mon visage pour capter mon attention. Je regard un instant autour de moi, voyant que je suis déjà à la fac. Toi aussi des fois ça t'arrive de te perdre dans tes pensées ou dans ta musque, au point de presque oublié comment tu es arrivé là ? Je te l'ai dit, je suis du genre à partir loin dans mes pensées et que c'est pour ça que les gens me trouvent étrange. Pourtant ce n'est pas étrange, c'est humain. C'est juste que moi je pense peut-être plus que la normale et puis, ça leur ferait pas de mal de penser un peu plus.

-Je te demandais ce que tu avais en cours aujourd'hui ? Tu m'écoutes.

J'hoche la tête, bien sûr que je ne l'écoutais pas. Je sors mon emploi du temps de ma poche et je lui donne. Je tourne un peu mon regard et je vois son groupe d'amis nous regarder, ils me prennent pour des bêtes de foire, je n'aime pas ça. Charlotte a le droit de côtoyer qui elle veut, même si c'est le type bizarre à leurs yeux. Je sais qu'ils veulent nous séparer mais Charlotte m'est fidèle et c'est réciproque. Elle est comme ma seconde sœur.

-Pourquoi tu restes avec eux ?

-Harry, on en a déjà parlé et je t'ai déjà dit qu'ils étaient mes amis. Peu importe ce que tu penses.

Elle me redonne mon emploi du temps et m'informait qu'on mangerait tous les deux ce midi. Elle me fit un signe de main avant de rejoindre ses amis. Charlotte est une fille qui est du genre à se faire remarquer, en bien je veux dire ! Elle a les cheveux blonds platine, qu'elle change de temps en temps en rose ou vert, elle a des yeux bleus incroyables, un corps de déesse. C'est grâce à elle que je m'habille correctement. Avant, j'avais tendance à laisser mes cheveux sales pendant des jours, à mettre des t-shirt de groupe de métal avec des pantalons dont la couleur n'allait pas avec. Par exemple, je mettais un t-shirt jaune des Nirvana, avec un pantalon vert fluo. Et je me maquillais aussi. Lottie appelait ça «la période emo qui devrait être bannie à TOUT JAMAIS ». Je ne comprenais pas trop ce que « emo » voulait dire mais je l'ai laissé changer ma garde-robe. Je lui fais confiance.

-Salut. Je peux m'assoir ici ?

Je relevais mon regard sur mon interlocuteur et je fus immédiatement frappé par son sourire éblouissant et ses yeux d'un bleu profond. Il me donne une impression de déjà-vu, pourtant, il est inconnu au bataillon. Je balais du regard le hall d'entrée, il y avait plein de chaise et de table libre, alors pourquoi venir à la mienne ? Tu crois qu'il est un psychopathe ? Non, je ne suis pas parano à ce point.

-Eh ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme.

Son rire cristallin me donne des frissons sur le moment mais ce n'est pas désagréable. Je ne sais pas comment réagir, j'aimerais appeler Lottie à l'aide mais elle est déjà partie. Tant pis, je lui envoie un message.

SMS : « Inconnu parle moi »

Oui, quand je panique, je n'ai pas le temps d'écrire des phrases entières. Heureusement, elle me comprend et me répond rapidement.

SMS : « Panique pas, laisse le un peu parler et essaye de lui répondre de temps en temps, comme ce que tu fais avec moi. Détend toi, qui sait, il pourrait devenir ton ami. »

Je relève ma tête vers ce garçon, il a l'air un tout petit peu plus âgé que moi mais pas plus. Il regarde un plan de la fac en mordant sa lèvre puis souffle et recommence à me fixer. Non, il ne me fixe pas, il me regarde simplement.

-Je viens d'arriver pour mon master et je suis un peu perdu, mais bon, par chance, je n'ai pas cours maintenant.

Il semble réellement détendu, même quand il voit que je suis pas comme lui. Peut-être que lui ne me voit pas comme les autres pour l'instant, en même temps, il vient d'arriver alors il n'a pas eu d'échos sur moi.

-Au fait, je suis Louis.

Il me tend sa main mais il la baisse en voyant que je ne réagis pas. En même temps, je ne comprends pas pourquoi les gens se font la bise ou se serrent la main, je veux dire, ok c'est pour dire bonjour ou au revoir mais en soit, d'où ça vient ? Qui à inventer cette manière ? On peut bien dire bonjour ou au revoir de plusieurs façons. Je pense qu'on aurait été plus dans la merde si au lieu de se faire la bise ou se serrer la main, on aurait dû lécher une oreille ou mordre une narine.

-Pas très loquace à ce que je vois...

-Moi c'est Harry.

Je l'ai dit à voix haute ou je l'ai pensé ? Je crois que je l'ai dit à vive voix car il sourit de toutes ses dents, comme s'il venait de découvrir l'information capitale de l'année. Je vais essayer d'écouter Charlotte pour une fois, je vais essayer de me faire un ami. Au pire, je pourrais toujours partir en courant n'est-ce pas ?


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