La tour partie 1 :

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Georges voulait mourir, il ne trouvait pas de sens à sa misérable existence. Eh oui car voyez vous, en plus d'être gros, notre très cher ami l'oiseau était également dépressif. Quoi ? Vous ne saviez pas que les pigeons pouvaient être pessimistes ? Voyons il existe des antipathiques partout, que ce soit chez l'homme ou chez les animaux. En tout cas pourquoi ne pouvait t-il pas se contenter comme ses comparses de becqueter toutes les miettes qu'il trouvasse, de voler de ci de là en évitant de se faire écraser par un vélo ou une voiture ? Oui, car naturellement ce volatile était un citadin. Il considérait les autres membres de son espèce comme des idiots, des animaux tout juste bon à voler dans les cheveux des passants ou alors à roucouler très fort vers cinq heure du matin. C'est un comportement certe énervant, mais après tout, qu'attendre de plus de la part de simples pigeons ? Apparemment il aurait fallu pour satisfaire notre héros qu'ils fassent preuve de plus d'indépendance, qu'ils se comportassent moins comme des moutons ou oserais je dire comme des pigeons, que comme des êtres évolués et supérieurs. Je devine que ses semblables lui rendirent bien ses sentiments méprisants. Ces animaux, d'ordinaire si sociable, l'évitaient et racontaient des horreurs sur son compte dès qu'il s'était éloigné.

Dans toute cette histoire qui a tort ? Qui a juste ? Aucun des deux camps n'était objectif je le crains.

Ainsi voici une des raisons pour laquelle Georges ne se trouvait pas à sa place.

Oublions un instant le contexte qu'y le décida à mettre fin à sa vie, nous y reviendrions plus tard. J'aimerai désormais que vous visualisiez ce que je vais vous raconter. Voici l'épisode de la tour de métal :


Un pigeon gras au plumage négligé fixait du regard une tour de métal. On pourrait croire qu'il observait les humains qui circulaient dans ce bâtiment, mais en réalité en faisant attention on constatait qu'il regardait au loin, qu'il regardait quelque chose d'inaccessible pour nos yeux. Il resta longtemps dans cette état de contemplation. Puis il finit par se secouer et lorsque ses yeux rencontrèrent le soleil on pouvait y lire une certaine détermination. Il s'envola. Haut toujours plus haut. Les nuages semblaient s'agrandir comme pour l'empêcher d'avancer mais il continua jusqu'à ce qu'ils paraissent à porté de bec, jusqu'à atteindre son but : le dôme de verre qui surplombait et dominait la ville. Le dôme posé tout en haut de cette tour infernale. Là où tout va se terminer ?

Le suicide du pigeonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant