Chapitre 3

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— Aneria, depuis quand ton chat a-t-il disparu ? s'enquit soudain Arik d'un air faussement intéressé.

La jeune femme se retourna et posa le balai serpillière contre le mur du salon. Elle examina l'inspecteur qui se tenait droit devant elle, à l'entrée de sa cuisine. Maintenant qu'elle lui avait un peu parlé, il l'effrayait beaucoup moins. Son regard restait inquiétant ; cependant, malgré ses paroles dures qu'elle n'avait toujours pas oubliées ni digérées, il était venu s'excuser. À présent, il semblait décidé à l'aider, alors elle allait lui laisser sa chance.

— La nuit dernière.

— Quoi ?!

Il ouvrit grand la bouche, sous le choc.

— Bah oui... Peut-être qu'il est stupide, en fait ? pensa-t-elle tout à coup en lui souriant. Oloff m'a toujours dit que plus tôt je les prévenais, mieux c'était ! reprit-elle d'un ton où pointait l'énervement.

— Oui, c'est vrai... mais bon, un chat, ça peut partir longtemps !

Aneria fronça les sourcils. Arik était décidément plus têtu que les autres. Elle tentait encore de savoir s'il l'appréciait ou s'il se moquait d'elle quand il soupira... mettant fin à ses interrogations. Elle avait bien vu depuis le début que cela l'ennuyait de l'aider. La jeune femme serra les poings de toutes ses forces. Elle devait garder son calme... elle avait besoin de lui pour chercher son animal car elle sentait que, cette fois, elle ne pourrait le retrouver elle-même.

— C'est où son terrain de chasse ? finit-il par demander d'une voix rendue profonde par le doute.

— Dans la forêt.

Elle lui indiqua par un hochement de tête les grands arbres, au fond du jardin.

— Il va aussi en ville, quelquefois, ajouta-t-elle après une brève réflexion.

— Il se balade partout, quoi... Tu n'as pas peur qu'on te le vole ? dit-il en lui montrant l'avis de recherche. C'est tout de même un beau chat, non ?! Je sais que je n'y connais rien, mais...

— Je ne peux pas le garder enfermé, sinon il est insupportable... le coupa-t-elle d'une voix désespérée.

— Tu devrais le pucer alors ! Ça nous éviterait à tous ce genre de désagréments !

Aneria grommela quelque chose à propos de l'argent pendant qu'elle se saisissait de son balai pour le ranger. Elle enfila ensuite ses chaussures puis ouvrit la baie vitrée et se dirigera vers un sentier, refusant de perdre plus de temps. Arik suivit bien malgré lui.

— C'est quoi, le sachet que tu as pris ?

De derrière, il tentait d'apercevoir ce qu'elle tenait entre les mains, se rapprochant à presque la toucher.

— Ses croquettes, s'empressa-t-elle de lui indiquer, tout en mettant plus de distance entre eux. Normalement, s'il entend le bruit du sac que je secoue, il revient tout de suite, sauf...

— Sauf...?

La jeune femme sentait bien qu'Arik s'impatientait dans son dos.

— Sauf quand il est en danger ! rétorqua-t-elle, la bouche barrée d'un pli sévère.

— Pff... c'est bien vague tout ça, continua de ronchonner l'inspecteur.

Une fois encore, elle se contint de toutes ses forces pour ne pas lui sauter à la gorge. Elle avait une envie folle de le mettre en rogne. Il était trop sûr de lui et si présomptueux. Après quelques minutes de marche, elle se décida et emprunta la voie qu'elle détestait le plus.

Royal CATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant