Chapitre 1

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Les minutes passent et se rapprochent de l'heure tant attendu de mon vol qui me conduira vers Tokyo. Je regarde encore tendrement ma mère qui m'observe, pour ma plus grande surprise, avec un de ses plus beaux sourires et des yeux qui pétillent. Pendant de nombreux mois j'imaginais ce jour, le contexte, les émotions et à chaque fois je me représentais ma mère pleurant sa fille qui partait à l'aventure. Curieusement, elle le gère très bien, par contre mon amie Lisa, un peu moins. Lisa me regarde avec ses beaux yeux noirs prêts à verser quelques larmes. Elle me serre fort et me rabâche une dernière fois notre promesse faite quelques semaines plus tôt :

- Emeline, n'oublie pas de m'envoyer une photo du japonais punk au cheveux verts, tu me le promets ?

- Oui, juré je te l'enverrai, mais si c'est pas la bonne couleur ?

- Non c'est vert.

- Ah, bon je pense que ça devrait pas être si compliqué à trouver au Japon.

Elle me sourit à pleine dents heureuse de se défi lancé évidement ce nouveau challenge apporte une touche en plus d'excitation.

Je vois l'heure qui tourne et toujours pas d'Hugo à l'horizon.

- Je ne comprends pas ce qu'il fait, on va pas tarder à embarquer !

-Ne t'inquiète il vous reste beaucoup de temps, tu stresses trop ma puce. Me rassure ma mère.

Elle me caresse les cheveux et me prend la main, à la douceur et chaleur de son contact je m'apaise. J'ai eu certaines difficultés pendant mon adolescence avec elle, je n'étais pas forcement évidente mais cela venait d'un sentiment de rejet de sa part. Elle avait compris des erreurs et moi j'ai appris à pardonner. Depuis nous avons une relation assez fusionnelle, la savoir près de moi est un réconfort totale, elle est mon exemple et c'est en parti grâce à elle si je suis en train d'attendre un avion en partance pour Tokyo. Je me sens si fière de ce que j'ai accomplie même si je sais que ce n'est que le début du voyage que l'on appelle la vie.
Je vérifie mon téléphone et ne voit toujours pas de message de la part d'Hugo m'annonçant qu'il était dans l'aéroport, je soupire. Je ne suis pas du tout surprise de ce retard, je ne le connaissais pas depuis longtemps mais j'avais compris que même concernant les choses importantes, tel que prendre l'avion, il serait en retard et prendrais ça avec un sourire et un calme qui pourrait en décontenancer beaucoup. J'ai connu Hugo à l'université de Rennes, le jour où les professeurs de japonais nous annonçais que nous partions tous au Japon et au destination que l'on désirait. Je me rappelle qu'étant super heureuse, je décidais de chercher la personne qui partirait à l'université de Tohoku à Sendai. Je n'ai pas eu à chercher bien loin, Hugo était juste derrière moi. Nous étions les seul à avoir choisi cette ville malgré la réticence de nos profs et de nos proches, surtout après leur avoir annoncé que c'était la région qui avait été touché par le tsunami.

- Il est là ! dis-je. Je le vois là, dans la file d'enregistrement.

- Et bien tu vois, il n'y avait pas de raison d'être anxieuse.

- Oui, tu as raison, dans tous les cas je suis bien contente d'avoir un acolyte dans ce voyage.

Je me dirige vers lui et sa famille pour les saluer ainsi que pour leur montrer nos places. Hugo est accompagné de son père ainsi que de son frère. La même atmosphère ce dégage de ce petit groupe que du mien, l'attente , l'impatience mais aussi la tristesse d'un proche au revoir.
Après de longue discussion entre nous, l'horloge sonne, l'heure de notre départ. Après de gros câlins et de grandes embrassades, je passe derrière la barrière où seul, Hugo et moi peuvent passer. Un dernier regard en arrière et je sens mes larmes venir. Je vois ma mère avec un superbe sourire qui s'en avoir besoin de mots me montre à quel point elle est fière de moi, juste comme ça, mes larmes couraient sur mes joues. Rien n'arrangeait le chose lorsque j'ai aperçu Lisa pleurer à chaudes larmes, cette amie avec qui j'ai tant partagé. Je les regarde et me souviens de tout ce temps passait avec elles, avec eux, mon père, mon frère, mes amis, ils me manquent déjà. Avec un dernier signe de la main je me dirige enfin vers l'entre qui me conduit à mon avion.

Ma vie n'est pas un manga Where stories live. Discover now