Chapitre 3

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Quelques heures de vol plus tard, nous apercevons les premières terres japonaises. La dernière heure de vol est critique, mon mal de fesse empire, j'ai l'impression que mes petites pommes se sont retrouvées en crêpes. Mais nous touchons au but, enfin nous pouvons voir l'aéroport de Narita ! L'avion se pose et nous pouvons entendre les premières consignes en langue japonaise. On oublie la fatigue et notre mal de fesses et nous retrouvons notre sourire d'enfant prêts à découvrir ce qui nous attends dans le monde Nippon.
Quelle joie de voir ces sourires sur les lèvres des employés japonais de l'aéroport, ça nous change de notre escale en Russie. Nous nous arrêtons à un guichet pour une vérification du passeport et de notre visa étudiant, de suite on nous délivre la « resident card » qui nous permet rester sur le sol japonais pendant un an, une sorte de carte d'identité pour étranger. Passage à la douane, pas de problème, l'employée me confirme que tout va bien.

- Arigato , dis-je en souriant

- Oh vous parlez un peu japonais, me questionne l'employée.

- Un petit peu, lui répondis-je dans un japonais approximatif.

Enfin, l'épreuve de l'avion est passée. En rentrant dans le hall de l'aéroport, Asuka, une japonaise rencontré à Rennes, nous fait signe de la main. Elle nous a beaucoup aidé pour préparer notre arrivée, elle a réservé un hôtel sur Sendai. Elle nous avait promis de venir nous chercher et de nous conduire jusqu'à notre ville de destination.

- Asuka !! Dis-je en balançant le bras dans sa direction. Ça fait longtemps que l'on ne sait pas bien sûr le câlin de retrouvaille ça ne sera pas pour moi, les grandes accolades pour nos amis nippons c'est un peu délicat.

- Oui, ça me fait plaisir de vous voir, on encore pas mal de route à faire, on prend le bus ? Me répond-elle avec son adorable accent japonais.

Une heure de bus plus tard nous voilà en pleins milieu de Tokyo. Entourée d'immenses tours je me sens petite et je réalise enfin que je suis arrivée dans un autre monde. Nous nous tenons devant la gare de Tokyo, grand et magnifique bâtiment mais qui se présente comme un labyrinthe, heureusement Asuka est avec nous pour nous orienter sans difficultés. Le chose la plus sensée de la journée est prononcé par notre guide.

- Vous voulez aller manger ?

- Oh que oui je suis affamée !

- Je vous propose de manger dans un restaurant de Udon qu'est ce que vous en dites ?

- Des Udons ? Qu'est ce que c'est ? Demande Hugo déjà perdu par ces nouveaux nom de plats.

- Ce sont de grosses nouilles vous allez voir c'est délicieux !

- Oui je connais, je répliques avec sourire. J'ai essayé d'en cuisiner avec mon amie Lisa, suivant une recette d'un livre de cuisine japonaise, c'était très bon, mais difficile de faire la comparaison quand on en a jamais manger du made in Japan. J'approuve à 100% ce restaurant.

- Bon si tu dis que c'est bon, réponds Hugo d'un air dubitatif. De toute façon, j'ai faim, alors peu m'importe.

- Super, ajouta Asuka, c'est juste à côté.

Nous entrons dans le restaurant, typiquement japonais, les serveurs et cuisiniers nous accueillent avec un «irashaimase» ce qui signifie, on va dire, un « bienvenue ». La salle était remplie de table ainsi que d'un bar au centre pour les personnes désireuses de manger seule. La décoration était faite dans un style sobre mais parfaitement en adéquation avec le style Nippon. Des panneaux en bois qui longeaient les murs, des panneaux de tissus avec des signes japonais, je peux reconnaitre sur la devanture du restaurant une sorte de drapeaux ou je pouvais y lire en japonais, Udon. Les serveurs n'étaient pas en reste, ils étaient habiller avec un t-shirt et un tablier blanc ainsi que le bandana assortit de la même couleur. Observant ce nouvel environnement, je n'ai pas vu la serveuse arrivée avec trois verres de thé froid. Surprise par ce service, que je qualifie tout de suite de rapide et d'agréable.

- Drôle de goût, s'interroge Hugo.

-C'est du thé au sésame, l'informe Asuka

-J'aime bien, c'est rafraîchissant, tu te feras au goût ne t'en fait pas, tu as un an pour ça !

- Ou pas, enfin on verra. Bon et si on commandait !

- Oui mais là je t'avoue Asuka on va avoir besoin de ton aide, c'est très difficile à lire, je suis pas très forte en Kanji.

- Oui pas de soucis, alors au début vous avez des Udons au porc avec une sauce soja.

-Hum, ça l'air bon et ici ?

Asuka nous énonce le menu mais de ce que je vois avec Hugo c'est que tous les noms de sauces et des différents aliments ne nous disent pas grand chose, la faim l'emporte sur la raison.
Je vais prendre le tout premier avec le porc.
Avec détermination Hugo referme son menu et me regarde avec un sous-entendu de « dépêches-toi, j'ai faim ! », ne t'en fait pas mon ami, je suis dans la même situation.

- Je vais prendre la même chose Asuka.

- Bon alors si tout le monde a fait son choix j'appelle le serveur.

Elle appuie sur un bouton que je n'avais, jusque là, pas encore vu. Je comprends immédiatement que c'est un bip pour appeler le serveur, très pratique mais un petit peu esclavagiste à mon goût mais bon ils n'ont pas l'air de le prendre du tout de la même façon.
Une minute plus tard la serveuse est déjà là, alors qu'en France nous pouvons parfois attendre une éternité pour juste passer commande, au Japon c'est différent, extrêmement rapide ce restaurant ! Asuka prend commande et s'en suis d'une discussion à propos de notre escale à Moscou.

- Non mais tu te rends compte, elle m'a aboyé dessus comme un chien et encore je suis sur que lui il aurait mordu !

- Ah, c'est vrai que ça n'arrange en rien l'image russe à l'étranger, rigola Hugo.
Asuka rit, elle a vécu un an en France et connaît notre caractère latin, elle ne fait d'aucune formalité cette légère contestation contre les douanes russes, contrairement à certain japonais qui nous regardent avec des yeux ronds, je me demande sérieusement si c'est par le ton de la discussion ou la langue dans laquelle nous parlons qui les intriguent, difficile à savoir, dans tous les cas je commence à sentir que nous sommes au centre de l'attention.
Soudain les yeux d'Hugo se mettent à pétiller.

- les nouilles arrivent ! Dit-il avec impatience. C'est à ce moment que je compris à quel point son estomac est une chose précieuse pour lui.

- Que ça sent bon ! Ça change de celui que je faisais avec Lisa.

- Itadakimasu, s'esclaffe notre amie japonaise.

L'odeur qui émane du plat est exquise, ayant mangé souvent des sushis avec mes amis, je n'ai pas trop de mal à manger les Udon avec les baguettes , seule difficulté, ces nouilles sont grosses, elles se dérobent et fuient nos baguettes à la vitesse de l'éclaire mais une fois la technique acquise je peux enfin les goûter. L'odeur n'était rien à côté du goût, mes sens sont en éveille. Je n'avais jamais goûter ce genre de saveur, le soja, la sauce et le porc, rien n'était similaire à nos plats frenchouillards, mais cette différence m'émerveille et je réalise que je me ferais très vite à ce tout nouveau régime alimentaire. Le silence se fait place est Hugo et moi sommes concentrés sur nos assiettes comme si nous repassions notre bac mais en plus amusant et passionnant tout de même.

- C'était bien bon, s'exclame mon compagnon de voyage à l'air satisfait.

- Oui très bon, c'était une excellente idée Asuka, pour une première journée sur le sol japonais, je dois dire que je suis plutôt satisfaite.

- De rien ! J'espère que tout ton séjour se passera de la même manière.

- Je n'en doute pas une seconde, dis-je en souriant.

- Bon il est temps d'y aller, nous alarme Asuka. Nous devons prendre le Shinkansen dans peu de temps.

- Très bien allons payer.

Nous nous dirigeons donc vers la caisse le ticket à la main. Grande surprise pour nous, notre repas ne nous coûte que 500 yens soit environ 4 euros.

- Et bien ça nous change de la formule sandwich midi de la brioche dorée à 8 euros ! Dis-je agréablement surprise.

- Je pense que l'on doit se dépêcher un peu si on veut être à l'heure pour prendre la train, nous rappelle Asuka

Ma vie n'est pas un manga Where stories live. Discover now