Chapitre 2

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- Ba alors, on fait sa madeleine ? Me lance Hugo

- Il faut croire, mais tu n'es pas un peu triste de les laisser ?

- Si je suis triste mais c'est la vie, mais c'est vrai quand y repensant, ce matin ma mère à pleuré devant moi et c'était la première fois, pourtant je ne pars qu'un an. Mais ça m'a tellement touché que j'en ai fait tomber mon sac d'ordinateur pour la prendre dans mes bras.

- Chacun gère ses émotions différemment, je suis plutôt du genre madeleine, dis-je en riant.

Le contrôle de mes émotions retrouvé, l'excitation reprend sa place. Nous nous installons sur nos sièges et découvrons pour la première fois les joies du vol long courier, mais quand je dis long, c'est long, long, long... Heureusement que la compagnie fournie des chaussons, un masque pour dormir, une couverture, coussin et eurêka je viens de les trouver, des écouteurs pour pouvoir regarder des films. Le seul « hic » dans l'histoire est que mon niveau d'anglais est abominable, non en faite il est presque inexistant et que la plupart des films sont en anglais. Un peu d'entrainement dans la langue de Shakespear ne me fera pas de mal !

- Tu voudrais pas jouer aux cartes ? Me demande Hugo.

- Pourquoi pas ! C'est bon moyen de faire passer le temps.

Mais je ne m'attendais surement pas à perdre autant. Je ne suis surement pas l'As des jeux de cartes mais au « président » je ne me défends pas trop mal.

- Je ne comprends pas pourquoi je perds tout le temps, je pense que mes stratégies se soldaient par une victoire ! dis-je sur un ton de mauvaise perdante.

- Non mais je dois t'avouer quelque chose.

- Tu es champion toutes catégories aux cartes ?

- Non mais je suis un excellent tricheur ! ricane-t-il.

- Je n'en reviens pas ! Comment as-tu fais ça ? Moi qui te faisait entièrement confiance, je me sens désabusée, ris-je. Bon tu me promets de faire au moins une partie sans tricher ?

- Hum... je vais essayer, je vais faire un effort pour toi.

- Quelle condescendance, dis-je en rigolant.

Hugo tient parole et je réussis enfin à gagner, mais cette victoire lui renforce l'idée de tricher. Mais je dois avouer qu'il excelle dans cet art.

- Ah, nous approchons de Moscou, s'exclame Hugo.

- Je ne sais pas pourquoi je ne le sens pas cet arrêt en Russie...

- Oh, pourquoi ?

- Juste un pressentiment.

L'avion entame sa descente vers l'aéroport de Moscou. Nous devons changer d'avion qui nous emmènera tout droit vers notre destination. Première mission, la douane. Au premier portique se trouve deux femmes, je m'adresse à l'une d'elle dans un anglais peu assuré, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde en Russe.

I don't speak Russian, I'm french.

Elle me baragouine encore quelque chose dans sa langue mais cette fois si en s'énervant. Je me suis sentie tellement agressée que j'agis de même.

- Mais c'est pas possible ! I don't speak Russian ! I AM FRENCH ! PLEASE, SPEAK ENGLISH !

Finalement cette dernière ce décide à me dire en anglais, que ce n'est pas le bon guichet !
Revenant vers Hugo rouge de colère je dis à celui-ci que nous nous sommes trompés de guichet. Une fois celui-ci enfin trouvé, et quel exploit, je m'avance vers l'homme se trouvant dans son superbe petit aquarium et lui tends mon passeport. Une longue minute s'en est suivi avec une atmosphère de suspicion digne des films mettant en scène un espion essayant de fuir les griffes du KGB, je suis cette espion, j'ai peur qu'il me reconnaisse ! L'homme me regarde avec un air de « tu as quelque chose à te reprocher ».
Vous pouvez y aller me dit-il en anglais.
Le soulagement, je passe s'en problème cette première étape. Et maintenant à la douane. Accompagnée de mon compagnon d'infortune nous voilà rendu devant les scanner. Je m'avance, pose ma valise sur le tapis roulant et me positionne pour passer au détecteur de métaux. Il fallait une fois de plus donner son passeport et se faire tamponner que tout aller bien. Mais actuellement la personne au tampon, appelons la, la tamponneuse, préfère vérifier les commentaires Facebook sur son téléphone portable.

- Sorry, my passeport please. Aucune réaction. Peut -être que je ne parle pas suffisamment fort

- Please can you give me my passeport ? Toujours pas de réponse. Je commence sérieusement à m'impatienter. Je regarde Hugo du coin de l'oeil, et le vois m'attendre et rire de ma situation.

Je décide alors de lui tapoter l'épaule, surprise elle me regarde et me demande ce que je veux. Devenant encore plus rouge après toute cette ignorance, je lui redemande sèchement mon passeport agrémenté de son tampon. Avec toute cette agitation, je n'ai pas vu les trois heures d'escale à Moscou. Nous revoilà dans un autre avion et cette fois-ci il n'y aura pas d'arrêt.

Il fait déjà nuit et l'heure du dîner approche, entre deux jeux de carte l'hôtesse de l'air nous demande notre choix pour le repas. Je prends du poulet, et mon ventre gronde rien que d'y penser.
Le dîner terminé, nous décidons de nous tenir plus tranquille et de regarder un film. Hugo me montre un film avec Brad Pitt « World War Z ».

- C'est avec des zombies !

- Ah ça ressemble un peu à « Resident Evil » non ? Le questionné-je

- Ouais mais je vais regarder ça, il y a pas besoin de trop réfléchir.

- Je le commencerai plus tard, je vais plutôt m'écouter un peu Muse.

J'avais les yeux fermés et me laisser porter par le musique quand soudain je sens remuer Hugo.

- C'est moi ou tu sursautes ?

- Non, enfin oui

- Qu'est ce qu'il y a tu as peur des zombies ?

- Non c'est juste cette scène, elle m'a surprise !

- Quelle scène ? Il revient un plus en arrière dans le film pour me montrer ce moment t'en attendu, ou pas.

- Ba tu n'as pas vu ?

- Pas vu quoi ?

- Là regarde !!

- Oh quand ce zombie vient cogner à la porte, c'est ça qui t'a fait peur ?

- Non pas peur, surpris ! Mais tu n'es pas surprise ?

- Pas plus que ça non, j'ai vu pire.

- Mais t'es pas normale toi !

- Comment ça ? Tu sais j'en ai vu beaucoup des film d'horreur et ça, c'est pas très surprenant. Ou alors c'est juste que tu es vexé ? C'est pas de ma faute si tu as peur de pas grand chose. dis-je en me moquant.

- Pfff, n'importe quoi, j'avais pas peur, j'étais surpris.

- Oh je suis navrée, je n'avais pas encore réalisé ce point. Ris-je de plus belle.

Je sens mes yeux faiblir et Morphée commence à me tendre les bras. Mais c'était s'en compter l'attaque de tête d'Hugo. Il dort déjà et pause son oreille sur mon épaule, je ne peux plus bouger et par la même occasion, je ne peux plus dormir, je vois alors Morphée partir et me laisser seule avec mon insomnie et ce sac à patate d'Hugo qui s'affale sur moi. Tant pis je dormirais quand je serais arrivée, 15 heures c'est rien !
Il est 6h du matin, j'ouvre un oeil et m'aperçois que j'ai dormi, pas longtemps une ou deux heures mais quand bien même je me sens requinquée. Hugo aussi est réveillé et me propose :

- Un jeu de cartes ?

Ma vie n'est pas un manga Where stories live. Discover now