Jihen : Sous Mon Voile

Chapitre 13

Yûnus

J'ai pas eu le temps de lire la phrase d'après puisque la feuille m'échappe des mains. Je tourne ma tête et vois ma mère, cachant les feuilles derrière son dos.

Moi : Mama donne moi ça.

Ma mère : Non Yûnus t'a pas le droit.

Moi : Maman hefek (s'il te plaît) je suis entrain de m'énerver.

Ma mère : Écoute, cette fille m'a confié son vécu maintenant toi tu dois respecter son silence et patienter, viendra le jour où elle te dire tout.

Moi : Mais maman tu comprend pas, cette fille cache beaucoup trop de trucs, je veux savoir ! Donne s'il te plaît.

Ma mère : C'est toi qui comprend pas, je connais ses secrets et je comprend pourquoi elle n'arrive pas à en parler, c'est...affreux.

Moi : Maman...

Ma mère : Mon fils, patiente un peu le jour où elle brisera ce silence tu connaitra la vrai valeur que tu as à ses yeux.

Moi : Je veux savoir...

Ma mère : Et tu le saura, le jour où elle sera prête, dit-elle en posant sa main sur ma joue

Jîhen

J'essayais de réviser avec l'aide d'Assia. Fallait que je l'ai ce bac, pour mon avenir il fallait que je me sorte de tout cela. En m'abandonnant, ma mère croyait que je baisserais les bras, que j'étais trop naïve et fragile pour pouvoir avancer mais elle s'est trompé car cette épreuve m'a rendu plus forte. Elle ne sait pas que dans ce monde il y a des personnes avec un coeur. C'est clair que si elle se regarde dans un miroir, le monde est beaucoup plus sombre.

Je passais les chapitres, les matières, je faisais mes fiches. Avec un peu de chance, j'aurais mon bac avec mention, je trouverais une bonne fac et je pourais faire de bonnes études.

Quelques jours sont passés, Yûnus avait complètement déserté. Personne avait de nouvelles de lui, je m'inquiète vraiment pour lui. Il a pas les meilleures fréquentations et puis en plus où est ce qu'il dort ?

Il est fou lui de partir alors que le bac est dans à peine 2 semaines. Si il continue comme ça il l'aura jamais. Je vois Samia triste par le départ de son fils. Si j'avais eu une mère aussi gentille que Samia, jamais j'aurais osé faire couler des larmes de ses petits yeux.

Ismael est plus gentil avec moi, c'est pas non plus le grand amour mais il arrive à me regarder sans me foudroyer du regard.

Je n'avais aucune nouvelle de Halim, à vrai dire avec le bac je me focalisé que sur ça mais faut vraiment que je me concentre et que je ne me laisse pas distraire.

[15h45]

J'étais en route pour le travail, vu que Yûnus est porté disparu je dois m'y rendre à pied. J'arrive au centre, salue quelques animateurs et m'occupe des enfants.

Ils sont juste adorables, quand je les vois j'envie leur enfance et leur insouciance. Ils ne savent pas encore que cette vie et faite de vices et de mauvaises choses. Ils le sauront plus tard.

À la sortie du travail je tente une nouvelle fois de joindre Yûnus ou Halim mais c'est peine perdu, encore une fois ça tombe sur la messagerie l'un comme l'autre. Je marche sous la pluie direction la cité.

J'aperçois le bâtiment de Samia, je monte dans l'ascenceur et rentre dans l'appartement. Je pose le parapluie et pars embrasser la joue de Samia.

Je vais à la salle de bain faire mes ablutions, prend mon tapis et commence ma prière. Je demande juste de protéger Yûnus dans toutes les situations, de le guider vers le droit chemin, de l'éloigner des mauvaises fréquentations et ainsi, qu'il revienne en vie et en bonne santé.