Chapitre deux - Escapade à Pré-au-Lard

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1 octobre de l'année 1976

Un mois était passé depuis la rentrée des classes et Severus n'avait toujours pas trouvé le courage ni le moyen de retenter une approche pour s'excuser auprès de "sa" Lily. Le jeune homme tournait en rond, faisait les cent pas, tout en repensant aux derniers mots de cette dernière, comme quoi il allait devenir un Mangemort pour servir au puissant mage noire tout comme ses amis, Avery et Mulciber. À cette pensée, il s'arrêta net, son expression faciale respirait la haine, il s'en tirait presque les cheveux. Par Merlin, cette hypothèse était tout simplement fausse ! Ils n'avaient aucune envie de devenir les sbires de Voldemort ! Certes, ils s'intéressaient tous les trois de plus en plus à la Magie Noire, mais ce n'était rien de grave. Pour eux, c'était un intérêt normal. Certains s'intéressaient à la botanique, eux à cette magie non enseignée -car interdite-, qui était impressionnante. Comment Evans ne pouvait pas comprendre ? Elle, qui était si intelligente, si parfaite aux yeux de Rogue... Depuis sa terrible erreur, il était chamboulé. Son teint qui était naturellement pâle paraissait encore plus blafard et ses yeux noirs étaient cernés à en avoir des poches bleutées. Preuve qu'il n'en dormait plus, il songeait à cet incident depuis quatre ou cinq mois déjà. Il en devenait fou.

C'est pour cette raison que la sortie à Pré-au-Lard allait lui servir de prétexte pour retenter de présenter ses excuses les plus sincères et peut-être même lui avouer ce qu'il ressentait depuis qu'ils étaient enfants. Il fallait qu'il le lui dise, avant que ce satané Potter arrive à s'attirer les faveurs de la rouquine... Car si celle-ci ne s'était pas rendu compte de la sincérité du sorcier, Severus, lui, avait remarqué que ce n'était pas que des paroles dans le vent, il avait tenté déjà deux fois de l'inviter à sortir ! Et pour le plus grand malheur du prince de sang-mêlé, James n'était pas prêt de s'arrêter.

En raison de la sortie, il vint rejoindre dans la cour du château, Avery et Mulciber, ses amis qui ne cautionnait absolument pas l'amitié entre le Serpentard et la Gryffondor car ça allait à l'encontre de l'éthique imposé par leur maison. De plus, c'était une Sang-de-Bourbe, ce qui rendait alors cette relation -bien qu'amicale- totalement interdite. Or, Rogue n'en avait rien à faire. Tout ce qui comptait, c'était ce regard vert. Peu importe sa maison et son arbre généalogique...

Après avoir emprunté les carrosses tirés par des Sombrals, tous les élèves de Poudlard se retrouvèrent dans les rues de Pré-au-Lard pour deux bonnes heures. Minerva McGonagall ayant posé les règles, il était désormais temps que les élèves puissent profiter de leur temps libre...

La plupart des Gryffondors, Serdaigles et Poufsouffles se retrouvèrent au pub spécialiste des Bièrraubeurres, tandis que les Serpentards, eux, allaient plutôt chercher à s'éloigner le plus possibles des autres élèves, se pensant supérieur. Severus abandonna discrètement son groupe pour rejoindre ce pub dont Lily avait tant parlé durant les années précédentes. Avec un peu de chance, elle s'y trouverait. Et il n'avait pas tort, dès qu'il franchit la porte, son regard vint aussitôt se porter sur la jeune fille. Pendant quelques secondes, il hésita, mais finit par prendre son courage à deux mains. Rogue s'approcha timidement et lui tapota l'épaule, en prenant un air humble.

- On pourrait discuter un peu plus à l'écart ?, murmura le jeune homme, il avait l'air de la supplier.

- Pourquoi faire ?, demanda la rouquine, elle était d'un naturel effronté, malgré sa grande gentillesse. Il fallait réfléchir à deux fois avant de la froisser.

- Je suis désolé ! Lily, crois-moi, je n'avais pas l'intention de te blesser. Je ne le pensais pas. Je ne voulais pas.. Je..je.., pour le prince de sang mêlé, la tâche s'annonçait plus dur que prévu..

- Tu ? Interrogea la jeune fille, qui éprouvait presque de la compassion, il avait l'air sincère, il faisait des efforts. Elle le voyait. Elle voyait toujours le bon chez les gens.

L'année des Maraudeurs 1976Où les histoires vivent. Découvrez maintenant