Transgenre ➳ Phan (Traduction)

18.8

Toujours le point de vue de PJ

J'entendis toquer à la fenêtre. Quand j'y jetai un coup d'œil, je vis Chris. Je me levai de ma position assise sur le lit et me dirigeai jusque la fenêtre, l'ouvrant pour Chris.

Il commençait à l'escalader. « J'ai dû courir pendant vingt minutes et prendre un bus pour venir ici parce que Dan a pris ma voiture », dit Chris. Une fois qu'il fut entièrement à l'intérieur, il me fit face. « Vous venez de vous battre au beau milieu de la nuit, n'est-ce pas ? Vous ne pouviez pas attendre de vous battre le matin ? »

Je croisai les bras. « Ce n'est pas ma faute. C'est Dan qui a commencé. » Chris arbora un regard surpris et amusé. « Dan », dit-il « Tu ne l'as pas appelé Dani. »

Je levai les yeux au ciel et m'éloignai de Chris. « La seule raison pour laquelle je l'appelle Dani c'est pour l'embêter. C'est marrant de l'énerver », dis-je, maintenant assis sur une chaise avec les pieds posés sur mon bureau.

Chris s'esclaffa. « Tu es un enculé, tu sais ça, n'est-ce pas ? » Je haussai les épaules « Ouais, on me le dit souvent », dis-je en me levant. Je m'approchai du lit et me tenais à côté de Dan.

« Alors, qu'est-ce qu'on est supposé faire avec ça ? » dis-je en faisant signe dans la direction de Dan. Chris resta planté sur place, silencieux, réfléchissant probablement.

« Essayons de le porter dehors jusque la voiture », suggéra Chris. « Vérifie ses poches pour les clefs. » Je vérifiai ses deux poches avant. « Nope. Il n'y a rien », dis-je.

« Tu n'as même pas regardé ses poches arrières », dit Chris mécontent. « Je ne vais pas toucher son cul, Christofer », dis-je. « J'ai quand même toujours une once de dignité. »

Chris leva les yeux au ciel. « Bien. Je le ferai. » Chris commença à s'approcher de Dan. « Je sais que tu voulais sûrement le faire de toute façon », marmonnai-je. Evidemment, c'était assez fort pour qu'il l'entende parce juste après, Chris dit : « Oh ta gueule PJ. Est-ce que tu peux mettre de côté ton ego surdimensionné une seconde et agir comme une putain de personne bien pour une fois dans ta vie pathétique. »

Je ne savais pas quoi ressentir à ce moment-là. J'étais fâché mais je savais que je ne pouvais pas vraiment l'être parce qu'il n'avait pas tort. En fait non. Je pouvais être fâché si je voulais être fâché. Pourquoi je le laisserais changer ma façon d'agir ? J'ai une excuse pour être en colère contre lui.

« Eh bien, j'imagine que passer toute mon enfance avec toi ne m'a pas vraiment donner une bonne influence, n'est-ce pas ? », dis-je. Chris détourna son attention de Dan et me regarda. « Tu ne t'en es toujours pas remis ? C'était il y a longtemps Peej. Les amis s'éloignent tout le temps. Laisse tomber. »

Je me moquai. « Chris, nous ne nous sommes pas éloignés. C'est lui qui nous a séparés. » Je désignai Dan. Chris me lança un regard de mépris. « Tu es sérieux là ? », dit-il. « Et si tu arrêtais d'agir comme un enfant pourri-gâté, grandis un peu et aide moi à sortir mon ami d'ici. Je ne voulais même pas venir ici à la base, alors finissons-en. »

« Qu'est-ce que je t'ai fait ? » dis-je. J'en ai assez. J'en ai assez de ne pas savoir, de réprimer mes sentiments, de mettre de côté toutes mes pensées dans le fond de ma tête parce que je sens que tout le monde s'en fout. J'en ai assez de me poser  des questions, de me demander pourquoi je n'étais pas assez bien. Me demander pourquoi Dan était mieux que moi. J'en ai assez.

« Tu n'as rien fait PJ », dit-il. « Comme je l'ai dit, les amis s'éloignent. Ils trouvent d'autres personnes, des personnes avec qui ils sentent plus à l'aise. Et Dan était cette personne pour moi. »