"Amies"

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Notre amitié était parfaite.

Tu me relevais lorsque je tombais, tu me faisais rire, tu étais mon tout. Une personne en laquelle je pouvais enfin avoir confiance, qui me défendait de tout le monde et me poussait au sommet. Je t'aimais.

Alors quand tu as commencé à m'insulter, à me blesser, à me rabaisser, je ne pouvais pas le concevoir, lorsque l'on me disait que tu dépassais les bornes, que je ne devais pas me laisser faire, je m'énervais et prenais ta défense. Tu ne pouvais pas le faire exprès, si? Comment une amie aussi chère, une soeur pourrait me faire autant de mal volontairement?J'ai d'abord pensé que c'était ma faute, j'ai fait des efforts, tu continuais. Tu m'as même frappée...Une fois, deux fois, trois fois? Je ne sais plus.

 Puis la prise de conscience est arrivée. j'ai compris que c'était toi, le problème. j'ai tenté de t'expliquer, de te faire comprendre que tu devais arrêter. Je t'ai pardonné encore et encore, jusqu'à être à bout de souffle. Rien ne pouvait t'arrêter de sortir ces horribles phrases, ces coups. 

Alors j'ai essayé de t'oublier, de me persuader qu'on allait nulle part, que tout ce que tu m'apportais à présent, c'était des larmes. Pourtant, quand j'essaie de m'endormir, c'est à toi que je pense. A tous ces bons moment foutus en l'air, à toutes ces fois où tu faisais naître un fou-rire de ma bouche alors que je ne pensais même pas pouvoir sourire. Seulement tu m'as détruite, et je suis sur le pont, suspendue au dessus du vide, espérant toujours comme une idiote que tu viendras me sauver, tout en sachant pertinemment que tu me regarderas tomber et agoniser, un sourire au coin des lèvres.

Alors je ne tomberai pas de ce pont, je m'accrocherai à la rambarde jusqu'à remonter sur la terre ferme, face à toi. Je te regarderai, et te sourirai. Après tout, l'indifférence et le bonheur ne sont-ils pas le meilleur des mépris, la plus belle des renaissances?




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