Trophy Boyfriend (Leigh)-(Rosalya)

Chapitre 1 : Revenge

Elle

Je me regardai dans le miroir de cette boutique à la mode une énième fois. Un de mes magasins favoris. J'aimais en général leurs hauts qui me donnaient un petit air chic. La robe noire que je venais de passer ne me plaisait pas tellement... Elle avait des manches trois quarts avec un très léger décolleté rond qui mettait ma poitrine en valeur, pourtant. C'était une des parties de mon corps que je préférais. J'avais de jolis seins et leur volume contrebalançait mes hanches un petit peu plus larges que la moyenne. Un des héritages des origines méditerranéennes que mon père m'avait légué. En gros, mon corps n'était pas vraiment conforme à ce qu'on voyait dans les magazines actuels. Je n'étais pas bien grande, je n'étais pas une brindille mais je pouvais me passer de soutien-gorges rembourrés, à l'inverse de beaucoup de filles de ma classe. En trichant un peu avec des talons, ma silhouette, même si loin d'être longiligne, était assez harmonieuse pour me faire aimer les miroirs.

Par contre, le noir ne m'allait pas aussi mal que ce que je m'étais imaginé. Mes longs cheveux clairs, qui me venaient, eux, de ma mère, ressortaient admirablement bien sur cette couleur et ils paraissaient encore plus éclatants. J'adorais ma chevelure qui me tombait jusqu'en bas du dos. Elle me faisait me sentir plus féminine et leur couleur attirait immédiatement l'attention sur moi. Mais je sentais que cette robe, si élégante fut-elle, n'aurait pas l'effet escompté. Je me trouvais trop... Trop classique ? Ou était-ce le côté très londonien de ma mère qui faisait que je préférais la couleur à la sempiternelle petite robe noire adulée des Françaises ?

Mon père l'aurait trouvée parfaite, surtout pour la soirée de Noël organisée par son entreprise mais ma mère et moi...

Ses yeux malicieux en amande, si semblables aux miens, me scrutaient avec une attention non dissimulée et je pouvais voir à la façon dont sa bouche pulpeuse se tordait légèrement vers le bas du côté gauche de son visage parfait qu'elle devait formuler une foule de critiques dans sa tête. 

- Hum... Ce n'est pas mal. Mais on peut mieux faire.
Et nous voulons que tout le monde sache à quel point tu as encore embelli depuis l'année dernière, n'est-ce pas ?

Je ne pus m'empêcher de sourire à sa remarque. C'était ce que je préférais chez ma génitrice : elle pensait que je méritais le meilleur et elle me gâtait tant qu'il n'y avait quasiment rien qu'elle ne m'ait donné.

À l'inverse, mon père était un peu plus strict. Il ne cessait de répéter qu'un jeu vidéo et un paquet de chips suffisaient à rendre un adolescent heureux et ne comprenait pas que ce soit si compliqué avec les filles. Ma mère lui rétorquait en riant que le cerveau féminin était juste plus développé que le cerveau masculin. Il s'en allait alors chercher un paquet de chips pour rentrer dans son jeu.

Ne vous méprenez pas : j'adore mon père et ma mère de la même manière. Mais quand il s'agissait de shopping, mon père n'avait pas la patience.

Je repassai en cabine d'essayage, tirai le lourd rideau gris ardoise et ôtai la robe noire avant de passer la suivante. C'était déjà la sixième que j'essayais et pourtant, je ne me sentais ni lassée ni fatiguée ni démoralisée de ne pas avoir encore trouvé la perle rare qui ferait prononcer aux ravissantes collègues de mon père des «Oh!» d'admiration. 

Que les choses soient claires : ce que les gens de la boîte de mon paternel pensent, je n'en ai pas grand chose à faire, à l'inverse de ma mère. Bon, je ne suis pas une hypocrite et je ne joue pas les fausses modestes. J'aime qu'on me trouve jolie et je pense avoir un physique agréable. Mais la raison principale pour laquelle je recherchais la tenue parfaire pour cet événement n'était pas la vanité.

C'était parce qu'il serait là. Celui qui faisait battre mon cœur depuis la fin de l'année de quatrième. Depuis que je me sentais attirée par le sexe opposé, en fait. Dylan Reyes. En plus d'être dans ma classe, il se trouve que c'est aussi le fils d'un des collègues de mon père, qui travaille dans le même service. Je n'avais jamais vu de garçon aussi mignon.