Trophy Boyfriend (Leigh)-(Rosalya)

Chapitre 9 : Iris

Elle

Toute la journée du lendemain de mon entrevue surprise avec Leigh, je fus une véritable pile électrique ! J'avais tellement d'énergie positive à dépenser que j'en profitai même pour faire une partie de mes devoirs après le déjeuner pour essayer de me calmer. Une invitation à une soirée, c'était déjà quelque chose, mais qu'il se soit senti obligé de venir me réclamer une réponse de vive voix au bout de deux jours seulement, c'était l'extase ! Et le fait qu'il m'ait abordée devant le lycée me faisait espérer que peut-être, Capucine aurait pu nous voir... Je n'en savais rien mais ça ne gâterait rien.

Je m'emballais peut-être un peu vite, car après tout, il voulait simplement que je porte une de ses robes à cette soirée, mais il aurait pu demander à Miss Piercing et son mètre quatre-vingt pour ça, non ? Mais il m'avait choisie moi ! Ça voulait bien dire quelque chose...

- Hé ben, dis-donc, t'as du courage aujourd'hui, fit remarquer Iris en me voyant terminer ma traduction d'italien.

Je lui racontai la raison de mon soudain regain d'énergie en nous dirigeant vers les casiers pour prendre nos affaires de cours de l'après-midi. En passant devant Castiel et Lysandre, qui discutaient à voix basse, l'un adossé à son propre casier, l'autre écoutant apparemment d'une oreille distraite, la jolie rousse détourna les yeux et je remarquai la teinte écarlate de ses oreilles. Castiel intimidait beaucoup Iris : c'était un peu le grand méchant loup pour elle. Je la comprenais un peu : il avait déjà mordu. Je n'étais pas fan non plus.

Un groupe de trois filles, des terminales, ricanait non loin des deux garçons, jetant des regards en coin aux deux marginaux de temps en temps. Je ne savais pas si elles commentaient les vêtements excentriques de Lysandre ou les dernières frasques de Castiel. Il y avait de quoi faire dans les deux cas. Lysandre osait le total look victorien et Castiel s'était fait renvoyer plusieurs jours pour avoir répondu et pour avoir balancé une éponge sale à la tête de son prof d'histoire. "Par mégarde."

Mais au bout de quelques secondes, je sursautai en entendant la voix du rebelle résonner contre les casiers :

- T'as un problème, greluche ? aboya-t-il à l'attention du groupe de filles.

Je ne savais pas laquelle était visée par la remarque mais elles sursautèrent toutes les trois plus que moi et autant qu'Iris avant de filer au bout du couloir, où elle disparurent en montant les escaliers. Le regard gris métal de Castiel s'attarda un instant sur nous avant d'être détourné.

- Ha, vous êtes là !

Mylène, qui avait préféré déjeuner dehors avec le petit Kentin – son ami d'enfance à la coupe au bol, arriva elle aussi pour prendre ses livres de cours de l'après-midi. En passant devant Castiel et Lysandre, mon amie n'accorda pas même un regard à ce dernier, qui la suivit quelques secondes des yeux. Leur subite complicité semblait bel et bien terminée et tout s'accordait pour me dire que c'était ma faute. Une partie de moi en était satisfaite : s'il ne lui parlait plus, c'était bien qu'il n'avait jamais eu que l'intention de coucher. Pourtant... son regard désemparé en cours d'italien m'avait fait douter. C'était toujours pareil avec ce garçon : je ne savais jamais rien de ce qu'il pensait et c'était agaçant.

Aussi agaçant que de la voir "discuter" avec Ken Meyers en langue des signes. Ils parlaient tous les deux, ce n'était pas la peine d'exclure les gens comme ça.
Après le départ du petit Ken, je demandai à Mylène :

- Mel, on fait du shopping avec Iris tout à l'heure après les cours, tu en es ?
- Euh... J'aurais bien aimé, mais je peux pas...
- Pourquoi ?
- Je suis collée aujourd'hui...
- Collée ? Mais qu'est ce que tu as fait pour te retrouver collée ?
- Il se trouve que je suis insolente.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Bah... La prof d'histoire était de mauvais poil aujourd'hui. Nathaniel Le Clair, tu sais, le délégué principal, toussait beaucoup et ça dérangeait apparemment son cours. J'ai appris à cette pauvre conne qu'il sortait d'une pneumonie et que c'était normal qu'il tousse encore.