Chapitre VII : La rencontre avec Grant

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Quelques jours plus tard John partit récupérer le ''testeur'' à l'hôpital après qu'il l'ai appelé. Ils rentrèrent chez John et ils ne touchèrent plus à la machine pendant quelques temps. Chacun partit de son côté. John resta bien sûr chez lui à penser à cette machine et à ajouter quelques petites modifications secondaires, puis partit un mois chez ses parents au Texas.

Et un jour, un jour d'été, en Août, le ''testeur'' arriva chez John et lui dit qu'il avait vu un documentaire historique sur le général Grant et il voulait le rencontrer. Il lui rappela la balle qu'il avait prise dans le bas du ventre, et justement, les docteurs avaient été drôlement surpris d'extraire une balle si vieille, ils avaient dû chercher une excuse qui avait marché sans vraiment convaincre les médecins, le test d'une arme d'époque qui avait malheureusement gardé une balle chargée.

Le ''testeur'' avait trouvé une idée géniale, faire ce voyage avec des gilets par-balles. Avec tout l'argent que John avait gagné, il lui fut facile de trouver des uniformes de soldats de l'Union, des gilets par-balles et des armes autres que les fusils de l'époque, et il pensa que les soldats seraient surpris de les voir avec pareilles armes, mais s'ils pouvait rester à l'écart du peu de photographe et de peintre qui suivaient la guerre ils pourraient passer inaperçu dans la guerre, voir même dans l'Histoire, parce que c'était un risque qu'ils encouraient, montrer des armes automatiques ayant une forte cadence de tir à une époque où les fusils n'avait pas plus de dix coups par minute serait un gros risque, mais ils ne pouvaient courir le risque plus important d'aller au paradis. Malgré tout ils avaient fière allure dans leurs uniformes. Puis, sans plus tarder, ils s'installèrent dans la machine et partirent pour un voyage de cent quarante ans en arrière.

Ils arrivèrent dans un champ, au milieu de nulle part. A vue d'œil on pouvait croire que l'on était en plein dans le Michigan. Les deux hommes demandèrent leur chemin à des paysans qui leur apprirent qu'ils étaient dans l'Indiana. Chose étonnante, qui prouva à John que la machine pouvait aussi voyager dans l'espace.

« - Dites moi, commença John »

« - Oui ? »

« - Savez vous où vous avez atterri, si l'on peut dire, lors de votre première venu ? »

« - En fait non, j'ai pas fait attention, dit il déçu »

« - Sûrement dans le Maryland si vous avez participé à la bataille d'Antietam, ou de Sharpsburg, tout dépend du point de vue, fit John hésitant »

« - Oui sûrement, répondit le ''testeur'' avec un sourire »

Ils partirent donc en direction d'un camp militaire. Cela ne fut pas bien difficile car les camps militaires étaient très nombreux en ces temps de guerre, il arrivait même de voir des camps à seulement un kilomètre d'intervalle rien que pour avertir l'autre en cas de danger.

Quand ils arrivèrent au camp, le ''testeur'' fut soulagé de voir que ce n'était pas le régiment qu'il avait rencontré la première fois qu'il était venu ici.

L'arrivé des deux nouveaux procura beaucoup de joie, surtout chez les blessés, à qui ils manquaient souvent un membre, bras ou jambes ou même tête, mais ceux là n'étaient pas des blessés, ils étaient simplement en attente d'une tombe de fortune comme tant d'autres.

« - Bonjour sergent, commença le ''testeur'', savez vous où se trouve le 35ème régiment d'infanterie du Maine ? Je me suis retrouvé avec eux il y a quelques temps, je crois que c'était à Antietam et je les ai perdu de vue »

« - Vous avez de la chance soldat, répondit l'officier, si vous étiez resté avec eux vous seriez au fond de l'océan maintenant »

« - Pourquoi ? Que s'est il passé ? »

« - Après Gettysburg ils ont pris la mer pour aller en Virginie, ils ont eu une journée de retard et ont été engloutis dans une tempête »

Il se retourna vers John, effaré par la nouvelle qu'il venait d'apprendre, il expliqua que c'était le régiment dans lequel il s'était retrouvé lors de son premier voyage et qu'il s'était fait des amis dans le régiment. Malgré l'époque qui les séparait, le peu de temps qu'ils avaient vécu ensemble et le destin qu'ils avaient subis lui mirent la larme à l'œil.

« - Je me rappelle d'un officier à qui il manquait un bras, un colonel. Le colonel ... Attendez ça va me revenir, hum ... KEANE ! Voilà, le colonel Keane, je connais pas son nom entier mais il s'appelait Keane ! C'était un excellent officier malgré son handicap, c'est dommage qu'il soit mort comme ça »

Le régiment leur prêta des fusils qu'ils ne gardèrent pas longtemps, ils reçurent aussi des baïonnettes qui elles leur servirent, puis ils vécurent avec ce régiment dont il ne savait rien. Ils participaient aux exercices, aux manœuvres, aux marches et à l'attente de la prochaine bataille. Mais elle ne fut que de courte durée, une bataille arriva seulement deux mois après leur mise en service dans l'armée de l'Union. Il est possible que ce fut la bataille de Stone River, qui ressemblait un peu à la première guerre mondiale de part toutes les tranchées qui recouvraient le terrain et par la pluie incessante des boulets de l'artillerie confédérée, de petits quatre livres à de gros napoléons de douze livres l'armée de l'Union recevait une pluie de mort mais elle ripostait tout autant si ce n'est mieux.

Comme convenu John et le ''testeur'' utilisèrent leurs armes lors du premier assaut malgré le fusil Springfield qu'ils avaient reçus. Tous les soldats étaient étonnés de voir pareilles armes, à eux deux ils réussissaient à tenir une tranchée, le problème fut le moment où, malgré toute attente, ils commencèrent à manquer de munitions, ces armes étaient redoutablement efficace mais elles utilisaient d'énormes quantités de balles, et bien sûr les balles fournies par l'armée n'étaient pas adaptées aux armes de l'époque moderne. Ils prirent donc leurs fusils Springfield, qu'ils avaient gardés et ils s'empressèrent de rejoindre leurs lignes qu'ils avaient quelque peu délaissés. La bataille fut âpre et cruelle pour tout ces gamins envoyés à la mort tête baissée mais ils voulaient la faire cette guerre pour éradiquer l'esclavage aux États-Unis.

La bataille dura trois jours, les armes automatiques tinrent bon une journée et les deux autres se firent avec les fusils Springfield. Ils furent quand même acclamés et eurent droit à une médaille, donné en personne par le grand (au sens propre du terme) Lincoln, qui avait organisé une tournée des armées pour décerner les médailles et remotiver les troupes.

Peu de temps après ils eurent la visite de Grant, spécialement pour eux, il les invita à manger avec lui et le ''testeur'' pu lui poser toutes sortes de questions.

Quant à John, il pensait à tout ce qu'il pourrait se passer s'il prévenait Lincoln de son assassinat, ou s'il allait voir le Général Lee pour le prévenir de sa défaite certaine et maintenant imminente. Il finit par conclure qu'il valait mieux qu'il ne fasse rien, altérer l'histoire pourrait avoir de graves répercussions sur le futur, il valait mieux s'en tenir à la vérité, même s'ils venaient déjà d'altérer une partie de la vérité vraie en utilisant leurs armes du XXIème siècle.

« - Excusez moi monsieur Wilder, dit le général Grant »

« - Oui, lui répondit ce dernier une fois sortis de sa torpeur »

« - D'où sortez vous ces armes ? demanda t il, elles sont vraiment intéressantes et redoutablement efficaces »

« - Ce sont des améliorations de la Gatling en fait, elles viennent d'Europe, mentit John »

« - Ah bon, soit, dit il. Et comment en avez vous fait l'acquisition ? »

Les questions du général paraissaient anodines mais perturbèrent John qui ne savait trop quoi répondre, il ne put s'empêcher de paraître gêner, mais se devait de répondre pour n'éveiller aucun soupçon.

« - J'ai de la famille qui travaille dans une usine d'armement en Allemagne, ils sont très forts dans ce domaine »

« - Et comment se fait il que nous n'en ayons pas entendu parler ici ? continua t-il »

« - Tout simplement parce que ce ne sont pas des produits finis, ce ne sont que des prototypes. Celles ci sont les seules exemplaires sur Terre »

« - Fantastique, dit il avec un grand sourire en tenant l'une des armes entre ses mains tel un enfant voyant pour la première fois un jouet révolutionnaire »

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