Harcelée

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Les mots sont ancrés en moi, ils font partie de ma vie;
Mais je ne les comprends pas car ce sont des "ont dit...".
Pourtant je les retiens, je les ai tellement entendus.
Des rumeurs sur moi y'en a plein, basées sur des " j'ai vu...".

Des insultes par centaines, par tous mes camarades ;
Voilà qu'elles aggravent ma peine, mais j'me dis qu'c'est pas grave.
Maman m'a dit "ça va passer", ce ne sont que des idiots.
Papa m'a dit " ignore les, ce ne sont que des mots".

Alors c'est c'que j'ai fait, mais tout a empiré :
À ne pas riposter, on devient une proie prisée.
Ils ont continué car ça les fait marrer.

Il n'y a personne pour m'aider, car j'ai "tout mérité".
Et j'entends leurs " bien fait" ; j'les entends chuchoter.
Je sais qu'ils parlent de moi, bien que j'ignore pourquoi.
Je sais qu'ils m'inventent des histoires, mais je ne sais pas quoi.

Alors je baisse la tête et je courbe le dos ;
Sinon ils m'font ma fête, croyez moi c'n'est pas beau.
Et les coups pleuvent sur moi sans que je n'y puisse rien.
Car ici ils sont rois et font peur aux témoins,
Car je suis la victime trop dure à protéger,
Parceque tout balancer ne va rien arranger.

Alors je me renferme et alors je me tais.
Je réponds qu'je vais bien, qu'je suis juste fatiguée.
Et je pleure tous les soirs et je crie ma douleur.
Je m'effondre chaque soir, toute seule avec mes peurs.

Et je fais des cauchemars, je ne sors pas d'mon lit.
De l'école j'en ai marre, tout comme de ma vie.
Les cicatrices apparaissent et humiliations s'accumulent,
"Je ne tue pas tu sais" me dit le ridicule.

Mais je me sens tomber, marre d'être la risée.
Il suffit d'une pensée pour qu'je puisse m'en aller.
Partir serait plus rapide et serait plus aisé,
J'pourrais sauter dans le vide ou juste m'étrangler.

SubjectivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant