Le jeune écuyer ne s'y faisait toujours pas. Voilà trois semaines qu'il était devenu le Roi Arthur, et il s'obstinait à accomplir des tâches indignes de son rang, comme le disait son « frère » Ké, mais qu'il trouvait nécessaires, les vieilles habitudes ont la vie dure comme on dit. Arthur avait repris possession du château de son père, Camelot, et y avait constitué sa cour, Merlin le druide était devenu son plus proche conseiller, Ké avait été nommé sénéchal et tout un tas de chevaliers lui avaient prêté allégeance, tout comme des seigneurs devenus ses vassaux. Ce jour-là, le jeune garçon se trouvait dans la salle d'audience et écoutait les doléances du peuple quand un vacarme se fit entendre:
- Ce n'est pas votre tour manant !
- J'ai besoin de voir le roi de toute urgence, laissez-moi passer !
- Je vous ai dit que vous deviez attendre !
- Que se passe-t-il ? les interrompit Arthur, peu désireux de voir les deux hommes en venir aux mains.
- Majesté, cet homme refuse d'attendre son tour, s'inclina le garde qui retenait le paysan. L'homme en question s'inclina également :
- Majesté, je devais vous voir de toute urgence.
- Eh bien, parlez, je vous écoute.
- Je viens de Carmélide, le pays est à feu et à sang, le seigneur Léodagan ne sait plus comment tenir tête à ses ennemis.
- Qui sont-ils ?
- Méléagant et ses ombres, Monseigneur. Le seigneur Léodagan implore votre aide.
- Soit, je viendrais, transmets-le le plus rapidement à Léodagan.
Méléagant... Pourquoi attaquer la Carmélide, il avait sûrement un autre but que de faire la guerre à un de ses vassaux, il devait savoir qu'il lui viendrait en aide. Le roi retourna à ses appartements, essayant de deviner les intentions de son ennemi et donna l'ordre à l'armée de se tenir prête à combattre pour venir en aide à Léodagan.
De son côté, Méléagant jubilait, la Carmélide était à ses pieds, ce n'était qu'une question de jours avant que son véritable ennemi ne fasse son apparition, il l'attendait de pied ferme. Non seulement il aurait la main de Guenièvre,la fille de Léodagan, celle-ci lui étant promise, mais de plus, il verrait ce garçon se clamant Roi de Bretagne se trainer à ses pieds, le suppliant d'épargner sa misérable vie qu'il se ferait un plaisir d'écourter. Un rire lui échappa à cette pensée, oui, il obtiendrait sa vengeance, il obtiendrait Excalibur, l'épée des rois et obtiendrait ce trône qu'il convoite de tout son être. Cet Arthur ne survivra pas à cet affrontement. Un nouveau rire lui échappa mais il fut interrompu par une de ses ombres, la plus fidèle de toutes :- Monseigneur, l'ennemi sera ici dans deux jours d'après ce que les paysans racontent dans les champs. Méléagant sourit sardoniquement.
- Bien, préparons-nous à recevoir sa Majesté comme il se doit. Pas d'embuscades sur son chemin, je veux être le seul à le combattre et l'achever.
- A vos ordres Monseigneur.
L'ombre se retira, laissant le chevalier seul, définitivement la chance lui souriait et cela lui arracha un nouveau sourire tordu.
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Quelque chose de magique
FanfictionSi Guenièvre n'avait pas trahit Arthur, la légende arthurienne serait-elle ce qu'elle est aujourd'hui?