Midsomer,
26 février 1901 ; 17h21,
Hell Street,
Harold Styles.Un jeune individu s'approchant du carrefour des Lands, enfonce les semelles de ses boots dans la fine couche de neige dans un bruit de froissement lointain, tandis qu'il suit attentivement les panneaux afin de ne pas rater Hell Street.
Un pas après l'autre, il eût remonter Heaven Street en un petit quart d'heure pour arriver à la fameuse intersection.
Sa tête brune et son visage blafard inspectent minutieusement l'espace, les panneaux de signalisation démontrent qu'il est bien à destination ; «HELL STREET» est noté sur un rectangle de fer noir placardé au bout de cinq petits mètres sur la façade d'un mur qui se tient devant lui.Le jeune homme écoute scrupuleusement la mélodie qui s'est jointe au vent ; un air de Shostakovich semblait jouer, cet air ne fit que certifier un peu plus ses suppositions.
Une banderole de cinq mètres sur un, était suspendue tous les six mètres pour rappeler la lugubre mais pour autant mythique phrase de cette avenue ; « Vous avez raté votre vie ? Réussissez votre mort !».
Harold, le sourire sincère qui contrastait avec son teint livide, s'avança vers la fin de son trop long parcours tumultueux ; Hell Street.La rue grouillait de monde, pourtant il y faisait sombre, les bâtisses en briques et à ses vitrines rappelant ce genre de boutiques vieillottes où les vitres avaient une couleur verdâtre dû à leur ancienneté ainsi que la peinture qui s'écaillaient sur les bordures, n'ajoutaient qu'un peu plus de mystère à l'avenue de magasins.
Les portes des enseignes claquaient, faisaient raisonnées les clochettes, tandis que le membre le plus perdu de la famille Styles s'avançait vers les premières vitrines, émerveillé pour la première fois de sa vie -déjà beaucoup trop longue à son goût - ; toutes sortes de lames si trouvaient, couteaux de rasoir, haches, scies, couteaux de cuisine, et bien d'autres encore qu'il observait avec attention et fascination.
Il portait son regard un peu plus loin dans la vitrine pour y trouver le commerçant de la boutique agiter ses grands bras dans tous les sens, montrant aléatoirement ses objets en vente devant des clients ébahis, pendus au bout de ses lèvres charnues, attendant impatiemment qu'un moindre mot en sorte comme la mélodie d'un rossignol.« Toi aussi tu passes à l'ultime solution ? »
Harold détachait son regard du vendeur pour l'apporter vers le personnage qui venait de lui adresser la parole. Il était presque brun, ou bien son teint était tellement livide et pâle qu'il faisait ressortir le noirâtre de ses cheveux. Notre jeune homme pensait avoir une illusion, il pensait voir le fantôme d'un de ses vieux cousins qu'il n'avait vu qu'à l'âge de 6 ans, ou une de ces conneries.
Mais non, lorsque celui-ci vomit à ses pieds, il comprit que son compagnon était bien vivant ; enfin il était encore.Celui-ci se redressa, porta son regard bleu avec dégoût sur son rejet, tout en s'essuyant la bouche avec le revers de sa manche.
« Putain, ces merdes marchent pas. J'vais devoir en acheter d'autres.» A-t-il marmonné entre sa manche et sa bouche. Il relevait ses iris bleutées vers celles verdâtres d'Harold. «C'est long hein ? Moi j'en peux plus, j'en ai marre ça n'en finit pas. Même ça j'y arrive pas ! Et moi qui voulais remonter la pente...» Il observait les affiches au dessus de sa tête et échappa un rire mauvais. «... la bonne blague. Le désespoir me ronge plus que ces médocs'.»
Harry, resté silencieux jusque là, ouvrit la bouche et laissant échapper une phrase qui aurait pu laisser perplexe son interlocuteur :
« Je suis heureux de faire ça.»
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„ The Right Words " • Recueil de OneShot
RandomOù tu peux trouver plusieurs de mes textes. „ The Silent Prince " • [OneShot] SILENCE IS THE MOST POWERFUL SCREAM. „ Glorouis Death " • [OneShot] N'AS-TU JAMAIS SOUHAITE NE JAMAIS AVOIR ETE?