Chapitre 3

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«Poupée? Hey tu m'entends?» J'entends des voix.

«Oli, tu m'entends?» Je reconnais la voix de Nate. J'ouvre tranquillement les yeux. Je vois Nate et Carl au dessus de moi. Carl me sourit dès qu'il remarque que j'ai les yeux ouverts.

«Qu'est-ce qui s'est passé?» chuchotais-je. Je n'ai aucun souvenir.

«Tu es tombée.» dit Carl. Il se mord la lèvre. Nate n'est plus au dessus de moi. Je ne sais pas où il est parti.

«Comme ça, tu t'appelles Oli?» sourit-il.

«Non, c'est Olivia.» soufflais-je. J'ai mal à la tête. Il sourit avec les dents. Qu'est-ce qu'il a à sourire lui? Je me lève avec difficulté. Carl essaie de m'aider, mais je le coupe dans son élan.

«Je suis capable de me lever toute seule.» je lui dis d'un ton bête. Il a un air vexé. Je ne veux pas de lui dans les pattes. Je me lève difficilement et regarde autour de moi. Je me dirige vers la sortie. Quelqu'un me prend le bras.

«Tu ne peux pas partir dans cet état.» dit Carl. Je roule les yeux.

«J'habite juste en face.» lui dis-je. Je me retourne et continue de marcher.

«Bon à savoir.» dit-il avec un sourire en coin. Je roule encore les yeux.

«Laisse-moi te raccompagner.» dit-il. Je ne dis rien. On sort dehors et le froid me frappe de plein fouet. Je me cache le visage. J'ai vraiment très froid. Sans que je m'en rende compte. Une veste se dépose sur mes épaules. Je baisse la tête. C'est la veste rouge de Carl. Il s'est rendu compte que j'avais froid. C'est quand même mignon comme geste. Je me tourne ma tête et lui souris en guise de remerciement.

On continue à marcher et on se rend à ma porte d'entrée. Je fais un geste d'épaule pour lui rendre sa veste, mais il m'arrête.

«Garde la.» chuchote-il. Je lui souris. Il est gentil. Je me demande s'il est bourré. Il a sûrement couché avec Chloé tout à l'heure. Ça m'est bien égal. Elle fait ce qu'elle veut.

Tout à coup je réalise où est-ce que je suis. Je regarde en arrière de Carl et au dessus de moi. Des petits flocons de neige tombent du ciel. Je souris instantanément. Je ne pourrais être plus heureuse. Carl lève la tête aussi et sourit. Il me regarde.

Il s'approche de moi et me donne un baiser sur la joue.

Je rougis, me tourne et rentre chez moi.

*****

Je me réveille avec un mal de tête. J'ai des souvenirs qui me reviennent peu à peu. Je regarde l'heure sur mon cadran. Il est 9:47. Je ne me souviens plus à quelle heure je suis rentrée hier soir.

Je dévérouille mon téléphone portable. Je vérifie mon fil d'actualité, au cas où il y ait des photos compromettantes de moi. Je ne vois rien. Tant mieux.

Je crois que je vais faire mes devoirs de mathématiques à la bibliothèque de la ville. Je sors de mon lit et le fait. Je ne suis pas capable de commencer ma journée sans faire mon lit. Je prends des vêtements dans mon tirroir et me dirige vers la salle de bain.

L'eau chaude de la douche me fait un bien fou. Je repense à hier soir. Si je me souviens bien, je crois que j'ai perdu connaissance. C'est la première fois que ça m'arrive.

Je descends en bas pour aller me chercher quelque chose à manger, malgré le fait que je n'ai pas faim. J'y repense et ne prends rien. À la place, je prends mon sac d'école et mon manteau et je sors dehors.

****

Je suis à la bibliothèque depuis maintenant 3 heures. J'ai fini mes devoirs depuis longtemps, je suis allée me chercher un livre. J'adore passer du temps ici. C'est silencieux. J'adore lire.

****
Je sors dehors de la bibliothèque et le vent froid me fait grelotter. J'attache mon manteau et mets mes mitaines. Je me dirige vers chez moi quand j'entends quelqu'un au loin.

«Poupée!» Évidemment. Je me tourne et l'aperçoit au loin avec son bonnet vert et son collier doré. Il court pour venir me rejoindre.

«Alors, qu'est-ce que tu fais de bon?» demande-t-il. Il m'examine du regard en baissant et en relevant ses yeux tranquillement.

«J'étais à la bibliothèque.» dis-je d'un ton plutôt froid. Il hoche la tête. Je fais un signe d'aurevoir et continue mon chemin.

«Qu'est-ce que tu fais?» demande-t-il. Je me tourne encore.

«Je retourne chez moi, pourquoi?» dis-je. Il fronce les sourcils.

«Je croyais qu'on pouvait discuter.» dit-il.

«J'ai rien à te dire.» dis-je, séchement. Je ne sais pas de quoi il veut parler.

«Ça te dérange si je marche un peu avec toi?» demande-t-il. Qu'est-ce qu'il veut? Je suis bête avec lui et il en redemande.

«Si ça te chante.» dis-je. Il vient me rejoindre et je continue ma route.

«J'ai fais quelque chose de mal?» demande-t-il.

«Non, c'est juste que je ne te connais pas, mais je sais que tu n'es pas le genre de personne avec qui je traîne.» dis-je. Il ricane.

«C'est quoi ton genre, alors?» demande-t-il.

«Des personnes sans antécédent criminel.» dis-je. Il tourne sa tête vers moi.

«C'est du passé.» souffle-t-il. Je le regarde.

«Je suis désolée Carl, mais je crois que tu n'aurais pas une bonne influence sur moi.» dis-je.

«Parce que tes chères amies le sont?»

À cause d'un regard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant