La blessure et le loup

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Les jeunes filles marchaient depuis longtemps. Le temps ne s'était aucunement amélioré, il avait même empiré. La pluie les ralentissaient énormément, mais elles étaient proches de leur destination. La journée s'achevait bientôt. Sans avertissement,  Galilée glissa soudainement sur une roche. Elle poussa une plainte qui alerta son amie. Mahala regarda subitement la blessure de Galilée, mais celle-ci ne disait rien de bon. Trop de sang coulait de sa plaie, qui s'était agrandie au fil des efforts que la princesse avait mit. Galilée essaya de se relever pour continuer sa route, mais sa vision s'embrouilla avant de la plonger dans le noir total.

C'est alors qu'un grizzly, attiré par l'odeur combinée de la peur et du sang, surgit du décor. Il s'avança vers Mahala d'un air affamé. Ses yeux rouges qui flamboyaient dans l'ombre des arbres n'auguraient rien de bon. Il était possédé par le mal. Mahala se souvint alors du sifflet que Daniel avait donné à Galilée. Rapidement, pendant que la bête s'approchait à pas lent vers elles, Mahala s'arma de courage et s'empara du sifflet de son amie. Elle siffla dans celui-ci le plus fort possible. Un loup sortit subitement des buissons et attaqua l'ours, qui ne fit pas le poids contre le nouveau venu. Finalement, après un bref combat, l'ours se retira, blessé, entre les arbres en direction de son chez-lui. Le loup poussa un hurlement à la lune, comme s'il l'a remerciait de lui avoir fait gagner le combat, et sa silhouette se déforma, se brouilla, changea pour enfin devenir un homme. L'homme en question était Daniel.

- Merci, souffla Mahala, impressionnée.

L'homme lui demanda où était Galilée. La jeune fille lui montra son amie.

- Je n'ai rien pour la guérir, soupira le chevalier, déçu de lui-même.

- Rien n'est perdu, les miens pourrait la sauver. On se trouve à moins d'une lieue d'un endroit où Galilée pourrait recevoir des soins.

Daniel, qui voulait sauver celle qu'il avait toujours protégé depuis qu'elle était née, pris Galilée dans ses bras et commença à marcher en faisant attention à ne pas glisser lui aussi sur les pierres. Étonnamment, pensa Mahala, la transformation n'avait pas retirée ses vêtements au chevalier. Elle remarqua aussi que la pluie s'était interrompue au moment où le combat animal commençait.

- Par contre, précisa-t-elle, une fois que nous serons arrivés chez moi, vous devrez déguerpir. Mon peuple n'a pas connaissance de votre présence, et ni moi, ni vous, ni Galilée ne voulons que vous et vos soldats soyez attaqués.

Daniel opina de la tête, sa marche rapide ne semblant pas tenir compte du poids de la princesse.

Le pouvoir du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant