VIII

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Pour le reste de la semaine Dan ne vint jamais au lycée, et ne répondit pas une fois à mes messages non plus. Alors quand arriva vendredi, j'étais encore plus inquiet que lundi. J'en avais parlé avec Charlie et il m'avait dit que, étant donné que j'étais le copain de Dan, c'était ma responsabilité -et droit- d'aller vérifier comment il allait et voir si tout était bon pour lui.

Alors c'est ce que je décidai de faire, et j'étais à présent en train de marcher vers la maison de Dan après les cours.

Je n'y étais allé que quelques fois avant, mais quelque part mes pieds connaissaient leur chemin, et j'y étais arrivé avant même que je ne m'en rende compte. En arrivant chez lui, sa mère et son père étaient en train de sortir par la porte d'entrée, et ils me virent.

Sa mère avait l'air d'avoir pleuré, et son père également. Je courus vers eux, encore plus anxieux.

"Bonjour Mme Howell, Mr Howell... Dan n'a pas du tout été au lycée cette semaine..."

C'était tout ce que j'avais dit mais c'était assez pour que Mme Howell ne fonde en larmes, et ça me fit pleurer à mon tour, même si je n'étais pas sûr de savoir pourquoi.

Mr Howell s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule. "Nous étions justement sur notre route pour aller le voir..." dit-il, ses yeux embrumés de larmes. "Qu'est ce que tu penses de venir avec nous ?"

Je ne comprenais pas, mais hochai la tête et rentra dans la voiture, pendant que Mr Howell aidait sa femme à monter dans le véhicule.

"Où allons-nous ?" demandai-je, et Mr Howell consola une fois de plus sa femme alors qu'elle commença à sangloter.

-

L'hôpital était où nous finîmes par aller. Je ne pensais pas que Dan était si malade au point d'avoir besoin d'être à l'hôpital. Ses allergies s'étaient-elles transformées en quelque chose de sérieux ?

Je suivis ses parents alors que nous rentrâmes, et montèrent dans l'ascenseur pour rejoindre Dan. En marchant, nous passâmes par une porte avec une feuille rose dessus.

Attendez... Pourquoi allions-nous dans l'"Unité Cancer" de l'hôpital ? Nous allions rendre visite à quelqu'un d'autre d'abord ?

Je les suivis tous les deux dans une pièce lumineuse avec des murs blancs, qui sentait comme de l'Eau de Javel, et d'autres produits de nettoyage. "Salut maman, salut papa- Phil...?"

Je levai la tête d'un coup pour voir Dan. Il était assis sur un lit, il avait l'air plus petit et fragile, je ne l'avais jamais vu comme ça, et des tubes et fils infiltraient des produits dans son corps, trop pour que je puisse les compter.

"Voilà chérie, laissons-les tous les deux quelques instants." dit Mr Howell, conduisant la mère de Dan hors de la chambre.

"Pourquoi tu ne m'avais pas dit..."

"Je- Je ne savais pas comment." fut sa réponse.

Je marchai jusqu'à son lit et m'assis à côté de lui, posant ma main sur la sienne, interloquant nos doigts.

"Est-ce que ça va aller ?"

Dan eut un rire forcé.

"Ce cancer me botte le cul Phil."

"Mais, tu vas t'en sortir, hein ?"

"Le cancer n'est pas un crabe, mais il pince comme un salaud."

"Ris pas..." dis-je, des larmes brillant dans mes yeux.

"Il n'y a plus rien d'autre à faire..." dit-il tristement.

"S'il te plaît me laisse pas."

"Sûrement pas." dit-il, et je pouvais entendre dans sa voix que c'était une promesse.

"T'as intérêt."

Le cancer n'est pas un crabe (Français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant