La ville

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Hors du château, l'air semblait meilleur. Plus frais, plus vif.
Maisie commença à marcher sans savoir où est-ce qu'elle allait. Elle s'arrêta plusieurs fois pour observer les vitrines des boutiques, ou pour regarder des spectacles de jonglage ou de performances artistiques en plein air.
Elle se dirigea en direction d'une place publique, là où était joué un concert d'instruments à cordes. Une foule s'était accumulée autour des musiciens et applaudissaient. Il y avait beaucoup d'ambiance.
Maisie s'approcha et se mêla au spectateur. Des enfants dansaient au centre, souriant et excités.  Ces enfants étaient heureux, malgré le fait qu'ils soient pauvres. Malgré le fait qu'ils n'avaient rien. Ils étaient heureux, heureux de vivre. Ils ne se préoccupaient de rien d'autre.
D'un coup, l'un d'eux attrapa la jeune fille par le bras, la sortant de ses pensées. Elle se fit emporter et mêler aux danseurs avant même de pouvoir protester. Elle se retrouva au centre de l'attention. Les enfants autour d'elle la regardait tout en bougeant, attendant qu'elle les joignent. La princesse, prise de peur, essaya de les suivre. Ses pieds faisaient n'importe quoi. Elle tenta d'apprendre en quelques secondes ; impossible. Finalement, elle s'arrêta et ferma les yeux. La fille tenta de se calmer et d'écouter la musique. Tout le monde devait la regarder. Elle le savait, elle sentait tout les regards sur elle. Elle tenta de pas n'y penser. Maisie prit une grande inspiration, oubliant ce qu'il y avait autour d'elle. Après de longues secondes, elle finit par se faire emporter par la mélodie et par le rythme. Ses pieds firent des mouvements qu'elle ne se pensait pas capable de faire. Les gens l'applaudirent, et la jeune fille, pleine de gaieté, se sépara du groupe pour danser seule. Les gens hurlaient et l'encourageaient.
  -WOUHOU ! crièrent plusieurs personnes.
Maisie se décontracta et se lâcha enfin. Elle passait dans les rangs des spectateurs et entraînait des gens avec elle.
Les musiciens changèrent de rythme sans prévenir. La musique s'accéléra. C'était un nouveau défi, selon la princesse. Elle força alors ses pieds à s'accélérer, et son corps suivit. Maintenant, elle souriait de toutes ses dents. Les enfants autour d'elle riaient et tentaient de la suivre. Tous ensemble, ils dansaient. C'était un moment extraordinaire. Maisie se sentait libre, libre de pouvoir bouger comme elle le voulait, libre de pouvoir faire du bruit sans se faire gronder. Libre de pouvoir s'amuser. Libre de pouvoir vivre. Elle était libre.
Mais malheureusement, la musique prit fin. Essoufflée, elle s'arrêta doucement et se replia sur elle-même, un point de côté. Elle fit la moue, malgré sa fatigue. Toutes les personnes présentes l'applaudirent, elle fit alors une révérence avant de s'en aller, triste que ce moment soit fini, mais heureuse de sa prestation.

Maisie continua de marcher sans but. Quand elle sentit que ses pieds allaient la lâcher à cause de sa danse endiablée et de sa longue marche, elle voulut s'asseoir par terre, contre un bâtiment. Mais elle fut prise d'une irrésistible envie de guigner à l'intérieur de cette maison. La princesse se mit à la ponte des pieds et s'appuya à la fenêtre, en espérant qu'il n'y ait personne à l'intérieur.
À travers la fenêtre, elle aperçut des poutres soutenir la structure du bâtiment. Comme meubles, il y avait un vieux canapé poussiéreux, une table en bois accompagnée de chaises rafistolées et une marmite. À l'étage devait sûrement se trouver les chambres. Des rideaux déchirés tentaient de s'accrocher aux fenêtres. Maisie eut pitié des gens qui habitaient là. Ils n'avaient rien, comparé au elle.
Elle se rassit, encore essoufflée de ses mouvements extraordinaires. Tandis qu'elle regardait autour d'elle, la princesse aperçut un garçon qui venait dans sa direction. Elle se rappela l'avoir vu dans la foule lorsqu'elle dansait. Maisie ne sut quoi faire. Venait-il vers elle ? Allait-il tout droit, passant devant elle ? Ou peut-être habitait-il dans cette maison sur laquelle elle était appuyée ?
La jeune fille ne bougea pas. Le garçon s'approcha, avant de s'asseoir à côté d'elle. Il avait des cheveux blonds mi-longs, coiffés et tirés en arrière, la peau claire, et des yeux bruns intense. Il était habillé presque tout entièrement en noir : sa chemise était blanche, mais son long manteau, son pantalon et ses chaussures étaient noirs. Il devait avoir environ son âge, vers les 17 ans. Il était très classe. La princesse se demanda à quelle classe il appartenait. Il devait être bourgeois, vu ses habits. C'est par cette constatation qu'elle devina que ce n'était pas sa maison. Mais elle se demandait pourquoi était-il venu s'asseoir là, à côté d'elle. C'est vrai quoi, il y avait pleins d'autres maisons sur lesquelles s'appuyer. Et s'il voulait vraiment cette maison là, et bien elle avait 4 murs. Et s'il voulait vraiment ce mur là... non, c'est stupide.
Gênée, Maisie ne fit rien. Elle ne bougea pas, ne parla pas, et c'est après quelques secondes qu'elle constata qu'elle avait arrêté de respirer.
Le jeune homme ne parla pas, il regardait juste en face de lui, perdu dans ses pensées. Maisie le regarda en fronçant les sourcils. Pourquoi était-il venu vers elle ? Pourquoi ne parlait-il pas ?
Comme seule réponse à ses questions muettes, le garçon esquiva un sourire en coin, en la regardant pour la première fois dans les yeux. La jeune fille ne comprenait pas ce qui le faisait sourire. Elle ne comprit pas non plus ce qui se passa lorsqu'un mal de crâne la frappa soudainement, lorsque quatre mains lui attrapèrent les bras, la montèrent en haut d'un toit à la pente vertigineuse, et lorsqu'elle fut porter jusqu'à la lisière d'une forêt, abasourdie.

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Bonsoir ! J'espère que vous allez bien :)
J'ai réécrit le premier chapitre (Maisie) et celui-ci ! J'espère que ça vous plaît.
Je suis actuellement en train d'écrire le prochain chapitre, qui je peux vous le dire, s'appellera "Les Harags". Je n'en dis pas plus pour l'instant, bonne journée !

EDIT : je ne sais pas si vous lisez toujours cette histoire, mais si c'est le cas, je compte la continuer ! N'hésitez pas à critiquer mes chapitres et à voter pour l'histoire ! Merci !

La loi du trôneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant