CHAPITRE 3

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    Le bruit provient du couloir. J'aperçois que je ne suis pas la seule à être réveillée, Carlotta vient de descendre du lit situé au dessus du mien et Lucie se lève du sien, seul Mauricette manque à l'appel. Je regarde attentivement pour voir si elle est dans son lit, mais il est complètement vide. Où peut-elle bien être ?

- Vous avez vu, Mauricette n'est plus dans son lit ?! demandais-je inquiète.

- Ouais c'est bizarre vous pensez qu'elle...

Carlotta n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une vielle musique, provenant certainement d'un tourne-disque, se fait entendre.

- C'est quoi ça ? Vous pensez que c'est elle qui l'a allumé ? demande Carlotta.

- Pour le savoir on devrait la suivre ! propose Petrouchka.

Nous décidons donc de suivre cette étrange musique, dans le couloir. Elle provient d'une porte qui semble condamnée. J'approche lentement ma main de la poignée lorsque Carlotta m'interrompt :

- Tu crois vraiment que c'est une bonne idée, on ne devrait pas plutôt aller voir Ernest et Jane ? demande Carlotta suspicieuse.

- Mais non t'inquiète Mauricette devait sûrement avoir du mal à dormir donc elle est sortit de la chambre pour voir le motel de plus près. Et je suis presque sûre qu'elle est derrière cette porte endormie dans un canapé !

Je n'ai pas le temps de tourner la poignée, car je fus interrompu une seconde fois mais cette fois si par Mauricette. Elle est debout face à nous la tête inclinée, un sourire inquiétant dessiné sur son visage.

- Ha! Ba ! c'est pas trop tôt on te cherchait justement ! s'exclame joyeusement Carlotta.

- Cool, ça veut dire qu'on peut enfin aller se coucher ! dis Petrouchka en baillant.

- Sorcière en liberté, va bientôt s'en aller et finir sa vie au bûcher, sorcière où que tu sois je te trouverais, chantait Mauricette avec une voix de petite fille.

Mais de quoi elle parle que viennent faire des sorcières la dedans ? Je sais qu'elle a une imagination débordante mais là ça devient carrément flippant !
- Mauricette, t'es sûre que ça va ? Parce que là tu me fais vraiment flipper !

- Qui êtes vous ? Et qui est Maïwenn ? Ma mère m'a toujours dit de ne jamais parler au inconnu ! répond-t-elle toujours aussi inquiétante.

J'échange un regard paniqué avec Carla et Lucie, elles aussi complètement effrayés. Quand tout à coup, elle se mit à trembler puis sa tête s'abaissa brusquement comme si elle n'était plus reliée à son cou.

- Mais qu'est ce qu'on fait là ? Et comment je suis arrivée ici ? demande cette dernière complètement chamboulée.

- Oh ! Euh ! C'est rien t'inquiète t'as juste fais une crise de somnambulisme et on t'a retrouvé dans le couloir.

Carla me regarde étrangement, comme si elle s'était attendu à ce que je lui dise la vérité.

- Oui c'est ça ! Allons nous coucher maintenant si on veut en profiter demain ! propose Lucie.

Maïwenn n'en demande pas plus et nous rejoignons toutes tranquillement la chambre, puis nous tombons toutes dans un profond et silencieux sommeil.

Le lendemain, je me réveille assez tard, espérant bientôt reprendre la route. Tout le monde est déjà descendu prendre le petit-déjeuner. Je me prépare donc rapidement puis enfila mes doc martens et sortie de la chambre en prenant bien soins de fermer la porte à clés. En me retournant je fus né à né avec Aristide. Je me demande vraiment comment il fait pour arriver sans que je ne l'entende, à moins qu'il n'ait été dans la pièce d'où provenait l'étrange musique d'hier.

- Bonjour mademoiselle, bien dormis ? demande-t-il aussi étrange qu'à son habitude, si vous cherchez votre famille elle se trouve dans la grande salle au rez-de-chaussée.

- Ha eu ! Oui merci ! dis-je mal à l'aise.

Puis je pars en direction de la grande salle, ils sont déjà tous attablés autour d'une grande table ronde. Je les salue et m'assois à côté de Carla.

- Pourquoi est ce que tu ne lui a pas dis pour cette nuit ? me chuchote Carla.

- Tu croyais quoi, que je lui aurais dit qu'elle chantait une chanson sur des sorcières comme une vieille folle ? Elle ne m'aurait pas cru !

- Ouais t'as sûrement raison ! Mais elle m'a vraiment fait peur hier, j'ai hâte de m'en aller d'ici ! rétorque-t-elle

Après le petit-déjeuner, Ernest appela la dépanneuse, tandis que nous rangions nos affaires.

- Je suis désolé, mais j'ai une mauvaise nouvelle pour vous, suite à la tempête d'hier la route est encombrée par un arbre. La dépanneuse ne pourra donc pas venir avant 3 jours, annonce Ernest en entrant dans la chambre.

LIÉES À JAMAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant