pillule verte

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Je tiens délicatement cette minuscule pastille verte du bout des doigts et la contemple sous chaque angle.
Lukas tousse à nouveau. Je me retourne et pose une main sur son front. Il est brûlant. Je retire ma main et le contemple avec anxiété.

- Putain c'est quoi ce truc ? Marmonne Lukas entre deux quintes de toux.

- Je l'ignore. Dis-je en passant un bras protecteur autour de lui.

Il tente de se relever mais trébuche. Je  le rattrape in-extrémis.

Il réussit enfin à se tenir sur ses pieds. Il se redresse de toute sa hauteur en gémissant puis lance:

- On doit sortir d'ici !

- Non ? Tu crois ? J'ironise

Lukas prend un air sérieux et me dévisage.

Des voix derrière nous se font entendre. Je m'élance attrapant au passage le bras du jeune garçon l'entraînant ainsi dans mon élan. Il manque de trébucher mais se rattrape de justesse.
Et de nouveau nous nous transformons en fugitifs.

Que faire ? Quelle issue possible ?

Je tourne à droite, avant de m'arrêter brusquement devant une porte.

- D'où sort-elle ? Pensais-je à voix haute.

Soudain, la poignée se met à tourner très lentement vers la droite. Je me crispe et enfonce sans crier garde mes ongles dans le bras de Lukas lui faisant  pousser un petit " aïe".

Il se tourne vers moi et remarque à son tour, la poignée. La porte s'entrouvre dans un grincement. Ma respiration se coupe. Je recule de deux pas. Je serais prête à déguerpir sur le champ. Je reste de marbre devant cet horrible obstacle qui se dresse entre notre imagination et la réalité.

Brusquement, je suis propulsée et tirée à l'intérieur.

- Ambre ! Crie Lukas

La porte claque, laissant le jeune garçon aux yeux émeraudes, seul.

Une présence apparaît dans mon dos.
Je me retourne vivement et tombe nez à nez avec un jeune homme de vingt ans je dirais, aux cheveux noirs avec une barbe de quelques jours. Mais je constate très vite la couleur étrange de ses yeux. L'un d'eux est noisette et l'autre blanc mais la pupille est bleu très clair.  Une longue cicatrice traverse celui-ci.

Un sentiment de sécurité mêlé avec de la méfiance m'envahis.

Il plonge son oeil valide vers moi et prend la parole.

- On ne peut pas rester là... Partons !

- Pas sans Lukas ! Je réplique.

Il me regarde sans comprendre tape sa main sur son front en riant puis ouvre la porte. Lukas ne tarde à passer un regard intrigué dans l'embrasure.

L'homme nous dévisage, soupire et nous demande:

- Bon on a pas toute la journée! On file.

Lukas s'interpose.

- Attend, attend mon pote ! Tu es qui toi ?

Son regard s'attarde peut être un peu trop longtemps sur l'œil sans vie de l'inconnu qui lui assène un coup de poing dans le ventre.

Atlanta, la ville aux mille lumières [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant