Chapitre 6

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Un mal de tête affreux me prit. Je me levais d'un coup et courrais jusqu'aux toilettes pour vomir.
Je sentis une présence derrière moi me prendre les cheveux et les relever. Je restais encore quelques minutes afin d'être sûr de ne pas de nouveau vomir. Je m'asseyais dans un coin des toilettes, Gabrielle à côté de moi. Nous étions chez elle.
-Je veux des explications, me dit elle, fatiguée.
-De quoi?
Elle avançait sa main vers mon ventre et le pontait du doigt, puis vers mon coup et mon épaule.
-De ça, son ton était froid.
Je regardais mes vêtements, j'avais été changée. Je sentis mon visage se blêmir. Elle avait deviné. Elle savais pour mes blessures, pour mon tatouage.
-Ne dit rien à personne...
Je sentis sa main faire des ronds dans mon dos. Je me mis à pleurer, chose qui n'arrivait quasiment jamais devant les gens.
J'avais ma tête dans mes jambes, je n'osais pas la regarder en face. Je n'en avais jamais parlé à personne.
-Mon père et ma belle-mère me battent, dis je, le visage impassible.
Je ne voyais pas son visage mais je savais qu'elle était choquée.
-Et le tatouage?
-Je ne sais pas, je me suis réveillée un matin et il était apparu.
Je regardais dans le vide.
-Tu crois vraiment que je vais te croire? Un tatouage ça n'arrive pas comme ça!
-Crois ce que tu veux, je ne te dois rien.
-On est meilleures amie, on est censé tout se dire!
-Je ne dois rien!, m'énervais je.
Je me levais, mon mal de tête revint mais je ne laissais rien paraître.
-Alors je dois garder pour moi le fait que ma meilleure amie se fait battre, sans rien faire?
-C'est ça.
Je partais après m'être changée, le cœur lourd. Si elle savait le mal que ça me faisait de lui dire ça, de lui parler comme ça... Mais je n'ai pas le choix.
Je rentrais chez moi. Mon père s'occupa de moi puis parti je ne sais où. J'allais dans ma chambre et me changeais. Je décidais d'aller courir pour me changer les idées.
Après avoir couru un quart d'heure, je m'asseyais sur un banc dans un parc tout en reprenant mon souffle.
Ce n'était pas la meilleure idée que j'avais fait, d'aller courir. Mon corps n'était pas capable de faire du sport et de se faire battre tous les soirs où presque.
Je sentis que l'on m'observait. Je tournais ma tête dans tous les sens mais rien. Je devais halluciner. Je vis au loin Shaun, Démès et d'autres personnes fumer dans un coin du parc. Démès fut le premier à me remarquer et vint à ma rencontre.
-Salut Al', me dit il joyeusement.
-Salut.
Je vis les amis de Démès d'approcher.
-Alana!, me dit Shaun en m'enlaçant.
Ils me présentèrent à leurs amis. Je faisais la connaissance de Malan, Ilango, Kadhir et Ulagan, adorables malgré le fait qu'ils fassent tous une tête de plus que moi et que je me sentais minuscule.
Ils avaient tous un prénom exotique que j'aimais beaucoup. Je leur fis remarquer. Ils s'étaient regardés en souriant. Je n'y faisais pas attention. Nous discutâmes quelques minute jusqu'à ce que mon téléphone sonne.
Je décrochais sans regarder qui m'appelait :
-Oui al...
-Qu'est ce que tu fous dehors!? T'es qu'une salle traînée tu sers à rien salle pute!
Je reconnu la charmante voix de ma belle mère. J'étais très gênée car les garçons avaient entendu toutes les insultes de ma mère. Ils semblaient tous choqués et énervés.
Je les voyais serrer leurs poing tellement fort que leur phalange devenait blanches. Shaun prit d'un coup mon téléphone.
-Fermez là. Comment osez vous parler à votre fille de cette façon?!
Étais choquée. Mon visage devint blême. Ça n'allait pas être très joli pour moi si je croisais ma belle-mère...
J'asseyais d'attraper mon téléphone mais il était beaucoup trop grand pour moi...
Démès m'attrapa les bras et me bloqua. Mais ils ne comprenaient pas que j'allais mourrir si ils continuaient?
Ce n'était pas eux qui payaient le prix des mots que disait Shaun. J'étais de plus en plus terrorisée. La discussion prit fin. Shaun me rendit mon téléphone. Je n'arrivais pas à voir ce qu'il venait de faire.
Démès me relâchait et j'en profitais pour mettre une claque à Shaun sous le regard ébahi de leurs amis.
-Non mais pour qui tu te prends pour parler à ma belle-mère? Tu croix que c'est toi qui en pais les conséquences? Non, et c'est qui, c'est moi qui prends tout! Je croyais que tu étais mon ami!
-Un ami ne laisse pas passer ça!
-Mais c'est pas ta vie! Tu n'avais pas à faire ça!
Je partais en furie. Des larmes coulaient sur mes joues. Si je ne rentrais pas maintenant chez moi, la sentence serait pire.
J'arrivais chez moi. Ma belle-mère m'attendait devant la porte. Elle vint me voir, me gifla comme elle ne l'avait jamais fait puis me tira par les cheveux pour que je la suive jusqu'à l'intérieur.
-T'es vraiment qu'une salle pute! Une gamine! Une... traînée! Cria t'elle en écrasant mon bras avec son talon.
Je criais de douleur, c'était insupportable.
-T'es faible! Tu cries tout le temps, t'es comme ta mère, tu serres à rien!
Elle enchaîna les coups de pieds, les gifles. Je ne prenais pas la peine d'ouvrir les yeux, je savais ce que je verrais. Mes forces commencèrent à me quitter.
-Si tu t'avises encore une fois de faire ce que t'as fait, je te ferais souffrir comme je ne l'ai jamais fait! Elle s'arrêta, essoufflée puis je l'étendis passer un coup de téléphone.
Mon père arriva en trombe dans la maison puis ce fut à son tour. Il écrasa sa cigarette sur le pansement qui couvrait l'ancienne brûlure infectée, me noya de coups puis j'entendis une autre personne entrer dans la maison. J'essayais d'ouvrir les yeux sans succès et sombrais dans les ténèbres.

Voilà pour ce chapitre 6, j'espère qu'il vous a plut. N'hésitez pas à commenter et à voter!
Kiss

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