Chapitre 4

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- Mamaaaaan c'est bon là !

Bill avait eut le droit de prendre un bain aujourd'hui. Bon bien évidemment il détestait les produits pour se laver de l'hôpital vu que c'était tout simplement horrible. Donc autant le dire, il ne supportait pas ce qu'il sentait à l'instant présent. Enfin pour le moment, il était surtout en train de repousser les mains de sa mère qui tentait de remettre ses mèches de cheveux comme elle aimait. Mais Bill détestait que l'on touche à ses cheveux. Surtout que Tom n'allait pas tarder alors si en plus l'androgyne se présentait mal. Il restait coquet dans n'importe quelle situation et là encore plus. Il voulait juste que Tom le trouve beau malgré la situation dans laquelle il était.

- Mais pourquoi tu tiens tant que ça à te faire si beau alors que tu es à l'hôpital ?

- Bonjour !


Tom venait d'apparaitre dans la chambre, un grand sourire aux lèvres et un fauteuil roulant avec lui. Et là, la mère de Bill comprit aussitôt pourquoi son fils faisait si attention que ça à son apparence. En voyant Tom de toute façon, elle ne pouvait que comprendre pourquoi Bill avait craqué.

- Bill tu es prêt ? Aujourd'hui je t'enlève ! On va dans la salle des kinés.

Et à voir le sourire de son fils, Simone se dit que Tom devait être le meilleur remède que Bill n'avait jamais eut. L'interne vint aider Bill à s'asseoir sur la chaise roulante et finit par l'emmener. En le voyant dans d'aussi bonnes mains, les parents de Bill repartirent après un dernier baiser à leur fils alors que Tom l'emmenait à travers les couloirs du bâtiment.

- Désolé de t'avoir enlevé à tes parents.

- Ce n'est pas grave. Et puis je dois bien passer par la rééducation non ? Si ce foutu genou veut bien fonctionner normalement.

- Mais ne t'inquiète pas ! Tu pourras à nouveau courir grâce à super Tom !

- Super Tom ? Rien que ça !
, se mit à rire Bill.

- Ben oui qu'est-ce que tu crois !

Et là ils passèrent devant une chambre où ils purent entendre très distinctement un 'salut super Tom !'. Bill en ouvrit grands les yeux et se tourna pour observer la réaction de l'interne qui prit un air des plus fiers. Et là Bill explosa de rire en même temps que Tom. Non vraiment, il se sentait plus que bien en compagnie du tressé. Ils finirent par arriver à la salle en question. Là, Tom souleva à nouveau l'androgyne pour l'installer sur une sorte de longue table. Une fois chose faite, il sortit une sorte de chausson avec un crochet au talon.

- Euh Tom, ce n'est pas vraiment le genre de chaussures que je mets habituellement.

- Oh toi tu te remets de ton infection pour me parler de mode là. Et ne crois pas en son apparence, tu peux être très sexy avec ça.

- Ouais génial...


Tom se mit à rire devant la mine pas du tout convaincue de Bill. Il enfila tout de même le chausson au pied de l'androgyne et le raccorda à... Une corde.

- Tom ça ressemble plus à de la torture là.

- Mais non ! Si c'était le cas, je ne t'aurai pas enlevé devant tout le monde. Bref, en fait, cette corde est reliée à cette poignée là. Tu t'en serviras pour soulever ton pied et donc ta jambe. Et tu tenteras de maintenir ta jambe en l'air durant quelques secondes avant de la reposer sur la table. Ça va, ça ne te semble pas trop compliqué ?

- Bah prends-moi pour un débile aussi !

- Oui c'est d'ailleurs pour ça que je t'explique tout bien comme aux petits n'enfants.


Bill poussa un cri indigné tout en frappant légèrement l'épaule de l'interne qui se mit à rire. Et là, Tom accrocha un petit sac de sable au talon du brun.

- Et bien évidemment, au fur et à mesure que les journées passeront, le poids du sac de sable sera de plus en plus lourd.

- Cool et donc toi tu sers à quoi pendant que je fais ça, tout seul ?

- Je te tiens compagnie ! A moins que tu ne préfères être seul et que je vienne te chercher dans une bonne demi-heure.

- Non !

- Ah nous y voilà. Ma présence t'es déjà indispensable.


Bill ne répondit pas et Tom lui sourit doucement. Il lui retira son atèle et découvrit ainsi la jambe nue de l'adolescent. Bill soupira en voyant sa cicatrice encore recouverte d'un pansement. Mais il l'oublia instantanément quand Tom laissa ses doigts caresser sa jambe.

- Hey ça va aller ok ?

Bill acquiesça d'un signe de tête et tira alors sur la poignée pour soulever sa jambe, la maintint en l'air avant de la faire retomber doucement sur la table. Et il recommença ce mouvement, encore et encore pendant que Tom remplissait quelques dossiers pas très loin, engageant la conversation de temps à autres. Le temps passait tranquillement et Bill faisait son exercice. C'était tout ce qui comptait. Et une fois de plus, cette petite séance passa bien trop rapidement pour l'androgyne. De toute façon, Tom ne faisait pas trop durer la séance ne voulant pas trop fatiguer le jeune homme. Il était encore fragile de son infection. Finalement, il le remit sur la chaise roulante et repartit dans les couloirs de l'hôpital. Seulement, Bill remarqua qu'il ne le conduisait plus du tout en direction de sa chambre.

- On va où là ?

- Ben à la morgue.

- Qu-quoi ?!

- Relax Bill je déconne. Je pensais juste que prendre un peu d'air te ferait du bien.

- Oh euh... Merci...


Et Bill se laissa conduire pour se retrouver dans une petite cours qui faisait partie de l'hôpital. Une fois sortis, Tom attrapa son paquet de clopes et en prit une pour l'allumer. Bill resta le fixer alors qu'il profitait de la brise tiède d'automne. Le tressé comprit aussitôt et tendit sa cigarette à l'androgyne.

- Mmh pas bon de fumer à ton âge.

- Dit celui qui n'a que 8 ans de plus que moi.

- Outch là c'est un coup dur pour moi Bill. Traite-moi de vieux aussi.

- Mais non ! Bien que tu sois vachement bien conservé pour ton âge !
, s'amusa le convalescent tout en tirant une taffe sur la clope en question.

Tom fit mine de s'offusquer tout en récupérant sa cigarette sous les yeux effarés du plus jeune.

- Et ouais. Vu comment tu es méchant avec moi, tu peux toujours rêver pour la terminer celle-là.

- Hey ! Qui maltraite l'autre là monsieur l'interne !

- Je ne fais que mon boulot. Monsieur le patient qui me traite de vieux. Si tu sortais avec moi tu verrais comment tu bicherais d'être avec un mec comme moi.

- Oui sauf que je ne sors pas avec toi et que tu as des chevilles énormes quand même.


Tom expira la fumée et souleva le pantalon vert de son 'uniforme' dévoilant ainsi sa cheville.

- Moi je trouve qu'elles sont très bien.

Bill se mit à rire à nouveau en compagnie de Tom. En effet, il passait vraiment de bons moments en compagnie du tressé. Une fois la cigarette terminée, l'interne ramena son patient dans sa chambre après lui avoir dit une dernière fois au revoir. Bill en était sûr, il commençait à réellement apprécier le tressé, sa façon d'être aussi proche de lui, à la moindre attention dès qu'il avait mal. Et encore une fois, la seule chose dont Bill avait hâte était de revoir Tom dès le lendemain. Il en oubliait même son séjour à l'hôpital.[...]- Tom je n'en peux plus...

- Si Bill allez continue !

- Non j'te jure j'en peux plus ! J'ai mal et...


Les bras de l'androgyne lâchèrent et le tressé s'était précipité pour qu'il ne tombe pas à terre. Plusieurs jours étaient passés. Ils avaient continué leurs exercices et la jambe de l'androgyne reprenait un peu de muscle. Alors ils étaient passés à un autre exercice. Bill devait tenter de marcher sans atèle ni béquilles – dont il se servait depuis 2 jours – et devait se retenir sur des barres parallèles pour marcher sur quelques mètres. Il devait tenter d'appuyer quelque peu sur sa jambe. Sauf que là, ce genre d'exercices épuisait totalement Bill. Cela faisait plus de 30 minutes qu'il le faisait et il avait mal, il n'en pouvait tout simplement plus. Pourtant Tom tentait de le faire dépasser ses limites. Il voulait le voir aller plus loin. Sauf que justement, Bill était allé bien trop loin. Ses forces l'avaient lâchées et à ce moment précis, il pleurait de douleur dans les bras de l'interne.

- J'en pouvais plus... Je suis nul là j'arrive même pas à faire ça et...

La crise de larmes reprit le dessus et il ne réussit pas à en dire plus. Tom le garda tout contre lui et fit en sorte qu'il étende sa jambe pour ne plus ressentir de vive douleur. Bill avait enfoui son visage dans ses mains. Ils étaient tous les deux assis entre les barres parallèles et Tom passa doucement ses mains autour de la taille de l'adolescent pour le prendre contre lui.

- Excuse-moi c'est de ma faute Bill. Je n'aurai pas dû t'obliger à continuer alors que tu n'en pouvais plus. En plus tu te remets de ton infection et j'en ai beaucoup trop fait. Je n'aurai pas dû te pousser à bout comme ça. Pardon...

Les sanglots de Bill redoublèrent et il ne put s'empêcher de nicher son visage dans le cou du tressé, tentant de se reprendre. Il en avait marre de tout ça. Il n'en pouvait plus de cette rééducation. Il n'en pouvait plus de rester dans cet hôpital. Une infirmière les découvrit donc par terre et se rapprocha pour aider Tom mais ce dernier lui fit un signe de tête pour lui dire de partir. Il laissa sa main caresser doucement le dos de l'androgyne, le laissant pleurer tant qu'il en avait besoin. Bill avait fait énormément de progrès depuis son opération mais là, Tom l'avait réellement poussé à bout.

- Bill, calme-toi. J'te promets on arrête là pour aujourd'hui.

- N-non il faut que je continue.

- Arrête c'est bon. Tu es épuisé.

- Mais je dois guérir pour partir. Et...


Sauf que Tom le fit taire en déposant un baiser sur ses lèvres, appuyant légèrement le baiser pour le faire durer mais sans aller plus loin. Cela eut pour résultat de calmer Bill instantanément. Les doigts qui se raccrochaient au haut de Tom vinrent se loger dans la nuque du tressé pour maintenant le contact encore quelques secondes. Tom pouvait sentir les larmes du brun s'écraser sur ses joues. Ils finirent pas doucement se détacher, Bill hoquetant toujours de ses sanglots. Il déposa son front contre celui de l'interne.

- Pourquoi...

- Pour te calmer. Et parce-que j'en avais envie.

- Tu n'as pas le droit pourtant... Si jamais ça se savait...

- Il suffit de ne rien dire, de ne rien montrer. On laisse les choses se faire, c'est tout.


Leurs mots n'étaient murmures se répercutant sur les lèvres de l'autre. Les doigts de Bill se mirent à caresser la nuque de Tom, le faisant frissonner. L'interne se demandait encore comment il avait pu faire une telle chose. L'impulsion et l'envie. Après tout, Bill semblait si fragile qu'un soutien supplémentaire ne pouvait que lui faire du bien. Sauf que Tom était vraiment attaché à ce gamin. Il ne se moquerait certainement pas de lui ou ne ferait rien qui pourrait le blesser ou encore plus le fragiliser mentalement. Bill s'était peu à peu calmé mais restait collé au corps de l'interne.

- Ça va mieux ?

- Mmh ouais...

- Je vais te ramener dans ta chambre alors.


Bill ne rajouta rien et laissa Tom l'aider à se rasseoir sur la chaise roulante pour le ramener dans sa chambre. Cela faisait à présent une semaine qu'on avait appris à l'androgyne qu'il avait une infection. Il lui restait une autre semaine à tenir dans cet hôpital. Il était devenu un peu la mascotte du service où il se trouvait. Il adorait donner des conseils maquillage aux infirmières qui se faisaient une joie de passer le voir. Mais encore une fois, pour Bill, il n'y avait que ses moments en compagnie de Tom qui lui faisaient oublier tout ça. Oublier le fait qu'il avait toujours mal au genou et qu'il avait l'impression de n'arriver à rien, de ne faire aucun effort. En arrivant dans sa chambre, il eut la bonne surprise d'y retrouver ses parents. Il leur sourit, tentant de cacher ce qu'il s'était passé quelques minutes plus tôt. Il aurait aimé se retrouver seul avec Tom pour parler de tout ça mais bon, il trouverait sans doute un moment le lendemain. Et puis, il était toujours sous le coup du baiser que Tom lui avait offert.

- Oh au fait, si vous pouviez ramener un maillot de bain pour Bill demain, balança tranquillement Tom tout en aidant Bill à s'asseoir sur son lit.

- Hein ?! Pourquoi ?!

- Demain, exercice en piscine.


Bill fronça les sourcils en entendant ce qui l'attendait dès les lendemain. Tom se rapprocha alors furtivement de l'oreille de l'androgyne pour y glisser quelques mots.

- Je suis sûr que tu es très sexy en maillot en plus.

- Tom !
, rougit aussitôt Bill alors que l'interne souriait légèrement.

- Bon et bien je te dis à demain Bill ! Bonne soirée m'sieur dame !

Et le tressé disparut en vitesse, refermant la porte de la chambre derrière lui. Bill soupira et se cala un peu mieux dans son lit sous le regard amusé de ses parents.

- Quoi ?

Un sourire de la part de son père et de sa mère.

- Arrêtez de faire cette tête-là, il n'y a rien du tout !

- Mais bien sûr allez, tiens, on t'a ramené tes nounours à la guimauve que tu aimes tant.

- Han merci !

- Tu n'auras qu'à en proposer un à ce cher... Tom.

- Maman !


Mais Bill ne put retenir un sourire quelque peu idiot en repassant rapidement son index sur ses lèvres, ayant encore l'impression d'avoir celles de l'interne tout contre. Si, en fait, il se passait bel et bien quelque-chose.

Une histoire de béquillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant