Chapitre 9

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Cinq jours étaient passés. Tom avait essayé d'appeler Bill plusieurs fois par jour mais l'androgyne ne répondait jamais. Même pas aux sms du tressé disant qu'il était désolé et qu'il voulait vraiment revoir le brun. Qu'il avait besoin de lui parler. Mais l'adolescent ne voulait plus parler. Si c'était pour entendre Tom balancer des arguments lui disant clairement qu'entre eux il n'y aurait rien... Pourtant, à voir son téléphone sonner et le nom de Tom sur l'écran, Bill ne pouvait s'empêcher de penser qu'un infime espoir était toujours présent. Il se sentait con de croire une chose pareille puisqu'il ne faisait aucun effort pour se confronter à Tom. Mais il avait peur. Oui en fait il avait peur des mots qu'il pourrait entendre et il ne voulait pas faire face à une telle réalité.

Alors il n'avait jamais répondu.

La sonnerie annonçant la fin des cours arriva enfin aux oreilles de l'androgyne. Il soupira et referma son classeur pour tout ranger dans son sac, attraper ses béquilles et y aller. Il était entouré de quelques amis et marchait en direction de la sortie. Ceux-ci voyaient bien que quelque-chose n'allait pas chez l'androgyne et pas difficile de savoir que cela avait un lien avec le beau tressé dont il leur avait tant parlé. Mais ils évitaient tout simplement d'en parler. C'était trop récent. Alors que le brun restait concentré sur son chemin, il entendit ses amis arrêter de parler et cela le sortit de ses pensées. Il releva le visages vers eux puis regarda dans la même direction. Et il se figea. Une voiture était garée à l'entrée du lycée et pas n'importe laquelle. Surtout que son conducteur était appuyé contre celle-ci. Et il avait l'air de bien faire parler de lui. Bill n'en revenait pas.

Tom était venu.

Bill n'osait plus bouger, encore moins quand les yeux noisette de l'interne se braquèrent sur lui. Il avait l'impression que le monde s'était arrêté de tourner. Il ne savait pas s'il devait partir en courant ou pas. Enfin de toute façon il ne pourrait pas avec son genou mais il avait peur. Il le voyait là, juste face à lui. Il était tétanisé et les mots que pouvaient bien dire ses meilleurs amis à ses côtés n'y changeaient rien. Il ne voyait que Tom à cet instant. Et le tressé se décida enfin à bouger pour se rapprocher de l'adolescent.

- Bill, je peux te parler ?

Sa voix était douce et on pouvait sentir qu'il appréhendait quelque-chose.

- Euh je...

- On te laisse Bill. A demain.

Bill vit ses amis partir. Il ne put s'empêcher de penser qu'ils l'abandonnaient lâchement en fuyant devant le grand méchant interne. Mais ses yeux se posèrent à nouveau sur Tom qui était juste devant lui.

- Tu acceptes que je te parle ? Je te ramène chez toi.

- Tu ne sais pas où j'habite.

- Si. J'ai été voir dans ton dossier à l'hôpital.

- Parce-que tu vas jusque-là ?

- Pas le choix. Tu ne me répondais pas.

Bill ne rajouta rien. Après tout, cela lui évitait de prendre le bus et de rentrer épuisé chez lui après avoir marché avec ses béquilles. L'androgyne soupira et Tom sourit. Il savait qu'il avait gagné. Enfin pour cette manche. Après il fallait voir pour la suite. Cela risquait d'être bien plus compliqué par la suite. Ils se dirigèrent donc vers la voiture de Tom, ce dernier laissa Bill entrer à l'intérieur. Une fois chose faite, il démarra et s'engagea sur la route. Bill restait observer le paysage. Il s'empêchait de croiser le regard de Tom. Après tout, il lui en voulait toujours.

- Tu vas bien ?

- Cela t'intéresse vraiment ?

- Bill... Putain je m'inquiète depuis plusieurs jours à ne pas avoir de nouvelles de toi.

Une histoire de béquillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant