✨Chapitre 4 : En attendant le beau temps ✨

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Ma grand-mère, elle est spéciale. Une femme comme elle, Dieu n'en a fait qu'une. Depuis le décès de son mari ( je devais avoir 6 ou 7 ans à l'époque), elle régente son petit monde.

Sa maison est une immense bâtisse construite sur 3 niveaux et située en plein centre ville. Ah oui! Je ne l'ai pas précisé :  elle est blindée de fric! Papi était un puissant homme politique et il n'était pas en reste du côté des affaires.

Cette immense maison aurait pu devenir l'un de mes endroits préférés au monde tellement elle est magnifiquement décorée si seulement la personne qui la possède n'était pas si froide et portée sur "la bienséance". Enfants déjà, les réunions de famille nous terrifiait Tafa, Aicha et moi. Cela voulait toujours dire être bien habillés et ne pas broncher pendant tout le repas. Sinon nos maman nous avaient mal éduquées!

Et maintenant j'allais vivre dans cet endroit maudit où tout à basculé. Je ferme les yeux pour ne pas me remémorer les cris de ma mère cette nuit-là. Non, je ne suis pas encore prête à les affronter.

En entrant dans la maison je jette des coups d'œil effarés partout autour de moi. Tafa, qui marche derrière moi, le remarque et me prends la main. Il la presse fort, comme pour me dire qu'il est là et me demande :

- Ça va aller?

Je hoche la tête tout simplement.
Non, en vérité ça ne va pas! Et je ne pense pas que ça va aller. Je ne comprends pas ce que je fais ici toute seule, la poitrine écrasée par un poids invisible alors que la seule personne qui m'aimait dans ce monde est partie. Des larmes commencent à me monter aux yeux et je m'efforce de penser à autre chose pour les bloquer.

Dans le grand hall qui donne sur les 2 escaliers,  je vois Mamie qui nous attends

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Dans le grand hall qui donne sur les 2 escaliers, je vois Mamie qui nous attends.

- Alors Zeyna, le trajet a été agréable j'espère?

Ma grand-mère et ses foutues convenances! Non mais vous êtes d'accord avec moi qu'une mamie normale m'aurait prise dans ses bras pour me rassurer et me consoler? Pendant un petit moment j'hésite à lui hurler dessus, mais quelque chose me retient. Apparemment, maman m'a "bien éduquée". A la place je lui réponds, la gorge nouée :

- Oui. Merci Mamie.
- Je t'ai mise dans l'une des chambre du premier, Penda va t'y conduire. Ah, mon chéri c'est gentil de l'accompagner, ajoute-t-elle en s'adressant à Tafa.

Je tique en entendant cette phrase. Pourquoi n'a-t-elle jamais eu de mots affectueux pour moi?

Penda s'approche de moi tout sourires. C'est une femme de petite taille, de forte carrure, qui doit avoir la quarantaine. Elle est la gouvernante de la maison depuis 9 ans maintenant. Je ne sais pas comment elle fait pour supporter sa sorcière de patronne.

- Bienvenue à la maison, Zeyna. Toutes mes condoléances pour ta mère, me dit elle avec un regard bienveillant.

- Merci, je murmure en tentant de retenir un autre torrent de larmes.

Je la suis dans les escaliers et elle nous conduit devant une grande pièce lumineuse. Décorée dans des tons saumons et ocre. Malgré que c'est beaucoup plus grand et plus luxueux que ma chambre d'avant, je n'arrive pas à m'y faire. Penda dépose mes affaires sur le côté et me dit :

- Tu verra, je vais bien m'occuper de toi.

Je lui fais un sourire qui ressemble beaucoup plus à une grimace et elle s'éclipse discrètement. Je m'assois sur le lit et lâche un gros soupir :

- Je suppose que je vais devoir m'y faire, je marmonne en regardant mes pieds.

Tafa vient s'assoir à mes côtés et passe Le bras autour de mes épaules. Je m'appuie contre lui et je trouve un peu de réconfort dans ce cauchemar éveillé.

- T'inquiètes pas princesse, tu vas rapidement t'habituer. T'es plus forte que ça.

Je médite sur ces mots et, pendant un long moment, nous restons là, immobiles dans un silence complice et confortable. Il sait que parler ne sert à rien. Pas à ce stade là. Et j'ai l'impression que cette boule dans la poitrine qui m'oppresse ne va jamais me quitter. Même respirer m'est douloureux.

Cependant je ne peux pas le garder indéfiniment, il a sûrement des choses à faire. Donc je prends mon courage à deux mains et lui souffle en me redressant :

- Tu peux y aller, merci de m'avoir accompagnée.

Il a l'air d'hésiter.

- Tu es sûre? Je peux rester encore un peu si tu préfères.

- Non t'inquiètes, je vais essayer de dormir un peu.

- Bon D'accord ! Finit-il par lâcher. Prends soin de toi Zeyna je t'appelle bientôt.

Il me fait un bisou sur le crâne et me serre brièvement dans ses bras avant de partir. Je me sens vide dès qu'il referme la porte derrière lui. Je vois mes bonnes résolutions et mon courage me quitter. Et là les digues se rompent. J'éclate de nouveau en sanglots. Je pleure pendant longtemps et cette fois-ci, il n'y a personne pour me prendre dans ses bras, pour me murmurer des mots doux et me rassurer.

À bout de forces, et sentant mes larmes se tarir, je me lève péniblement et me dirige vers la salle de bain. Après m'être passé de l'eau sur le visage, je retourne dans la chambre et prend une double dose des somnifères que le médecin m'avait donné au cas où j'aurais des troubles du sommeil.

Je tire les rideaux sur la baie vitrée dont la vue donne sur la piscine et donc le soleil déclinant, et me couche en position fœtale. Je ferme les yeux et attends la délivrance. Qui sait? Peut-être que demain ça ira mieux...

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Coucou 😊 je pense poster une suite tous les mardis soirs comme ça y a pas de retards. Ça vous va??
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Zeyna: Chronique D'une Destinée FataleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant