J'ai presque envie de dire : aujourd'hui c'est le grand jour, je reprends les cours ! (ça rime en plus lol). Mais en vrai, je ne ressens rien, ou du moins rien de positif. Aucune euphorie, aucun enthousiasme. Avec Maman, chaque jour à l'école était un nouveau pas vers la victoire, car à chaque fin de semestre, j'avais droit à un cadeau selon mon rang dans le classement. Cette petite tradition qui nous était bien propre faisait que j'étais toujours parmi les trois premiers. Mais aujourd'hui, le simple fait de savoir qu'elle ne sera pas là pour venir me chercher ce soir me désespère.
Durant la semaine passée, Dieyna a respecté sa promesse et j'ai pu la voir tous les jours. Elle m'a permis de m'habituer peu à peu à l'idée de retrouver l'univers scolaire. Et avec sa bonne humeur légendaire, elle me permet de tenir le coup.
J'ai aussi rallumé mon iPhone chéri et j'ai été sonnée par le nombre de messages que j'ai reçu, tant sur mon numéro perso que Facebook, Insta, twitter et autres. Je ne me savais pas si populaire ! Non je rigole. Mais sérieusement, je n'aurais jamais cru qu'autant de personnes penseraient à me souhaiter un prompt rétablissement, les condoléances n'en parlons pas.
J'ai aussi reçu la visite de certains oncles et tantes éloignés, ainsi que des amis de la famille.
Tafa par contre est venu me chercher et m'a promené un peu partout dans la ville. J'ai beaucoup aimé ces moments. C'est revitalisant de retrouver ma chère capitale Dakar, grouillante de vie et de bonne humeur.
A 8 heures moins 5, Marcel me dépose devant l'école et je me dirige directement vers ma salle. M. Sarr m'avait donné toutes les infos nécessaires la semaine passée. Dans la cour, des gens m'accostent et je suis obligée de m'arrêter.
- Waouh Zeyna, bon retour parmi nous. Ça fait plaisir de te revoir.
Babacar s'approche et me prend dans ses bras. Il a longtemps été dans la même classe que moi et c'est devenu un bon pote, d'autant plus qu'avec lui on ne s'arrête jamais de rire.
- Merci Babs, ça fait plaisir d'être là aussi. Vous m'avez manqué.
Ensuite toute sa clique fait pareil. Je revois Fanta, Ousmane, Myriam et Amy. Tout d'un coup, je réalise à quel point ma vie va changer. Tous ces gens ne sont certes pas indispensables à ma vie mais ils font partie de mon univers. Penser que je ne pourrai plus évoluer avec eux me rend profondément triste et cela me remplit d'appréhension pour le futur . Après un bon moment passé à papoter je peux enfin filer en cours.
Quand j'arrive devant la salle, je lâche un gros « Putaiiiin ». Les élèves sont installés et la prof a déjà commencé son cours. Moi qui voulais me faire discrète à tout prix, c'est raté. En plus je déteste être en retard.
Je toque discrètement à la porte et Mme Da Silva, que je reconnais maintenant (c'était ma prof d'histoire) s'interrompt et un sourire bienveillant étire ses fines lèvres.- Ah ! Bonjour Mademoiselle Ndiaye. Entrez donc! Nous sommes ravis de vous accueillir à nouveau dans nos rangs.
Je la remercie poliment et m'avance dans la salle pour trouver une place. Malheureusement, toutes celles de devant sont prises et je ne m'assois que là d'habitude.
Elle me désigne une place au fond de la salle et je m'y dirige à contrecœur, en essayant d'ignorer les regards curieux que les élèves me jettent. Je m'installe calmement et elle continue à expliquer sa leçon. Je regarde autour de moi pour voir si je reconnais des têtes, ce qui n'est pas le cas. Je remarque un gars métis derrière moi. Quand mes yeux se posent sur lui, il me fait un sourire en coin accompagné d'un clin d'œil. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel et je crois qu'il l'a remarqué. Mais à vrai dire je m'en fiche pas mal. Avec ses cheveux bouclés coupés en dégradé, son corps musclé et son tatouage singulier recouvrant son bras gauche, il doit être du genre qui se prend pour le nombril du monde.
Je détourne la tête et m'efforce de me concentrer sur les paroles de Mme Da Silva.
A midi, la cloche sonne et je sens mon iPhone vibrer dans la poche de mon jean en même temps.
Dieyna : [...
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Hello 😊 je suis un peu surchargée à cause des cours cette semaine mais je mets la suite de ce chapitre dès que je peux!Votes et commentes Biiizz 😘😘
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Zeyna: Chronique D'une Destinée Fatale
RomantizmMoi??? Zeyna : 16 ans, sénégalaise. Le destin m'a très tôt obligée à me débattre pour survivre dans ce monde cruel. Amours, illusions, rêves, déchirures, espoirs... Venez découvrir ma vie tumultueuse <3