Atacama

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Quand je rentrais à Annard après les vacances, je portais un bracelet en argent au poignet, qui symbolisait que j'avais été seconde d'une course traditionnelle. Je choisis de ne pas parler tout de suite à mes amis de la bonne nouvelle afin de garder encore un peu cela pour moi.

- Hadzrami ! Mon amie ! Ça fait longtemps que tu es là ?

- Je suis revenue hier...

- On va voir Fajar ?

- Salut les filles, nous annonça sombrement Naranbaatar, de sa voix habituellement pessimiste,

- Coucou Na,

- Salut les filles ! S'exclama joyeusement Fajar, On vous cherche depuis une bonne heure avec Varley !

Le petit groupe d'amis, pour le moins atypique profita du moment comme il le devait avant d'aller à la veillée. Les semaines passèrent à travers les pays, Congo, Lituanie, Corée, Brésil, Groenland, Danemark, et enfin, les élèves revirent leur Mongolie natale (ou pas) au mois de Juin...

- Ça fait du bien d'être là à nouveau, mes parents me manquent, ça fait quand même... Six mois que je ne les ai pas vu...

- Oui, enfin moi c'est la Russie qui me manque ! Répondit Hadzrami,

- Ce n'est pas que je suis pressée de ne plus vous voir, mais ma tribu me manque également ! Ajouta Varley,

Naranbaatar intervint,

- Moi ça ne manque pas, passer un mois et demi juste en Ta compagnie, ça va être un cauchemar !

- N'exagère pas Naranbaatar ! Je suis probablement la plus belle fille que tu connaisses !

Le garçon eut un soupir exaspéré et la petite fille lui tira la langue. Aucun de nous ne le disait, mais cette dernière veillée nous impressionnait tous. Pour Varley, Hadzrami et moi, elle pouvait signifier la fin de nos études, comme le début d'étude magique d'éclat. Comme d'habitude, le camps s'enflamma vers dix-huit heure trente. Les chevelures d'ébène des élèves se fondaient dans la nuit noire, déjà auréolés des lumières de la veillée. Le temps était chaud et comme au début de l'année, les nuages se limitaient à un tissu d'ondulations, on en était d'autant mis en difficulté. Hadzrami monta comme un oiseau, elle était vraiment habile et sautait d'un Khatuü uül à l'autre comme un cheval aurait galopé à travers nos grandes plaines de Mongolie.

Je la suivais à une vitesse égale, mes sauts restant moins fluide, plus brutes, et donc plus fatiguant à encaisser, mais je gardais le rythme. On monta jusqu'à l'étage des sixièmes année et je vis avec surprise mon ami Kushi nous rejoindre en soufflant. Tout les quatre, nous étions ceux qui étions monté les plus haut de notre classe, seuls quelques onze ans s'étaient acheminés vers les hauteurs. Je vis avec tristesse quelques camarades que je devinais seulement du haut de notre nuage. Au premier, ils ne passeraient jamais la barre. Les dixièmes années et les professeurs descendirent en virevoltant. Ils descendirent jusqu'au étage des deuxièmes années environ et commencèrent à faire descendre les élèves éliminés. D'un côté, ceux qui partaient définitivement, d'un autre, les redoublants, et encore d'un autre, ceux qui avaient l'autorisation de retenter le concours. Nous ne fûmes placés dans aucun de ses groupe et Sück nous félicita pour notre admission.

L'heure vint de se dire au revoir, tous mes amis échangèrent des saluts fraternels et je bouclais mes sacoches sur la selle de mon cheval. Ma mère m'attendait à la sortie du camps, comme toujours, arborant fièrement ses tatouages de chamane. Son ventre de femme enceinte serré dans une tenue de cuir, elle se tenait très droite. Elle nous fit transplaner quand on eut prit suffisamment de vitesse. Contrairement aux dernières vacances, le camps était déjà installé. Ma grand mère faisait de la broderie devant sa tente. Elle travaillait un nouveau châle pour le mariage de l'une des cousines. Celle-ci allait quitter la tribu sous peu. Je l'embrassais sur les deux joues, joyeuse. Mon grand-père s'occupait du troupeau et je remontais sur Olli pour aller à sa rencontre au petit galop. Margot me suivit en courant, heureuse de retrouver ses chèvres... Je fis le tour des yourtes pour saluer toute le tribu avant de revenir à la notre pour le repas. C'était très bon, comme toujours, mais beaucoup plus simple qu'à la caravane. Riz, fromage, lait, et pour faire fête, quelques raviolis de légumes cuits... Je les savourais en mangeant lentement, ils avaient pour moi la saveur de la maison...

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 16, 2018 ⏰

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La caravane d'Annard...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant