L'amour ne m'a jamais réussi

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Je me souviens d'une époque où je pouvais me lever le matin sans penser une seule seconde que je devrais mener une perpétuelle bataille contre des dieux tout puissants assoiffés de pouvoir et de sang. Une époque où je pouvais tranquillement marché dans un champ de fleurs sauvages sans douter que quelque chose me sauterait à la gorge. J'étais humaine et en vie, mais par-dessus tout, j'étais libre. Je pouvais faire des blagues aux adultes avec mon complice de prédilection et je pouvais être rassurée par une simple caresse de ma mère. Mes seuls tracas étaient ceux que me causait mon frère, un tyran surprotecteur. Il ne voulait que mon bien, mais comme j'étais naïve, je ne pensais pas courir de réel danger. Cette naïveté n'a pas duré longtemps, je l'ai perdu le jour où le petit frère de Kol est mort. Son corps était blanc et lacéré. Une vision de cauchemar pour l'âme sensible que j'étais. Évidemment, j'ai reconnu des blessures de loup, j'en voyais souvent quand ma mère devait soigner les blessures de mon père ou de mon frère, mais je ne pensais pas que ma famille pouvait faire tant de mal.

Le plus déchirant était de voir Klaus, complètement détruit sous le chagrin et la culpabilité, qui tenait la main tremblante de Kol qui était complètement sous le choc.

Je pleurais je crois, je n'en suis plus certaine. Par contre, je me souviens clairement du regard de son père remplit de colère envers ma mère et moi. Elle était terrifiée. Elle devait savoir ce qui allait se produire. Une mère sait quand ses enfants sont en danger.

Elle m'a forcé à rentrer avec elle. Kol ne m'a pas retenu, trop secoué pour remarquer mon absence.
Je revois encore tout la famille pleurée leur membre perdu.

J'ai perdu beaucoup cette journée-là. 

Quand on est éternelle, figé dans le temps, les souvenirs sont très important, car ils nous rappellent ce que nous sommes, car nos actes nous définisse. Ils nous rappellent nos ennemis, nos amours, notre famille et nos amis.

Par contre quand on vit une mauvaise expérience, nos souvenirs adorent nous le rappeler.

Par exemple, si vous vous faites tuer par votre premier amour et que vous êtes ressuscité en faucheuse toute puissante, il est très probable que vos souvenirs vous rappellent cette expérience avec force.  Il est également probable que vous ayez envie de voir mourir cet amour dans d'atroce souffrance comme écrasé sous un bus ou simplement décapité. Il y a tellement d'option aussi jouissante les unes que les autres.

J'ai passé tellement de siècle à rêver à une vengeance en bonne et due forme que quand je l'avais enfin sous la main, je me suis laissé distraite par mes stupides sentiments. J'ai appris à garder le control en tout situation et pourtant, j'ai échoué à accomplir ma vengeance. Pathétique.

Pendant tous ces siècles, je passais mes journées soit à entrainer des nouvelles recrues, soit à chercher des âmes, à survoler la terre ou à danser. Pas n'importe qu'elle danse, mais bien le ballet. Une danse de maintien et de contrôle. La déesse de la danse m'a tout appris. La danse me permet de me vider l'esprit, un pure bonheur quand on à la tête aussi rempli que la mienne. Pourtant, impossible d'être tranquille, il a fallu qu'il me remarque. Je ne le voyais pourtant que rarement, lors de réunion avec le dieu suprême ou lorsque les faucheuses servaient de renfort dans le combat contre le mal. Il avait beau être d'une beauté magnifique et surnaturelle, il me donnait froid dans le dos au début. Il avait le regard trop calculateur et trop froid. Il me fixait avec un regard si intense que je ne pouvais m'empêcher de détourner le regard. Pourtant, il arrivait à me faire rire et pour ma plus grande honte, rougir. Un homme qui se dévoue corps et âme au travail. Nous étions tous les deux très occupés. Il menait des combats pour son patron et moi j'avais mes occupations. Il m'a brisé le cœur en choisissant le travail plus-tôt que moi. Pourtant, j'aurais dû m'en douter, je ne pouvais rien attendre de mieux d'un ange, d'un archange, devrais-je dire. Je connaissais leur nature de perpétuel dévouement à l'autorité suprême et pourtant, j'ai baissé ma garde. C'est lui qui m'a arrêté sur le champ de bataille en me donnant un coup de couteau dans le dos et c'est lui qui m'a jeté en prison pour rébellion.

L'amour ne m'a jamais réussi.
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Je promet de l'action pour le prochain chapitre!
xoxo

La défunte (The Originals)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant