Fuite

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J'étais là, marchant sur le bord herbeux d'une autoroute déserte menant à la sortie de Phoenix. Fatigué, à bout de nerfs mais résolu. J'avais des bagages avec moi. Un sac à dos et une valise marron rouillée. Tout deux chargés de tout ce que je possédais. Donc très léger.

Je ressemblais à une vagabonde... Mais peut-être l'étais de toute façon.

Madame Berta, la dirigeante du café/restaurant où j'ai travaillé à temps partiel depuis mes 12 ans me l'avait gentiment offerte ce matin même. Elle avait dit qu'elle me porterait chance dans mon "parcours". Comme ça avait été le cas pour elle auparavant. Je doutais qu'une valise puisse porter chance ou que quoi que ce soit le pouvait d'ailleur, mais ça m'avait touché plus-que tout.

Traînant cette dernière sur le sol d'une main, je m'appliquais à joindre Tim sur son téléphone de l'autre.

Tim était un homme âgé que je connaissais depuis mon enfance et chez qui je travaillais comme mécanicienne dans son garage depuis mes 12 ans.
Oui, j'avais plusieurs boulots. Ils me permettaient de payer... ma vie en bref.

En y repensant bien, c'était à cet âge-là que ma vrai misère avait commencée.

Je considérais Tim comme le grand-père que je n'avais jamais eu. C'était le seul m'ayant jamais comprise, consolé et conseillé. Même si c'était le travail de ma mère ça, de m'élever. A la place, elle a préférée... faire autres choses, plus attrayantes que de s'occuper d'un nourrisson, bébé, enfant ou ado je suppose. ''Au moins elle m'avait gardée, moi qui ne lui servait a rien'', répétait-t-elle à chaque occasion. J'aurais tellement préféré qu'elle m'abandonne.

Soudain, une des deux roues de la valise se cassa, se détacha et roula loin.
Qu'est ce qu'elle avait dit ? Ah oui, de la chance... quelle ironie.

Je soupire. Maintenant c'était impossible de faire rouler cette maudite valise car le faire produisait un son insupportable pour mes oreilles, ne faisant qu'augmenter ma colère et ma frustration. Mais je devais m'éloigner le plus possible ou je serais rattrapé par mes poursuivants. Je porta donc ce paquetage dans mes bras et continua ma course. Heureusement que j'étais assez forte pour ça. Je fus tenté de l'abandonner là car rien que je ne possédais n'était cher. Je le ferai si ça devenait nécessaire.

Allez Tim, répond.

Tout d'un coup, je fus brutalement  tiré en arrière. Et tomba à cause du poids du bagage contre mon torse.

_ C'est bon, je l'ai trouvé ! Cria une voix masculine au-dessus de moi.

Avec hâte, je me débarrassa de la valise et me redressa.

_ Qu'est ce que tu compte faire ? Me frapper peut-être ? Se moqua-il avec un sourire.
_ Oh ! Comment l'as-tu deviné ?

Lui infliger un coup de pied au point faible et cogner sa tête contre un arbre suffit à le faire évanouir. Je fus tenté de fouiller ses poches mais le fait qu'il était une mauvaise personne n'excuserai pas mon geste. Je me dépêche de ramasser ma valise et file.

Au bout de quelque minute, je perçus un bruit derriere moi. Une vieille Toyota approchait. Je sortis d'entre les branches et attendit au milieu de la route.

_ Bella !, m'interpella Tim. Bella !

Je souris en balançant mon bras. A son arrivé, je m'empressais de mettre la valise dans le coffre. Il redémarra dès que je fus assise à ses côté.

_ Pourquoi tu ne m'as pas répondu ?, se plaigne-t-il. Je n'ai pas cessé de t'appeler.

_ C'est que j'essayais de t'atteindre aussi...

_ Engin de pacotille, ces portables ! 

En effet, aucun de nous deux ne possédait les nouveautés technologiques.

_ Explique moi, me réprimande-t-il, comment tu comptais aller à l'aéroport ? _ Parce-qu'il n'y a pas d'autre destination possible je le sais_ A pied je suppose, hein ? 

_ Non, me défendis-je. Je comptais marcher jusqu'à l'arrêt des taxis...

_ Mais c'est vachement loi quand meme ! J'étais inquiet, je croyais que tu as encore été fourré dans un autre problème à cause de ta famille. Puis Berta m'a téléphonée et m'a dit que t'étais parti. Tu n'étais pas venu me prévenir !

_ Je ne le pouvais pas, je ne voulais pas t'impliquer mais après j'ai essayé de t'appeler...

_ ...Emm et la suite de l'histoire m'a rendu furieux ! Sur le coup, j'ai pensé allez les remettre à leur places...

_ Voilà pourquoi. Mais tu as changé d'avis, Dieu merci. 

_ Oui remercie Dieu que je t'ai retrouvé, petite rebelle. 

Le reste du trajet se fir en silence. Tim me conduisit à l'aéroport toutes fenêtres ouvertes. La température à l'extérieur frôlait les 21 degrés, le ciel était bleu éclatant. Sans nuage et d'un ennui total, comme d'habitude. Alors qu'on était presque arrivé, je m'enquis :

_Tim, merci. Merci pour aujourd'hui et pour chaque fois.

_ Ce n'est rien. Ne reviens jamais dans ce merdier, compris ?

Son regard trahissait cependant la tristesse que ces mots lui procuraient.

J'hochai la tête et scrutai ses grands yeux sages.

_ Et si les problèmes te cherchent... 

_ Ne les fuis pas, complétais-je.

_ Et accepte ton destin sans le laisser te guider. Il te conduira loin, j'en ai le presentiment.

Je me renfrogna. Il disait toujours ça. Et je n'en croyais jamais un mot. Ce qui nous conduisait toujours vers un débat sur la vie et finissait par une dispute. Il m'accompagna jusqu'à l'intérieur puis m'embrassa le front en guise d'au revoir.

_ Dis Salut de ma part à ce Charlie.

_ D'accord.

Twilight réecritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant