Twilight réecrit

A livre ouvert 3

Il garda le silence un instant puis renchérit :
_ Je suis curieux de savoir...
Je pivotais ma tete à droite, l'invitant à continuer.

_...Pourquoi es-tu venu t'installer ici ? 

_ Ne pense-tu pas qu'il est trop tot pour me poser ce genre de question personnelle?

_ Pardon, je n'avais pas trouvé d'autre sujet à aborder.

_ Vraiment ? Rien d'autre ?

Il haussa les épaules.

_ Alors pas la peine de discuter du  tout, conclu-je.

_ Ne sois pas si sévère, Bella.

Je roulais des yeux.

_N'as-tu pas entendu les potins ?, marmonnais-je, irrité. Je suis la  fille retrouvée du chef de police. Voilà.

Ma réponse eu le don de le faire taire. Pendant un moment.

_ Ça a du être difficile. 

_ D'où l'affirme tu ?, ripostai-je. Et puis sois spécifique.

_ Une impression. Tu donne bien le change, mais je parie que tu souffres plus que tu ne le laisses voir.

_ C'est indiscret de parler ainsi, et tes intuitions peuvent être erronées. Fais attention, Edward.

_ Je me trompe alors ?
Je l'ignorai.
_ J'en étais sûr ! plastronna-t-il.

_ Et en quoi ça te concerne, hein ?répliquai-je, acide.

_ Bonne question, chuchota-t-il, si doucement qu'il parut se parler à lui-même.

Irrité, je fixai le tableau et méditai.

_ Je t'agace ? demanda-t-il, l'air soudain amusé.

_ Oui. Laisse-moi tranquille, je suis occupé.

_ Occupé à quoi ? demanda-t-il, perplex. Tu fixe le tableau.

_ Mais ma tête est ailleurs. 

_ ... Je vois.

_ Et arrete de me fixer.

 _ C'est juste que... je te trouve difficile à déchiffrer.

_ Quelle arrogance !

_ Je suis bon lecteur en général, que le fait de ne pas pouvoir comprendre ton mode de pensée me frustre.

_ ça ne se fait pas de penser que tu peux comprendre tout le monde. C'est de l'arrogance. L'humain n'est pas si prévisible. De deux, tu ne vas pas réussir à me "déchiffrer", car moi-même je ne me comprends pas.

_ Tu veux que j'abandonne sans avoir essayé ?
_ Oui. Tu n'as qu'à me classer me classer parmi les Incompris. Il doit y avoir plein de gens comme ça.

_ Je trouve que l'humain est facile à cerner parce que tout ceux que j'ai croisé me l'ont prouvés.

_ Tu es jeune et tu n'a pas assez d'expérience sur la vie pour affirmer ça.

Il sourit alors et un air nostalgique se peignit sur son visage, un air que j'adoptais moi-meme souvent.

À cet instant, M.Banner rappela la classe à l'ordre. Je me tournai vers lui. J'étais ébahis d'avoir autant parlé avec cet étrange garçon. Lui qui pouvait me mépriser ou pas au gré de ses humeurs. Il m'avait donné l'impression d'être subjugué par notre conversation, mais une brève vérification m'apprit qu'il s'était de nouveau éloigné de moi, et que ses mains agrippaient la table avec une évidente tension. Lorsque la cloche retentit enfin, Edward se sauva, aussi vif gracieux que le lundi.  Mike se précipita vers moi pour porter mes affaires à ma place, ce que je refusai aussitôt poliment. 

_ C'était nul, grogna-t-il. Toute ces lamelles se rassemblaient. Tu as de la chance d'avoir Cullen pour partenaire. Il a eu l'air plutôt sympa, aujourd'hui.
Et lui n'avait pas l'air très content.

_ Je ne sais pas ce qui lui a pris la semaine dernière, éludai-je en jouant l'indifférence.

Après le cours de gym, j'émergeais sur le parking, boutonnais mon coupe-vent et rabattis le capuchon. La pluie n'était plus qu'un brouillard. Je levai mon visage vers le ciel et appréciais l'air frai, puis je remarquais la silhouette immobile d'Edward appuyée contre la porte d'une Volvo me fixant. Aussitôt, je me mise en marche en l'ignorant. Je ne comprenais toujours pas la raison de son comportement à mon égard et ça commençait sérieusement à me déranger.

Perdus dans mes pensées, je ne fis pas attention à ma marche et trébuchais sur un trottoir glissant. Dans ma quête pour ne pas perdre l'équilibre, j'adoptais une posture extravagante. Je rigolais alors de ma propre maladresse en essayant de reprendre contenance. Me redressant, j'aurai juré avoir vu Edward rire.