Chapitre 4 Pauline

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Sept heures lundi matin. Je me prépare tranquillement à aller bosser.

Samedi j'ai passé la journée avec Lou à papoter et rigoler. J'avais quand même la drôle impression d'être suivie, épiée. Lou en a bien profité pour me traiter de parano. Elle a peut-être raison. En tout cas, samedi soir elle avait rendez-vous avec son Thomas-Belles-Fesses et vu que je n'ai pas eu de nouvelles du dimanche, elle a du bien s'amuser la coquine. Au moins, une de nous deux a pris son pied !

Ce n'est pas moi qui risque de faire des rencontres étant donné que mon Cabinet d'Avocats ne s'occupe que de divorce et autres déchirures familiales. Non pas que certain n'ait pas tenté ! Mais me retrouver au milieu d'un imbroglio familial très peu pour moi ! Parfois le samedi soir je fais des rencontres et conquêtes en boîte. Ben quoi ? J'ai des envies moi aussi ! Mais je ne donne jamais suite. Pour l'instant la solitude ne me pèse pas. Mais je reste vigilante.

Sauveur. Encore lui qui me trotte dans la tête. J'ai passé mon dimanche à me repasser mon sauvetage. Mon esprit doit me jouer des tours. Il ne peut pas être aussi canon ! Cheveux noirs, yeux bleus turquoise, un corps au premier regard magnifique et des fesses à croquer (merci Lou). Je serai resté frustré si grâce à la lumière de mon hall d'entrée je n'aurai pas pu le détailler. Même en état de choc , mon esprit a enregistré tous les détails de son visage et de son corps comme s'il s'était douté que j'en aurai besoin pour plus tard... Un nez fin, une bouche pulpeuse qui me donne envie de la mordiller

« Arrête de te faire du mal Pauline, tu ne le reverras pas »

Sept heures quarante cinq. Il faut que j'y aille sinon je vais être en retard. Je sors de chez moi.

Foutue ruelle !

La matinée passe vite comme à chaque fois. Mon patron est un excellent Avocat des Affaires Familiales. Ce que je préfère chez lui c'est qu'il respecte son personnel quel qu'il soit. De la femme de ménage à moi, sa secrétaire. Il me demande toujours mon avis pour ses affaires. Très rare dans la profession.

Mon téléphone sonne.

« Im Sexy And I Know It » Lou et sa foutue sonnerie. Je la changerai bien mais j'y comprends rien. C'est elle qui l'a bidouillé et je me doute qu'à chaque fois qu'elle me téléphone elle doit bien se marrer à imaginer ma tête.

-Allo ?

-Pauline, désolée de te déranger mais ça ne va pas, me dit elle en pleurant

-Lou ? Où es-tu ? Qu'est-cequ'il se passe ?

-Tu peux te libérer pour manger ? Je suis à notre café

Je regarde l'heure. Midi. Parfait.

-J'arrive ! Et je raccroche avant que la colère ne monte trop.

Si c'est ce connard de Tête d'Oeuf qui la mise dans cet état, cette fois je vais le voir et lui expliquer la vie à cet enfoiré !

Je respire. J'essaie de me calmer

-Je sors déjeuner ! je crie à la cantonade - entendra qui pourra – et fonce rejoindre mon amie.

Je cours jusqu'au café, j'entre comme une tornade et cherche Lou des yeux. La voir pleurer est toujours difficile pour moi. Je l'aime tellement que la voir dans cet état est une véritable épreuve.

-Ma chérie , je souffle en m'asseyant à côté d'elle et en la prenant dans mes bras.

-Encore un salaud Pauline , me dit-elle avant d'éclater en sanglots.

Je laisse la crise passer. Ça lui fait toujours du bien. Moi j'ai tendance à tout garder pour moi.

-Raconte-moi ma belle.

Et là elle m'explique que Thomas avait un arrangement avec son patron la concernant. Il avait payé un supplément pour la nuit torride de samedi. Elle était la distraction du contrat. Et elle n'avait rien vu venir. Thomas étant un sacré beau gosse en plus. Il lui avait payé le resto, s'était monté charmant. Tellement que ne boudant pas son plaisir, Lou l'avait invité à monter chez elle pour un dernier verre et plus si affinités. Et  affinité il y a eu vu la nuit torride qu'ils ont passé et le dimanche entier avec.

C'est ce lundi que les choses se sont gâtées.

-Alors ce week-end ? lui dit Tête d'Oeuf. J'espère que Monsieur GLENT en a eu pour son argent, mademoiselle.

Au début Lou n'avait pas totalement compris la petite pique de Monsieur COCK. Ce n'était qu'après deux heures de boulot que cet enfoiré était sorti de son bureau, un grand sourire aux lèvres et lui avait tapoté l'épaule en disant

-Ah ! Je savais quand vous embauchant je finirai par vous trouver une utilité ! Thomas avait l'air ravi de vos services. Vous avez même fait des heures supplémentaires le dimanche ! bravo vous mettez du coeur à l'ouvrage !

-J'ai pété un plomb quand il m'a dit ça Pauline. Je lui ai hurlé des horreurs à la figure et dis que je démissionnais ! même que j'allais porter plainte contre lui et ses manières de faire ! ce connard a rigolé. Il a dit que je n'avais aucune preuve. Que si je couche avec ses clients c'est plutôt lui qui devrait se plaindre !

-Non mais je rêve ! Quel enfoiré ! je crie. Je vais le voir et......

-Chut. Arrête Pauline ça ne sert à rien. J'ai démissionné et Thomas était sympa. Je lui ai quand même dit que c'était un connard, histoire que le message passe bien.

-Sérieusement..... Tu as pris ton pied au moins ?

-Tu peux même pas imaginer Pauline. C'est un Dieu du Sexe, me dit Lou en rougissant légèrement

-Pppfff veinarde va ! Tu viens à la maison ce soir ? Téquila ?

-OK. J'apporte les citrons. Retourne bosser.

Je lui fais une bise et repars du café vers mon boulot. Je vérifie mes messages sur mon téléphone et d'un coup je rentre dans un torse - ou un mur.

-Désolée ! je ne regardais pas où...

Sauveur. C'est Sauveur !

-Oh ! Bonjour Pauline. Comment allez-vous ?

-Comment vous connaissez mon nom ? Je ne me rappelle pas vous l'avoir dit.

-Je l'ai vu sur votre boîte aux lettres. Désolé, me dit-il

-Non, pas de problème. Çaa tombe bien je voulais vous remercier pour vendredi. Vous n'avez pas eut de problème ?

-Non du tout. Sans vouloir vous paraître insistant demain soir je peux vous inviter à diner ?

Je reste à le fixer comme une imbécile le temps de traiter l'information. Il veut m'inviter à diner ? Mon dieu qu'il est beau. Et ses yeux sont d'un bleu..... Wahou..... Je le fixe l'esprit vide.

-Si vous ne voulez pas.....

-NON ! Hum pardon. Ce sera avec plaisir Sauveur, mais c'est moi qui vous invite pour vous remercier. J'insiste.

Il me fixe en souriant. Mon esprit lâche encore. Cette bouche..... Elle me met pleins d'image cochonne dans la tête.

-On verra. On dit demain 20 heures ? je passe vous prendre.

-OK, je réponds en souriant comme une barje. À demain Sauveur.

-À demain Pauline.

J'ai l'impression qu'il veut m'en dire plus mais il continue sa route.

Je le fixe jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin de la rue. Quelle veine d'être tombé sur lui. C'est Lou qui va être contente je vais avoir le droit à son    «Je te l'avais dit » rayonnant. Pas grave. Je la ferai taire en lui parlant des fesses de Sauveur.

Parfaites soit dit en passant.

L'apprentieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant