Chapitre 12 Pauline

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3 mois que je vis un rêve.

3 mois d'extase totale.

Je regarde dans le vague en souriant comme à chaque fois que mon esprit divague quand je pense à ma chance de connaître Sauveur.

Je sais pourtant qu'il me cache des choses. Trop de choses. Je le sens à son attitude parfois distante. Mais quand il me regarde je vois aussi dans ses yeux son désir et son amour pour moi. Même si on ne se l'ait pas encore dit chacun de ses gestes me transmet une passion indéniable et mon coeur y répond à chaque fois.

Ce soir, je flâne en rentrant de mon travail. Sauveur doit me rejoindre comme toujours sur la route. Il garde un mauvais souvenir de la ruelle maudite lui aussi. Du coup il s'arrange toujours pour m'escorter tous les soirs.

Protecteur ? Oui.

Étouffant ? Huum, non il est trop canon pour que sa présence me dérange !

Tiens le voilà. Je ralentis encore l'allure pour pouvoir le dévorer des yeux, je l'espère, discrètement. Je crois que je ne m'habituerai jamais à sa beauté. Il est irréel... Presque parfait pour notre monde.

Ça y est il m'a vu. Ce sourire... Ces yeux débordant de désir  Je me liquéfie dans ma culotte. Il m'attire dans ses bras. M'embrasse. Je fonds comme à chaque fois.

- Salut ! Je murmure contre ses lèvres.

- Bonjour mon amour. Comment s'est passé ta journée ?

Avant que je puisse lui répondre il capture ma bouche pour un baiser brûlant. Je ne peux mempêcher de gémir sous l'assaut de ses douces lèvres et sa langue experte. Le lieu, le temps tout s'efface comme à chaque fois que je suis dans ses bras.

- Dépêchons nous de rentrer, me glisse t'il entre deux baisers

Je ne peux m'empêcher de rire devant son empressement. Nous reprenons notre route et je lui raconte vite fait mes aventures du jour. Et il m'écoute attentivement. Trop parfait je vous dis !

- Et toi ? Ta journée ? Je lui demande

- Ça a été.

Toujours la même réponse. Je remarque que ses épaules se crispent quand il me dit ça. Etrange. Je sais qu'il me cache des choses. Son travail, ses loisirs, je ne sais rien de tout ça. Il ne me parle pas trop de ses journées non plus. Oui je trouve cela bizarre. Oui cela m'inquiète.

Mais dès que je croise son regard j'oublie toutes mes questions et mes inquiétudes. Mes hormones me contrôlent. Mon coeur qui palpite pour mon doux Sauveur fait taire les questions incessantes de mon esprit. Traitez moi d'idiote! J'assume totalement !

Nous revoilà à l'entrée de cette ruelle de malheur. A chaque fois Sauveur me colle contre lui, protecteur contre mes angoisses.

Ce soir pourtant il stoppe net avant même de s'y être engagé.

- Sauveur ? Je le questionne. Tout va bien ?

- ..... Oui. Pardon. Allons-y.

Il me rapproche de lui et passe son bras sur mes épaules non sans m'avoir volé un baiser furtif. La brume ce soir est encore plus dense que les autres jours. Vivement que l'été et sa douceur arrivent.

Perdue dans nos pensées, on avance doucement.

D'un seul coup, Sauveur s'arrête et me pousse derrière lui. Je commence à râler quand j'aperçois quatre ombres devant nous.

Une femme et trois hommes nous font barrage.

- Alors Aedan. On traîne avec les humaines ? Lance la femme.

Sa voix est hostile. Elle prononce le mot « humaine » comme si c'était une insulte.

- Qu'est ce que vous faites là ? Vous n'avez pas le droit de venir dans ce Royaume ! Grogne Sauveur

Je ne comprends rien...

- Sauveur... Que se passe t'il ? Tu les connais ? Je chuchote derrière lui

- Ecoute moi Pauline. Quand je te le dirai, je veux que tu coures vers le café et que tu m'y attendes à l'intérieur. Ok ? Ne t'arrête pas.

- Mais....

- NON ! Pauline tu fuis ok ? Fonce le plus vite possible.

Sauveur me serre la main. Son regard est concentré sur eux. Je regarde encore au dessus de son épaule les quatre individus. Ils n'ont pas l'air commode. Même la femme est impressionnante. Sa beauté est flagrante mais tellement cruelle.

Je vais faire ce que Sauveur me demande. Enfin, presque. Une fois que je serai au bout de la ruelle, je ferai une pause pour prévenir la police que mon homme se fait agresser et APRES j'irai l'attendre au café.

- Tu me rejoins Ok ? Je murmure à mon amour

- Promis.

Encore une pression de sa main. Puis il se met en position de... Défense ?

Et me crie

- Vas-y !

Puis il fonce sur les quatre personnes.

Et moi je prends mes jambes à mon cou.

L'apprentieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant