Chapitre 15 Aedan

37 8 3
                                    

Une vive douleur me prend soudain au niveau du bas ventre. Toute rage m'abandonne.

- NON ! Je hurle mais je n'ai plus assez de force pour tenir sur mes jambes.

- Non... je répète inlassablement ce mot. Non...

- Lâchez – le, dit Séléna

Je m'écroule au sol.

- Aedan, va dire adieu à ton humaine. Et ensuite reviens-moi. J'ai des tas de projets pour nous. Ne l'oublie pas. Tu es à moi.

Et ils s'envolent tous les trois, me laissant au sol, dans ma douleur.

Pauline. Où est-elle ? Je me relève et titube dans la ruelle. La brume s'est enfin dissipée.

J'aperçois au loin cet enfoiré d'Egan. Ses ailes sont déployées et il porte son armure. Le temps que je comprenne, il rengaine son épée. Une autre douleur me saisit. Je hurle.

Egan se retourne vers moi.

- Tiens ! Te voilà Aedan. Elle respire encore tu as de la chance. Dis-lui adieu et rejoins-nous. Arrête de lutter contre Séléna, tu ne peux pas gagner. Regarde l'état de ton âme sur ! Reviens vers ta maîtresse et tout cela cessera. Séléna te pardonnera et on pourra reprendre nos jeux comme autrefois. Sois raisonnable Aedan !

- Tu ne comprends pas Egan ! Je préfère mourir avec mon amour que de retoucher une fois à Séléna ! A toi ça te convient mais plus à moi ! Tue-moi Egan et tu auras ta maîtresse à toi tout seul ! Allez ! Je lui hurle ces derniers mots.

- Non. Elle ne veut que toi Aedan. Toi seul compte pour Séléna. Je meurs d'envie de te tuer, crois-moi. Mais non. Si Séléna te veut, elle t'aura même si cela veut dire que je passe en second. Dépêches-toi Aedan.

Et il déploie ses ailes et s'envole lui aussi.

Ca y est. Je la vois enfin. Je me précipite vers mon amour. Ma Pauline. Mon cur.

- Non, non, non, je hurle ma rage, mon impuissance au ciel.

Je la prends délicatement dans mes bras. Son sang se répand partout sur mes mains. C'en est trop. Mes larmes coulent sur mon visage. Je nous enferme dans un cocon d'intimité avec mes ailes. Tant pis, que les humains me trouvent. Plus rien n'a d'importance. Mon amour se meurt dans mes bras.

- Pauline, je suis tellement désolé. J'aurai dû tout te dire.

J'embrasse ses lèvres. Elles sont encore tièdes. Elles remuent.

- Sauveur ?

- Oui mon amour. Je suis là.

- J'ai mal... me souffle t-elle

Mes larmes redoublent. Je ne sais que faire pour la soulager.

- Je t'aime tellement Pauline. N'en doute jamais.

- Je t'aime aussi Sauveur.

Je l'embrasse encore une fois en y mettant toute ma rage, mon amour, ma puissance. Mes larmes se joignent à mon baiser et à mes sentiments de cet instant.

Je ne veux pas qu'elle meure sans savoir tout l'amour que je lui porte.

C'est quand on est sur le point de perdre un être cher qu'on réalise tout ce qui n'a pas été dit.

Malgré toutes les nuits, tous les instants que l'on a partagé, je ne lui ai jamais exprimé mon amour.

Je lui ai fait ressentir oui, avec tout le plaisir que je lui ai donné mais je ne lui ai jamais dit.

Il paraît que les miracles existent. Que Notre Créateur se soucie de chacun d'entre nous, ses Anges. Et que parfois, une Grâce est accordée...

Pauline est ma Grâce. Mon miracle.

L'apprentieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant