Chapitre 21

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"Nous ne pourrons pas aller contempler les étoiles ce soir, chérie...je suis désolé."

Mes sourcils se froncèrent.

"Tout va bien, Shawn ?"

Sa réponse fut immédiate.

"Non. Je suis devant ta porte, peux tu m'ouvrir ?"

Je m'exécutai rapidement, ouvrant la porte sur un Shawn tendu.

- Entre. Raconte-moi.
- Tu voulais connaître des choses que personnes d'autres ne savait, je me trompe ? J'aimerai que tu m'accompagnes quelque part... Ta présence là-bas me semble justifiée : elle ne m'en voudra pas.

Qui ça "elle" ?

- D'accord. Laisse-moi juste enfiler une paire de chaussure.

Qu'avait Shawn ?


Chez le fleuriste ? -pensais-je en regardant Shawn revenir du magasin, une fleur de Lys à la main.

- C'est à deux rues d'ici. -m'expliqua t-il en s'emparant de ma main.

Qu'a t-il en tête exactement ?

Nous marchâmes silencieusement, des flocons fleurissants dans nos cheveux.

- Juste ici... -murmura t-il alors avant de déposer la fleur devant la vitrine d'une vieille bouquinerie, se reculant doucement. C'est l'anniversaire de mort de Rain aujourd'hui. Elle s'est faite poignardée devant cette vitrine. Elle ne voulait pas que je l'accompagne, prétextant qu'elle n'était plus une enfant... Je savais qu'elle venait ici deux fois par semaine : c'était une intellectuelle épanouie.

Je serrai doucement sa main dans la mienne, le soutenant sans un mot.

- Un homme à surgit par derrière : il voulait son sac. Les choses ont dérapé lorsqu'elle à refuser. J'ai attendu deux heures avant de commencer à m'inquiéter. Pendant ce temps là, elle se vidait de son sang. J'en ai voulu à la Terre entière, moi comprit. C'était tellement plus simple comme ça. J'ai mis longtemps à m'en remettre : je fuyais ceux qui me voulaient du bien, je repoussais les solutions car elles ravivaient la douleur... Et je me suis fait une raison : je n'aurais rien changé à l'histoire. Je me suis apaisé. Depuis, j'allume une bougie et je la dépose devant la bouquinerie, afin de lui montrer que je serais toujours là pour elle. Je ne veux pas qu'elle reste dans le noir. Aujourd'hui, je veux que ce soit toi qui l'allume. Je veux lui montrer qu'à partir de maintenant, moi aussi je ne suis plus seul. -dit-il en joignant le geste à la parole, me tendant une bougie et un briquet.

Les larmes aux yeux, j'obtempérai avant de m'approcher et poser la bougie sur le sol avec de lents gestes délicat.

Nous restâmes pendant des heures, à regarder la bougie fondre jusqu'à doucement s'éteindre, immobiles.
Nous ne partîmes qu'au petit matin, juste avant que la bouquinerie n'ouvre.


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Imagination : c'est....trop triste.

Sadique : euh...tu pleures là ? 

Moi : Tiens ! Des kleenex. 

Imagination : Les hormones, désolée ! 

Sadique : je maintiens ce que j'ai dit au début. Elle aurait du arracher les yeux de Dalyn...


LovelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant