Chapitre 32

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Je sens que l'on me porte,des voix et des sirènes résonnent au lointain.J'ai froid, trop froid.Je veux parler mais je sens un corps étranger dans ma gorge.On s'agite autour de moi.Je sens que je sombre.Adieu mon bel amour, prends soin de toi, je t'aimerai même dans l'éternité qui s'ouvre devant moi......Il y a un an tu entrais dans ma vie et  c'est à moi de sortir de la tienne.

Je ne suis pas morte...enfin pas complètement.....
Voilà une semaine que je suis à l'hôpital, une semaine qu'elle a décidé de briser ma vie.Je n'arrive pas à prononcer son nom, pour moi elle n'est plus qu'une ombre.La bulle de douceur remplie de plumes, de cette paire d'yeux verts qui me regardaient où je voyais l'amour vivre à chaque instant et dans laquelle nous vivions depuis des mois, a explosé et a laissé place à une boule froide percée par des coups de couteaux qui me lacèrent la peau et où la seule couleur que je distingue est celle du métal.Les yeux verts me fixent toujours mais la joie s'en est allée laissant place à la tristesse, les yeux verts ne pétillent plus, ils sont comme éteints. 

Je me suis éteinte moi aussi tout comme la vie que je portais dans mon seing.Je sens une main qui presse la mienne, dans l'attente d'une réponse, d'un mot mais rien n'y fait je reste prostrée dans ma boule de métal.

Je m'étais réveillée après trois jours de coma artificiel et il avait fallu dire adieu à notre petit ange, notre petite fille.Harry a insisté auprès du médecin pour ne pas le faire sans moi.Nous avons été à la morgue, Harry me poussant dans un fauteuil roulant.J'ai absolument tenu à la prendre dans mes bras, malgré le regard désapprobateur du médecin.J'ai passé presque une heure à la regarder dormir, je pouvais distinguer ses quelques cheveux bruns, je l'ai examiné sous tous les angles, elle était tellement parfaite,avant qu'Harry me dise qu'il fallait la déposer dans son petit cercueil blanc.J'ai déposé notre petite Heaven Hope dans son berceau d'immortalité.Harry m'a ramené dans ma chambre et il est parti avec notre bébé car moi j'étais dans l'incapacité de voyager.Il n'était pas seul mais je n'étais pas là.C'est à ce moment là que je me suis renfermée sur moi même, me replongeant dans un coma volontaire.

Des personnes parlent autour de moi, je reconnais les voix inquiètes de ma mère, d'Anne et une autre que je ne connais pas mais au vue du jargon qu'il emploie cela doit être le médecin.Je voudrais hurler, leur dire de partir,de me laisser rejoindre mon bébé qu'elle m'a enlevé, nous a enlevé car Harry est aussi désemparé que moi.Je ne veux pas qu'il soit triste, je l'aime tellement.S'il est dans cet état c'est à cause d'elle qui a estimé qu'elle avait le droit de nous retirer notre part de bonheur.Ils discutent de mon cas, je ne veux pas aller mieux, je veux juste faire le deuil de mon bébé qui n'aura pas la chance de connaitre son père, ses grands parents, sa famille.Cette personne lui a ôté la vie et la possibilité de connaitre toutes ces personnes qui attendaient avec impatience son arrivée.

Le médecin parle de catatonie, de choc post-traumatique.Pauvre naze, je viens de me faire agresser et mon bébé a perdu la vie, déchiré par ces coups de couteaux,c'est normal que je sois en état de choc non??!!Je gémis silencieusement quand je sens une aiguille s'enfoncer dans mon bras.Encore une prise de sang ou un calmant.Arrêtez de me droguer, je vais pas m'enfuir.

-"Bébé si tu m'entends, fais moi un signe s'il te plaît, j'ai besoin de toi"dit Harry avec une voix où j'entends toute la tristesse dont il est atteint"Il faut que tu reviennes vers moi"

Mes paupières tremblent car je veux les ouvrir mais elles sont lourdes, tellement lourdes.Je lui sers la main aussi fort que je le peux.

-"Oui bébé continue, je sais que tu peux le faire, ouvre tes yeux, allez bébé, bats toi pour toi, pour moi"dit mon bouclé dont la voix qui se brise en un sanglot.Il n'a pas du sentir que je lui pressais la main.

Qui l'eut cru....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant