the artist and his muse • jhs.pjm

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- En fait tu l'aimes, dit JaeHwan, haussant les épaules dans un sourire malicieux.

- Quoi? Bah non... , répondis-je en haussant les sourcils. Je le connais pas, il a juste... Rha, je sais pas, il est... Captivant.

HeaJung et JaeHwan échangèrent un regard complice avant d'éclater de rire.
Nous étions assis tous les trois dans le réfectoire. C'était mardi, le seul jour où Hea et moi pouvions nous arranger pour manger en même temps que le petit Jae.

- Yah! Arrêtez de vous foutre de ma gueule!
- Ha... Toi et ton petit cœur d'artichaut fragile... , fit HeaJung en se levant de sa chaise, profitant de l'occasion pour ébouriffer mes cheveux.
Je gonflai mes joues pour lui faire comprendre mon mécontentement. Elle rit encore.

- Toujours est-il qu'il est hors de question que tu perdes ta battle de danse contre ce Ji-truc, reprit Jae.

(Aucun respect, ce gosse... On dirait JungKook XDD)

- C'est JiMin, son nom. Et non, je ne perdrai pas. Arrête de me sous-estimer, saligaud.
- Je t'aime.
- Je t'encule.
- Vas-y fort, tu sais que j'aime ça.
- Sois patient, Shin JaeHwan. Attends au moins ce soir.
- Excuse-moi si tu m'aguiches.

Eh bien... Heureusement que la cantine était constamment plongée dans un brouhaha assez puissant pour que personne ne fasse attention à nos allusions sexuelles.
Enfin.
J'adressai un clin d'œil exagérément provocant à mon dongsaeng et déverrouillai mon téléphone. 13 heures 49. Les cours reprenaient dans cinq minutes. Nous avions français.
J'aimais bien le français, mais la seule chose qui m'avait toujours rebuté était madame Moon. En effet, cette femme semblait à s'y méprendre née d'un croisement entre un pékinois et un vieux blobfish à ses dernières heures.

Comme ça :

Et encore, on ne peut pas dire que le pékinois soit très évident dans ce cas.

Ce fut dans la bonne humeur que nous débarrassâmes nos plateaux.
JaeHwan fila alors en philo, et HeaJung et moi nous dirigeâmes vers le cours de français.

Je poussai un long soupir en quittant l'amphi. Ce cours avait définitivement duré trop longtemps.
Je m'étais endormi, d'ailleurs. Mais très honnêtement, je m'en foutais royalement.
C'était donc la fin de ma journée. Il était 15 heures, et, le prof de japonais étant absent, nous étions tranquilles jusqu'à demain.
Enfin, c'était plus le cas pour HeaJung que pour moi, puisque je posais encore cet après-midi pour les élèves de Lowell.
En fait, je m'étonnais d'être content d'y retourner. Moi qui m'étais attendu à une atmosphère totalement silencieuse et plate, je m'étais sévèrement enfoncé un doigt dans l'œil, même plutôt jusqu'au coude.

Me revoilà donc dans le bus. Il y avait beaucoup plus de monde, j'étais donc contraint de rester debout. Mes écouteurs dans les oreilles, je fermai les yeux. J'avais toujours détesté la foule, surtout dans un lieu aussi étriqué et étouffant que le bus. Le seul remède à mon mal-être était la musique. J'oubliais où j'étais l'espace d'une chanson, je partais pour un autre monde, pour mon autre monde.
J'avais beaucoup souffert de mes peurs maladives, surtout dans mes années de collège et lycée. Je m'étais souvent retrouvé recroquevillé par terre, la tête dans les mains, sans pouvoir respirer, des pieds d'inconnus fracassant le sol dans un brouhaha assourdissant, sans s'arrêter, tout autour de moi.
J'avais peur des humains. Leur nature m'effrayait. Ils fermaient tous les yeux sur les souffrances des autres. Jamais personne ne m'avait aidé, jamais personne ne m'avait demandé si j'allais bien. C'est très égoïste de penser ça, j'étais bien au courant, mais ça n'aurait pas été un problème s'il ne s'agissait que de moi. Le problème, le vrai, c'est que tous les hommes étaient comme ça, et qu'ils agissaient systématiquement de la sorte.
Telle était ma vision du monde et de la société.