Juste un ami- terminée

CH 8

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Cecil frotta ses mains contre son jean pour chasser le stress montant en lui. Arel et lui saluèrent Blaise et Sam qui devaient continuer leur journée en amoureux. Cecil aurait bien aimé continuer sa journée seul avec son amoureux.

Le blond émit un son de surprise et posa ses mains contre ses joues qui surchauffaient. Il considérait Arel comme son amoureux ? Et le démon le courtisait ? C'était dur à croire, son cœur battait la chamade et son ventre semblait être envahit de papillons.

"Bon," souffla Cecil en revenant sur terre. "Je dois aller manger avec ma mère."

Il fixa un instant le trottoir et le bout de ses chaussures, il ne voulait pas y aller.

"Allons-y donc !" s'exclama Arel.

Cecil redressa la tête, les yeux écarquillés.

"Quoi ?"

Arel cligna des yeux et dit doucement, "Allons rejoindre ta mère."

Cecil ouvrit la bouche, un 'mais' sur le bout de la langue. Il expira sans rien dire. Il n'avait pas prévu de venir avec Arel, mais en même temps maintenant que le démon le proposait il en mourrait d'envi. Il voulait avoir un soutient face à sa mère. Cecil hocha la tête à son ami silencieux qui attendait qu'il bouge.

Ils marchèrent jusqu'au petit restaurant que la mère de Cecil avait désigné comme lieu de rendez-vous. Ils auraient pu s'y rendre avec le tram mais le blond préféra marcher, autant pour chasser l'énergie nerveuse qui s'accumulait en lui que pour se préparer mentalement à faire face à sa mère. Au moins il ne serait pas seul.

Ils arrivèrent devant un petit restaurant un peu guindé, le genre d'endroit dont l'ambiance mettait Cecil mal à l'aise. Il remarqua la présence de sa grand-mère et sa sœur et se calma un peu. Ça lui faisait plus de soutient face à sa mère. Ou plutôt plus de personnes sur qui elle pouvait lancer des piques.

"Chéri ! et ... un ami ?" dit-elle avec cette expression crispée que Cecil connaissait bien. Elle faisait semblant d'être joyeuse alors qu'elle mourait d'envie de montrer son irritation. "À qui ai-je l'honneur ?"

"Arel, mon petit-ami," présenta Cecil.

"Tu aurais pu me prévenir non ? Je sais que tu n'es pas très porté sur la politesse mais il y a des limites, tu ne crois pas ?"

Cecil regretta sur le champ d'avoir amené Arel. Celui-ci attrapa sa main, Cecil laissa tomber ses yeux sur leurs mains entrelacés. La peau sombre d'Arel faisait ressortir sa pâleur. Il resta quelques secondes hypnotisé par le contraste et rassuré par la présence de son ami.

"Tu ne m'as pas dit que mamie et Lucie venaient," rétorqua Cecil avec une once de courage.

"Est-ce que ça te dérange de les voir ?"

Arel nota l'assombrissement du visage de Cecil.

"Dis que ça te dérange de voir mon petit-ami."

"Je ne savais même pas que tu en avais un," rétorqua-t-elle avant de dire juste assez fort pour que ce ne soit pas un murmure destiné à elle-même. "Je croyais qu'être bi te passerais."

"Et si tout le monde se calmait ?" proposa gentiment la grand-mère de Cecil.

"J'ai faim," intervint la sœur.

Arel sauta sur l'occasion pour faire changer la conversation. Il n'en resta pas moins que l'ambiance tendue entre Cecil et sa mère ne changea pas d'un pouce tout le long du repas. Arel était mal à l'aise devant leurs interactions, la femme n'arrêtait pas de lancer des phrases faites seulement pour irriter Cecil ou le railler. La grand-mère et la sœur de Cecil semblaient avoir appris à vivre avec et désamorçaient la situation à chaque fois avant qu'une bagarre éclate.