Chapitre 4

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Je me réveille dans une chambre qui m'est inconnue. Ma tête me fait encore mal ainsi que mon ventre qui me brûle. Je me lève, réajuste le long tee-shirt pour faire en sorte qu'il soit en dessus de mes fesses et sors m'aventurer dans cette immense villa. Je sursaute lorsque j'entends une porte claquée.

-Tu t'es réveillée ? entendis-je dans mon dos

Je me retourne et vois Cameron. C'était donc lui mon sauveur. Je hoche la tête pour lui répondre.

-Il faudrai refaire ton pansement, ajouta Cameron en désignant mon ventre

Il m'attrape la main et m'amène dans la salle de bain attenante à sa chambre. Il me soulève pour m'assoir entre les deux vasques et se retourne pour préparer ce qu'il lui faut. À chaque mouvement qu'il exerce, on peut y voir ses trapèzes musclés ressortir. Comment un homme peut être aussi beau de face que de dos ?

-Enlève ton haut.

Je fais ce qui m'ordonne et je le vois se mordre la lèvre alors je recouvre ce que je peux a l'aide de ce fichu tissu.

-Qu'est ce que tu as fais pour finir dans cet état ? me questionna Cameron

-J'ai refusé de lui donner tes 500€ de pourboire et ça ne lui a pas forcément plu, avouais-je timidement. Et toi?

-Il voulait me voir pour me parler pour savoir comment tu t'étais comportée. Il t'a pas raté en tout cas.

-Heureusement que tu es arrive à temps alors merci.

Et là, il me fait le sourire de l'année qui nous fait toutes craquer dévoilant ses magnifiques dents blanches parfaitement alignées. Le premier sourire qui est en plus de cela sincère.

Il finit de me mettre le bandage puis me fait descendre. Il revient avec un pantalon et un autre tee shirt qu'il me tend.

-Reste ici cette nuit tu rentreras demain.

-Non je vais rentrer. Tu en as assez fait pour moi Cameron. Puis imagine Pascal me cherche tu risques d'avoir des problèmes.

-Raison de plus pour que tu restes.

On entend du bruit en bas alors il quitte la salle de bain après m'avoir ordonné de me changer. Il en a assez fait pour moi mais il continue. J'ai l'impression de profiter de sa gentillesse.

Dans le reflet du miroir, je vois un zombie. Mes cheveux sont en pétard, mes yeux sont cernés et mon teint est très pâle. Je me désaltère la peau, me fais une queue de cheval puis enfile ses vêtements qui sont bien trop grands pour moi mais je ne me plains pas et descends à mon tour. A l'instant où je m'apprête à rentrer dans la cuisine, j'entends une conversation à mon sujet.

-Attendez ! Vous êtes en train de me dire qu'on héberge une prostitué ? dit une voix dont j'ignore l'appartenance

-Ça fait quarante fois qu'on te le répète, souffla Cameron

-Puis même en quoi cela te dérange. Elle est gentille, belle enfin elle est adorable.

-C'est pas ça le problème Reece mais tu sais bien que je ne supporte pas les filles comme ça.

-Crois-moi Ryan, elle a rien d'une prostitué comme les autres.

-Elles sont toutes pareilles. Superficielle, idiote et j'en passe.

Je fais éruption dans la pièce avant que la conversation continue. Tous les regards sont braqués sur moi mais celui qui m'hypnotise le plus est celui de Cameron.

-Je comprends que ma présence dérange alors

-Puis écoute le magnifique accent italien de ce petit bout de femme, me coupa Reece en se plaçant derrière moi

Le fameux Ryan sourit en secouant la tête puis s'avance vers moi.

-Ne le prends pas mal ce que t'as entendu.

-On a l'habitude.

-Ryan, souria-t-il en me tendant la main

-Elsa, souriais-je en la lui serrant délicatement

Je dis bonjour à Nate et Drew puis vais me placer au côté de Cameron. Je sens une tension entre Cameron et Ryan depuis mon éruption dans la cuisine. D'ailleurs, beau brun quitte la pièce sans un regard ou un mot et fait claquer la porte de sa chambre.

-Tu devrais aller le voir, me conseilla Nate

Je prends mon thé et fais ce qu'il me dit. Je toque et entre lorsqu'il me l'autorise. Je m'installe à ses côtés alors qu'il éteint la télévision. Le silence règne mais il le brise quelques minutes plus tard.

-Elsa, je peux te poser une question?

Je hoche la tête, le regard dans le vide, sachant très bien quel sujet il veut aborder.

-Ryan avait raison. Toutes les putes sont identiques mais pourquoi tu sors du lot ?

-Je suis comme elle.

-Non. Tu es intelligente et naturelle puis timide. Qu'est-ce qu'il te force à faire ça? Tu peux me parler. On couche ensemble, je t'héberge et je t'ai sauvé d'un psychopathe.

Je ris légèrement en le regardant.

-Bien, soupirais-je en m'installant en tailleur face à lui.

Je suis consciente que je vais déballer ma vie a un inconnu pour la première fois mais je le fais quand même.

-Je suis née dans une famille milanaise plutôt aisée. Je suis la deuxième d'une fratrie de cinq enfants. On avait une vie heureuse, souriais-je en essuyant la première larme. Mais il y a trois ans, j'étais à l'université en plein cours de biologie cellulaire lorsque mon frère m'appelle m'ordonnant de rentrer. C'est ce jour-là qu'il m'a annoncer que l'avion de mes parents s'était égaré en plein océan atlantique. Le problème sait qu'entre les dettes que mon père nous avait laissé et nos études, la vie n'était plus possible. Alors mon frère enchaînait les petits boulots et moi je suis venue en France. J'ai rencontré Irina et Pascal puis je me suis lancée. Alors tu as raison Cameron, je ne fais pas ça pour le plaisir. Je fais juste ça pour que ma petite sœur est une enfance normale, pour que ma sœur puisse intégrer la meilleure école de stylisme et pour que mon frère la meilleure université pour sa faculté de droit. Je sais plus quoi faire pour m'en sortir. C'est une spirale infernale et personne ne peut m'aider. Alors même si tu veux que je reste ici pour pas que Pascal me retrouve et me rue de coups de ceinture, ça ne sert à rien parce que même si cela peut paraître absurde j'ai besoin de lui.

C'est la première fois que j'éclate en sanglots depuis le décès de mes parents. Je m'effondre devant Cameron qui me semble totalement impuissant et coupable face à mon état. Suite à un énième sanglot, il m'attrape par le poignet et m'attire contre son torse. Il me caresse les cheveux tandis que mes sanglots s'arrête peu à peu.

-Il doit y avoir une solution, dit-il pour me rassurer

-Aucun échappatoire est possible Cameron.

-Laisse-moi t'en trouver un mais maintenant couches-toi tu sembles épuisée.

-Pourquoi tu veux m'aider?

Il se déshabille et éteint la lumière avant de venir se glisser à mes côtés.

-Bonne nuit Elsa.

Je retire mon pantalon et m'étend face à lui en lui murmurant un "bonne nuit Cameron".

Impossible loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant