Chapitre 4 : Il aillait la sauver

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Georges resta interdit devant la porte de la chambre de bonne. Sa main qu'il avait précédemment placé le long de cette dernière glissa lentement pour venir se replacer contre son corps. Des grognements d'homme se fessait entendre derrière la porte de sa chambre et parfois même, il entendait ses gémissements à elle.

Il recula soudainement puis il dévala les marches de ce piteux immeuble voulant mettre le plus de distance possible entre ce qu'il se passait à l'intérieur et lui.

Il s'adossa contre la façade de l'immeuble et attendit que l'homme s'en aille.

Georges fulminait, comment pouvait-elle donner son corps, comment ? A ce moment précis, elle le dégouttait grandement. 

Pourtant de longues minutes de supplice plus tard, lorsqu'il vit un homme sortir de l'immeuble la main refermant sa braguette, Georges fila à l'étage pour la rejoindre.

Il n'y avait pas de temps à perdre, la jeune femme allait repartir d'un moment à un autre et il allait tout faire pour l'en empêcher. Elle devait sortir de cet engrenage.

Alors il tourna la poignet de sa porte sans même prendre le temps de frapper et entra dans la petite chambre.

Il la trouva dos à lui, assise sur un matelas, les jambes rabattues contre son torse, elle se balançait doucement en avant et en arrière. Elle reniflait de temps en temps, elle devait certainement pleurer. La jeune femme ne l'avait pas entendu entrer.

Georges fit quelques pas alors que ses méninges tournaient à plein régime. Il cherchait quelque chose à lui dire sans pour autant la brusquer.

Il essaya de prendre la voix la plus douce qu'il pouvait puis il articula :

-Ne pleure pas.

La jeune femme releva rapidement la tête à l'entente de ses mots puis elle se retourna lentement vers lui. Quand elle le reconnu, une lueur d'horreur lui frappa son visage qui était baigné de larmes. Elle se leva d'un bond en essuyant ses perles salées et fit face à Georges qui restait impassible.

Aucuns des deux ne parlaient, ils étaient tous les deux à l'afflux de l'autre.

Svetlana était impulsive, bien trop irréfléchie et spontanée alors dans un élan de haine elle ramassa une bouteille qui traînait au sol et se rua vers le jeune homme qui fut prît par surprise.

Il évita de justesse la bouteille en verre en hurlant :

-Arrête calme toi, je te veux aucun mal !

Mais la jeune fille était aveuglée par la rage. Elle ne voulait pas de lui ici alors elle tenta de le frapper à nouveau mais cette fois-ci Georges fut plus rapide. Il bloqua ses poignets en les maintenant en l'air. La jeune femme s'écria alors que le jeune homme ne la lâchait pas :

-Lâche moi bordel, ne me touche pas espèce de psychopathe !

Georges tentait temps bien que mal de la bloquer mais elle avait une force qu'il n'aurait pas imaginé venant d'un si petit être. Il lui dit :

-Je te lâche si tu te calmes.

-Mais ferme ta gueule, hurla t-elle en se débattant, lâche moi !

Elle gigotait dans tous les sens, Georges peinait à la canaliser alors il perdit l'équilibre et tomba par chance sur le matelas. Svetlana profitait de ce moment de faiblesse pour lui assigner un coup de boule dans son nez qui rabattit le jeune homme sur le matelas.

Un douleur fulgurante lui atteignit le pif. Svetlana était désormais à califourchon sur lui et elle le frappait le plus fortement qu'elle le pouvait en hurlant à s'en briser la voix toujours ces deux même mots :

-Lâche moi, lâche moi, lâche moi, lâche moi, lâche moi !

Ses coups se firent de moins en moins fort au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient et que le jeune homme encaissaient. Ses hurlements laissaient place petit à petit à des sanglots et elle tomba épuisée sur le corps de Georges.

Ce dernier ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Elle venait de passer en un quart de seconde d'une tornade à une montagne de larmes.

La jeune femme continuait de gémir contre lui qu'il devait la lâcher tout en pleurant toutes les larmes de son corps.

Georges n'osait pas bouger, il avait les yeux grands ouverts et il la laissait déverser ses larmes sur lui. Elle s'était accroché à son manteau et tirait fortement dessus.

Soudain la respiration de la jeune femme accéléra d'un coup. Elle humait l'air beaucoup trop rapidement. Georges se redressa difficilement alors qu'elle était toujours accrochée à lui. Il entoura sa minuscule silhouette de ses bras tout en disant :

-Woh woh woh calme toi, calme toi.

La jeune femme avait des yeux affolés et sa respiration se fessait toujours plus forte.

Georges ne savait pas quoi faire, il n'avait jamais sût comment gérer une crisse d'angoisse, parce que c'était bien ça qu'elle était en train de faire, non ? Il n'en savait rien.

Il tenta de capter son regard en attrapant son visage entre ses mains :

-Regarde moi, regarde moi, ordonna t-il.

La jeune femme croisa enfin son regard, toujours aussi affolée :

-Il faut que tu te calmes, tout va bien, calme toi, je suis là pour t'aider, respire lentement, ça va aller.

La jeune femme ne lâcha plus les prunelles du jeune homme du regard puis après quelques minutes, elle finit par se calmer.

Ils étaient désormais assis sur le matelas et Georges la maintenait toujours contre lui. Il avait entrepris de caresser ses cheveux courts et il chuchotait à son oreille :

-Ça va aller, je suis là, je vais t'aider.

Après de très longue minutes, il sentit que la jeune femme s'était complètement décrispée. Il baissa ses yeux vers elle et il la découvrit endormie.

Il se releva doucement en la portant puis il la déposa sous les couvertures de son lit.

Georges regarda quelques instants son visage qui était endormie. Elle était presque belle lorsqu'elle ne fronçait plus ses sourcils.

Il se dirigea vers un petit miroir qui était accroché sur un des vieux murs de la pièce et observa les dégâts qu'elle lui avait causé. Son nez était gonflé et il saignait abondamment. Elle n'y était pas allée de main morte, c'est le moins qu'on puisse dire.

Il entreprit de nettoyer sa plaie avec des mouchoirs imbibés d'alcool à 90 qu'il avait trouvé dans un recoins de la pièce.

Quand il eut fini, il se retourna à nouveau face à la jeune femme qui dormait toujours. Il alla s'asseoir à ses côtés toujours en la regardant.

Elle ne portait aucuns vêtements mis-à-part ses dessous. Sa peau était toujours recouvertes de bleus allant du vert au violet en passant par le bleu. Ses yeux se posèrent sur son cou qui était marqué par de grosses traces rouge, comme si quelqu'un lui avait maintenu fortement la nuque.

Cette femme avait des airs de tortures pour les plus vicieux, Georges en était sûr.

Elle lui fessait tant de peine, il avait si mal pour elle.

La jeune femme était complètement détruite et instable. A la limite de la folie.

Il remonta bien la couverture jusqu'à son cou pour cacher ces vilaines traces et pour la maintenir au chaud.

Le jour n'était pas prêt de se lever mais Georges allait attendre toute la nuit s'il le fallait. Il voulait lui parler, il voulait l'aider.

Elle pouvait le frapper, lui hurler dessus, le repousser, il allait le faire ; il allait la sauver.



Svetlana [GEORGIO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant