Svetlana [GEORGIO]

Chapitre 14 : Juste une amie

Svetlana jouait avec des vieux vinyles qui traînaient dans le salon de Georges pendant que ce dernier avait les yeux plongés dans un petit carnet. Elle passait ses mains sur la couverture cartonnée de ces disques pour les dépoussiérer. Elle se souvenait de tout ceux qui traînaient chez sa grand-mère lorsqu'elle était plus petite. Son aïeule avait une grande culture musicale, Svetlana en avait tout naturellement héritée. Et c'est avec plaisir qu'elle découvrait que Georges en avait aussi une. En attrapant un disque qui avait attiré son attention elle dit à haute voix :

-Dis, est-ce que tu as un tourne-disque Georges ?

L'intéressé tourna la tête et la regarda accroupie sur le sol entourée de disques. Il sourit et répondit :

-Non, il faut que j'aille le récupérer, il est chez ma grand-mère.

La jeune femme hocha la tête en guise de réponse. Elle rangea le bazar qu'elle avait répandu puis elle se leva pour aller s'asseoir sur l'accoudoir du canapé aux côtés de Georges. Elle regarda sa main gauche gratter avec énergie le papier quelques peu jaunis. Elle hésita quelques instants avant de le déranger :

-Tu écris quoi ?

-Je sais pas trop, répondit Georges, des rimes et tout ce qu'il me passe par la tête.

Il marqua une pause avant d'ajouter :

-Je te ferai lire si tu veux.

-Pourquoi pas, répondit la jeune femme en tournant la tête vers la fenêtre.

Elle soupira en regardant les nuages se déplacer dans le ciel. Ce dernier était par endroit gris et par d'autre bleu. Comme s'il n'avait su décider entre la beauté ou la mocheté.

Georges la sentit pensive alors il lui demanda :

-Tu t'ennuies ?

-Un peu, souffla t-elle en haussant les épaules, je voudrais faire quelque chose de ma vie. Trouver une occupation. Donner un sens à mon existence.

-Qu'est-ce que tu veux faire ? Questionna Georges en posant son cahier sur la table basse puis en tournant sa tête vers elle.

-Je ne sais pas. J'aimerai aller à l'école par exemple. Comme dans les bouquins et m'asseoir dans un amphithéâtre et écouter un professeur parler. Je ferai n'importe quoi.

-Retourner à l'école ? S'exclama Georges.

-Si un jour je retourne en Russie, c'est la première chose que je ferai.

-Je respecte ton envie mais je suis pas sûr de la partager, avoua Georges.

-Pourquoi ? Demanda la jeune femme.

-L'école et moi ça n'a jamais été très fusionnel, déclara Georges, ça plus été une perte de temps qu'autre chose.

-Moi je pense que tu as eu beaucoup de chance d'aller à l'école, expliqua simplement la jeune femme, ça toujours été mon rêve.

Georges se sentit un peu coupable de déblatérer ses mauvaises paroles sur l'école en voyant que d'autres n'avaient jamais eu la chance d'y aller. Il glissa l'une de ses mains sur le cou de la jeune femme puis il l'attira à lui. Lana dégringola de l'accoudoir en pouffant puis elle se plaça contre le jeune homme, la tête sur son torse. Un court instant de silence se fit entendre avant que le rappeur ne dise :

-Ça te dirait que j'invite deux trois potes ce soir ? Il faut qu'on voit du monde...

Svetlana hocha la tête contre lui en fermant les yeux :

-Si tu veux, répondit-elle en humant l'odeur de son tee-shirt.

-OK, ajouta t-il en caressant ses cheveux.

C'est ainsi que quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombé, trois amis de Georges débarquèrent dans son appartement.

-Wesh les mecs, s'exclama Georges en bondissant du canapé pour aller  à leur rencontre, bien ou quoi ?

Ils se serrent tous la main avec de grands sourires sur leurs lèvres :

-Putain mon gars, hurla presque Fessal, j'ai l'impression que ça fait des mois qu'on s'était pas vu !

-Ah de ouf, renchérit Thomas en donnant une tape sur l'épaule du jeune rappeur.

-T'as une meuf c'est ça ? Questionna Sanka, enculé va ! Tu nous abandonnes pour une nana j'y crois pas !

-Non du tout, bégaya Georges sous les rires de ses amis.

-Mytho ! S'exclamèrent en chœur les trois amis.

Et c'est à ce moment là que Svetlana débarqua timidement dans le salon. Sanka fut le premier à la remarquer. Il s'exclama :

-Qu'est-ce que j'avais dit ! Elle est là sa meuf !

Tous se retournèrent pour observer la petite blonde aux cheveux courts qui elle, rougissait sur place, bien trop gênée par les paires de yeux qui la fixait.

-Non les gars, c'est une amie ! Répliqua Georges, c'est Svetlana. Elle arrive de Russie, je l'héberge le temps qu'elle trouve un appartement.

Svetlana s'avança timidement vers le petit groupe qui s'était confiné dans l'entrée en souriant légèrement. Georges continua lorsqu'elle fut à ses côtés :

-J'te présente Fessal, Thomas et Sanka.

Elle tendit sa main pour les serrer mais Sanka s'exclama :

-Allez on va se faire la bise ! Si t'es l'amie du petit Georges t'es aussi mon amie. Et mes amis je les embrasse.

Svetlana nu donc pas d'autre choix que de claquer une bise au dénommé Sanka. Suivit des embrasses des deux autres. Elle jeta un coup d'œil à Georges, légèrement apeurée. Ce dernier haussa les épaules en rigolant.

Ce n'était qu'une petite soirée, entre amis, ils ne faisaient rien de spécial mis-à-part parler mais Svetlana était contente. Elle se sentait bien, les amis de Georges étaient gentils avec elle. Surtout Sanka, ce dernier ne l'a lâchait pas. Il ne cessait de la faire rire ce qui amusa beaucoup la jeune femme.

Georges lui, était installé juste en face de Lana et de Sanka. Il les fixait avec le ventre serré. Il regardait Lana éclater de rire et son ami la dévorer du regard et le jeune homme n'était pas très à l'aise avec ça. Lui avait mit des mois à l'approcher, à la mettre en confiance, à la faire sourire. Sanka avait mit quinze minutes tout au plus. Elle semblait à l'aise avec lui. Du moins, comme jamais elle ne l'avait été avec lui.

Il avait toujours vu Svetlana comme son amie, celle qu'il se devait de protéger. Pourtant, en la voyant rire avec un autre, il se mit à la voir différemment. Il savait qu'il n'avait pas le droit, Lana était bien trop faible pour une relation. Et puis Georges savait très bien qu'elle ne le voyait uniquement comme un grand frère. Alors il secoua la tête comme pour remettre ses pensées en place.

Lana était juste une amie.