MINUIT ou presque. J'arrive pas à dormir Gaudin, tu peux partir de mes pensées juste une petite demie heure histoire que je m'endorme ?
Mes insomnies ont ton visage, quand mes paupières se ferment je vois tes yeux qui se dardent, qui s'attardent sur moi.
Putain, comment j'ai pu être aussi conne et croire que nous deux ça pourrait donner quelque chose de beau, que ça pourrait donner quelque chose tout court ? On brasse du vent, de l'air ! que je respire ! je suffoque, je larmoie, je n'en peux plus.
Comment j'ai pu y croire, au nous, alors que je ne te connais pas, que tu ne me connais pas ?
J'pensais à quelque chose de banal, un peu sentimental, que t'étais rien mais j'crois que t'es tout; j'veux dire : on aurait pu faire un couple mignon, fade, sans plus, qu'on aime bien charrier parce qu'ils s'en tiennent à la prise de mains et aux secrets à moitié avoués. Qu'on se mente pas, mais qu'on dise jamais la vérité.
J'pense à toi, au fond de mon lit, mon pouce au creux de mon poing, quand y a Fauve qui chante. Reviens, putain d'médecin qui m'sauve d'entre les morts.
Je me suis rendu compte que c'était grave quand j'ai commencé à penser à toi sur Lana Del Rey, Cope Citizen, Avril Lavigne, Placebo et Mud Flow. Que je pensais à toi tout le temps et que ça me donnait envie de chialer.
Que j'ai tout gâché, t'y crois à ça ? Je nous voyais tourner autour, stagner, rester l'un devant l'autre, puis j'ai pas eu le courage de te parler. J'me suis cachée derrière ma foutue fierté pour prétexte, derrière mes sentiments non fonctionnels, derrière mes arguments foireux « ouais j'ai un cours à rattraper. » alors que j'étais rongée par la trouille.
Putain.
J'aurais dû te choper le bras pendant que j'en avais l'occasion, t'asséner qu'on devait parler, s'il te plait, puis te sourire parce que j'suis quand même gentille, timide et amoureuse.
J'me repasse les films de nous deux qui parlons; des films si beaux qu'ils n'ont jamais été vus ailleurs que dans ma tête. Mais ça me pique pas le cœur, ça, alors que nos regards, nos paroles, nos regards, puis nos regards, ça me tue le cœur si fort.
Tu m'empêches de dormir et tu accapares mes rêves, Gaudin, vivement que tu prennes possession de mes lèvres et de mes nuits.
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Gaudin
Poetryj'veux pas t'oublier toi et tes sourires si beau si imparfaits qui m'emmêlent mes sentiments ; j'crois bien qu'c'est toi Gaudin mon premier amour. *photo par Julia Chernysheva*