LE temps te tue tant, Gaudin, que tu sais plus si tu dois survivre ou simplement te soumettre.
Le temps m'aura mordu le cœur comme un morceau de viande crue, l'amour m'aura fait espérer comme un chien qui joue avec sa queue.
T'es l'amour et le temps, t'es mon amour intemporel, t'es pas mon âme sœur mais qui sait, ça se pourrait bien; t'es ma version masculine, mais en mieux.
T'es civilisé, t'es bon, t'es bien, t'es beau, tu plairais à papa maman — et crois moi c'est pas facile de plaire à papa maman. J'ai pas tant essayé mais les mecs ils sont pas fan en général — t'es moi mais en mieux.
Le p'tit Gaudin beau, bon à l'école, sportif, ambitieux, intelligent, drôle, bien fringué, taquin, j'me demande comment t'es encore célibataire. Ou alors t'es pas célibataire.
Ah si, tu l'es, c'est vrai. Je crois. Me fais pas espérer comme ça, dis moi, parce que là on tourne en rond. On tourne en carré plutôt, parce qu'on se prend un coin de temps en temps qui nous tord le ventre et nous arrache une côte.
J'ai le cœur tuméfié, des bleus partout, pourtant il continue de battre pour toi, ou alors il se bat pour toi. Je sais pas.
Ma tête a voulu t'oublier puis mon cœur l'a tabassé et il s'en est pris des coups aussi, mais au final le cœur a gagné alors tu rôdes encore dans mes pensées comme une panthère noire, ce félin si joli mais invisible aux côtés du lion majestueux.
J'attend encore le lion pour te détrôner, mais, en y réfléchissant, je crois qu'il est déjà venu. Un lion qui sentait l'eau salée à plein nez et au regard agate, un lion grand, imposant, nonchalant, et toi, panthère noire, tu lui as intimé de partir en montrant des dents.
Même le lion est impuissant face à toi, Gaudin, tu m'as salement enfoncé tes crocs dans la peau pour que je sois aussi mordue de toi.
VOUS LISEZ
Gaudin
Poetryj'veux pas t'oublier toi et tes sourires si beau si imparfaits qui m'emmêlent mes sentiments ; j'crois bien qu'c'est toi Gaudin mon premier amour. *photo par Julia Chernysheva*