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- Tu es sur de ne pas vouloir venir ? Demandais-je pour la centième fois.

- Jennifer, soufflait Steven, mon présent copain. Mon choix est déjà fait, dit-il plus fermement.

- Je... tu... alors je reste ici, j'ai changé d'avis !

- Ne dit pas de bêtise ! C'est une chance pour toi, il dit avant de se racler la gorge et de plonger ses yeux marrons dans les miens. Écoute, on se verra tout les week-ends, sans exception, ok ?

- Et si jamais je ne réussissais pas ? M'inquiétais-je.

- Tu vas réussir, j'en suis certain.

Steven me rassure encore un moment avant qu'il ne soit vraiment l'heure de partir.

- Je t'aime, dis-je en l'embrassant.

J'entre dans ma voiture, attache ma ceinture et démarre. Steven me fait signe de baisser la vitre, et j'appuie sur le petit interrupteur. La vitre s'abaisse et sans que je puisse m'attendre, Steven passe sa tête à l'intérieur de la voiture et me donne un baiser sur la joue.

- Tu m'appelles dès que tu arrives, d'accord ?

- D'accord, souriais-je enfin.

J'appuie sur l'accélérateur tout en pensant à ce qui va suivre. Tout juste diplômé, l'agence de communication ou j'avais fait mon stage de validation, m'a appelé pour me proposer un poste. Bon, bien que ce ne soit qu'un poste de secrétaire, on m'a bien fait comprendre qu'il fallait commencer par la et, par la suite, grimper les échelons. Si bien sûr je fournissais un très bon travail. Malheureusement, il est à deux heures de route de la ou j'habite. Je ne me voyais vraiment pas prendre la route tout les matins et tout les soirs. Ça me fatiguerais beaucoup trop. J'ai donc pris la décision de me prendre un petit appartement. Le salaire que me versera l'agence n'est pas énorme, mais juste assez pour me le permettre.

J'étais tellement excité à l'idée d'avoir mon propre chez moi, à Seattle. Je pensais que Steven allait venir avec moi, mais il a gentiment refusé. À vrai dire, il ne m'a jamais réellement dit pourquoi, mais je ne pouvais que respecter sa décision. S'il ne veut pas, je ne vais surtout pas le forcer.

Steven et moi sommes sorti ensemble alors que nous avions à peine dix-huit ans. Ça fait maintenant trois ans que notre relation dure. Notre rencontre avait été plutôt catastrophique. À cette époque, il avait trouvé un petit job d'été dans un café. Il essuyait le comptoir quand sa main s'est cogné contre mon café qui s'est par la suite renversé sur moi.

Après de longues heures à conduire, j'arrive enfin dans le quartier de mon nouveau chez moi. Je me gare et sors de la voiture, impatiente. Je perd cinq minutes en cherchant dans mon sac le code qui me permettrais d'entrer à l'intérieur de l'immeuble.

J'ouvre la porte, entre et la referme aussitôt. Ça y est, je suis chez moi. Je passe en mode inspection.

La porte d'entrée donne sur un petit couloir dont les murs sont d'une couleur beige. À ma gauche se trouve un meuble, avec juste au dessus un miroir.
J'avance de quelques pas et tombe directement sur le salon, des meubles sont déjà installé.

Merci papa, mais ce n'est pas comme ça que tu vas te racheter, me dis-je à moi-même.

Les murs étaient de la même couleur que le couloir. Sur ma droite se trouvait une fenêtre donnant vue sur le quartier, juste en dessous de celle-ci se trouve un petit fauteuil trois place, avec en face, un petit meuble soutenant la télé. Et à ma gauche, se trouve la cuisine ouverte qui m'a l'air d'être déjà très bien équipé. Je m'approche du frigo et constate en l'ouvrant qu'il était rempli. Ça ne m'étonne pas, mon père ne fait pas les choses à moitié.

Attirance [ en pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant