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- Ma chérie ! S'écrit ma mère en m'enlaçant. Comment vas-tu ?

- Bien maman, et toi ? Tu es seule ? Demandais-je en posant mon sac sur le bar de la cuisine.

- Bien, et non. Ton père est sorti un moment et Émilie joue dans sa chambre.

- Je vais la voir, dis-je.

Je fais demi-tour, emprunte les escaliers pour finalement aller dans la chambre d'Émilie, ma petite sœur de dix ans.

Elle était assise devant son bureau, la tête penchée, elle était visiblement concentrée à écrire.

Ma sœur était mon portrait craché. Que ce soit physiquement et mentalement. Ses cheveux et ses yeux étaient bruns, elle était petite de taille pour son âge, avait une grande passion pour l'écriture et adorait lire des livres.

Ayant enfin remarqué ma présence, elle criait mon nom suivit d'un petit cri strident tout en courant dans mes bras.

- Jenni, t'es enfin la, dit-elle enjouée. Il faut que je te montre quelque chose.

Elle retourne vers son bureau, prend les feuilles sur lesquelles elle était en train d'écrire plus tôt, et me les donnes.

- J'ai commencé à l'écrire mercredi.

Je jette un coup d'œil et remarque que c'est une histoire.
Je souris et me dis que ma sœur ira loin dans l'avenir. Très loin.
Elle avait une imagination débordante pour une fille de son âge et, même si ses histoires ne ressemblaient en rien aux grands romans, elle avait du potentiel.

- Jennifer, ton père est arrivé ! Cri ma mère.

Je souffle et me mord la lèvre inférieur. Je dis à Émilie que je lirais ses pages plus tard et descend dans la cuisine. C'est sûrement la qu'il doit être.

- Bonjour papa, dis-je en le voyant.

- Bonjour Jennifer, tu t'es calmé depuis la dernière fois ?

Je fronce les sourcils et m'apprête à répondre lorsque ma mère intervient.

- Jérôme ne commence pas, ce n'est pas le moment. Les invités ne vont pas tarder à arriver.

- Parce-qu'il y a un truc ce soir ? Demandais-je.

- Oui, ton père et moi avons décidé d'organiser un barbecue en l'honneur des fiançailles de Miranda et Jason. Nous n'avons pas pu être présent vendredi alors c'est un moyen de nous excuser, en quelque sorte.

Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire.

Les parents de Léna et Miranda étaient des amis proches des miens. Et ça depuis une quinzaine d'années. Mais soyons honnête, tout prétexte est bon pour montrer leurs richesses. Du moins pour mon père. Ma mère elle, c'était plutôt être assise au bord de la piscine, un verre de champagne à la main.

- Je peux savoir ce qui te fait rire ? Demande mon père.

- Comment ça ce passe chez toi, ma chérie ? S'empresse de demander ma mère.

- Bien. Émilie sera en vacance dans combien de temps ?

- La semaine prochaine je crois.

- J'aimerais bien qu'elle vienne à la maison pendant une semaine.

- Ça pourrait ce faire, mais tu ne travailles pas ?

- Si mais je me suis dit que Jeanne pouvait venir à la maison. Elle la gardera pendant mon absence.

Jeanne était la nounou d'Émilie. Mes parents étant souvent en déplacement, ils faisaient donc appel à elle.
C'était une femme de la quarantaine, qui avait un caractère très attachant. Lorsque je vivais encore ici, je passais le plus clair de mon temps en sa compagnie.

Attirance [ en pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant