— Antarès —
Le plus âgé ne savait pas ce qu'il lui avait pris de proposer ça, mais il en était bien content. La main bien accrochée à celle de son compagnon nocturne le réchauffait. Les deux marchèrent cinq minutes avant de parvenir à l'appartement du blond. C'était un petit immeuble avec une simple porte bordeaux. Antarès tapa rapidement le code qu'il avait fini par apprendre au bout d'un an dans cet appartement. Ils empruntèrent les escaliers tordus et gravirent jusqu'au sommet. En effet, le garçon vivait sous les toits, bien que la hauteurs sous plafond restait convenable, le plus grand était obligé de se baisser par endroit. Ensemble ils pénétrèrent dans l'espace confiné mais cosy et agréable. Le propriétaire alluma les lumières, et révéla ainsi l'espace au petit brun. Ariel ne savait trop où se mettre et se sentait bien moins à l'aise que l'habitant, que la présence du plus jeune ne semblait pas déranger ni même décontenancer.
L'appartement ne comportait qu'une seule pièce à vivre, mais de bonne taille, avec un coin suffisamment grand pour accueillir un vrai canapé ainsi que deux fauteuils, de nombreux coussins éparpillés sur le sol et une table basse. Cet espace faisait face à une cuisine ouverte, le tout séparé par une minuscule table ne pouvant laisser de place qu'à deux personnes, et encore. Le lit se trouvait au fond, sous un immense velux, libérant une vue imprenable sur le ciel foncé. Antarès se demandait si Ariel appréciait l'endroit dans lequel il vivait, il ne se doutait absolument pas des pensées du garçon à ses côtés, qui ne pensait plus qu'à aller s'allonger sur cet immense lit, sur lequel il s'imaginait déjà dormir à ses côtés et se réveiller pour observer le ciel.
— Tu veux une tisane ?
Ariel en resta coi. Se pouvait-il qu'il ait mal interprété ? Non, impossible.
— Un chocolat chaud si possible ?
— Tout de suite Mermaid.
Le Brun se tendit immédiatement mais ne fit aucune remarque.
— Tu n'étais pas si timide au bar, est-ce que j'ai fais quelque chose de mal ?
— Oh... non, j'ai trouvé... cool c'que t'as fait pour moi, contre ce mec, Marc.
— J'ai pas fait grand chose, lui par contre... ça t'arrive souvent ce genre de chose ?
Le lycéen ne savait s'il devait répondre à cette question, après tout, il n'était là que parce qu'ils étaient sensés coucher ensemble. Les coups d'un soir ne consiste-t-il pas qu'à baiser puis s'en aller ? se demanda-t-il.
— T'es au lycée ? demanda-t-il alors.
— Réponds à ma question.
— Ça vient, mais dis-moi, s'il-te-plait.
— Non, je suis en première année. De quoi, je ne sais pas, on ne peut pas dire que j'ai été un élève très assidu cette année.
— Et les gens sont comment là-bas ? Vis-à-vis de l'homosexualité ?
— Je ne l'ai dit à personne.
Antarès se sentit presque honteux de cette déclaration. Il n'avait pas honte de ce qu'il était, mais il ne voulait pas que le regard qu'il s'était habitué à voir dans les yeux des gens sur lui, change. Et si coucher avec des filles ne lui faisait rien, c'était divertissant. Il aimait ce pouvoir qu'il avait sur elles et rigolait de leur ignorance à son sujet. Toutes essayaient d'avoir plus d'une nuit avec lui, sans jamais retenir son attention. C'était ce qui lui plaisait. Mentir, les tromper sur son compte.
— Je ne l'ait pas dit non plus, mais il faut croire que je suis plus efféminé que la moyenne, si bien que j'ai tout de suite été classé parmi les "pédales" et compagnie. Si ce n'était que ça, mais j'ai un père extrêmement homophobe, qui ne supporteraient pas le simple fait que j'embrasse la joue d'un autre mec.
Le blond ne pouvait comprendre, quels genre de parents rejettent leurs enfants pour leur orientation sexuelle ? Revolté, il garda ses pensées pour lui et préféra se concentrer sur le moment qu'il passait avec Le Brun.
Antarès présenta devant Ariel la tasse de chocolat chaud et ils s'installèrent sur le grand canapé, suffisamment loin pour qu'aucun de leurs membres ne se touchent. Ils burent en silence leurs breuvages ardent, une tasse brûlante aux creux de leurs mains. Les deux garçons repensèrent au contact qu'ils avaient eu plus tôt et le blond s'imagina reprendre sa main, reposer ses lèvres sur les siennes, mais il ne voulait pas le brusquer alors il se limita à ses pensées.
Tirés de ses pensées par le bruit de la tasse s'écrasant sur la table, le blond risqua à glisser son regard jusqu'à la personne étendue à ses côtés. Dès que leurs regards se croisèrent, le plus âgé se sentit tiré vers l'avant, une main se posant sur sa nuque et des lèvres douces s'abattants sur les siennes. Il répondit aussitôt à cet assaut et laissa tomber sa propre tasse, ses mains libres partant ainsi à la découverte de son antagoniste. Le jeune homme face à lui n'avait que la peau sur les os mais Antarès ne pu s'empêcher de trouver cela attirant. Ses lèvres se mouvaient en cadence avec Le Brun et ses lèvres s'entrouvrirent d'elles-mêmes pour aller au contact de la langue étrangère. Leurs souffles se mélangèrent, leurs mains se déplacèrent, et leurs yeux ne se quittèrent.
La chaleur montait entre eux et le plus âgé savait ce qui se tramait, il savait reconnaitre les signes de leur excitation commune, outre de la chaleur envahissant son corps, une autre partie de son anatomie commençait à manifester sa présence et fit résonner un signal d'alarme chez le blond. Il savait que son partenaire était plus jeune et il n'était pas sûr qu'il mesure l'ampleur de la situation comme il le faisait. Il décolla leurs bouches et entreprit de reprendre en main la situation - et sa respiration au passage. Ses mains caressèrent la mâchoire de l'adonis face à lui et leurs regards se perdirent dans les yeux l'un de l'autre.
— Tu as déjà couché avec quelqu'un Ariel ?
Les joues de l'intéressé s'empourprèrent immédiatement alors qu'Antarès face à lui comprenait progressivement qu'il était dans les bras d'un garçon sans expérience.
— Tu as déjà embrassé des mecs au moins ?
— Evidemment, c'est juste que les mecs ne courent pas les rues au bahut et je me vois mal arriver vers l'un d'eux pour leur demander s'il veulent bien baiser.
Les mots crus du plus jeune laissèrent d'abord sans voix le blond avant qu'il n'éclate de rire et repose ses lèvres sur celle de son compagnon dans un geste tendre et presque amoureux. Ariel fut surpris de ce geste et sentit une douce chaleur se propager en lui en même temps que ses lèvres rencontraient de nouveau celles d'Antarès.
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Noctambules
RomanceLeur histoire commence un soir. Ariel est déprimé, coincé dans une vie qui ne lui convient pas. Enfermé depuis des années dans une bulle de tristesse à laquelle il s'accroche, il commence peu à peu à perdre pied et risque de couler. Antarès est...