{Chapitre 62}

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Quelques mois plus tard...

La pluie n'avait pas entravé nos plans qui consistaient, entre autres, à passer une soirée dehors. Lucy avait apporté un parapluie sous lequel nous nous étions entassées, tandis que Zoe avait opté pour un sprint, de sorte à nous ouvrir la porte. Je plantai un bref baiser sur sa joue en guise de remerciement, montrant aussi ma gratitude étant donné qu'elle avait sacrifié ses cheveux pour le bien du groupe.
 
Ouais, ouais. Allez, rentre.” nous gronda-t-elle d'un air taquin.
 
Le Black Dog était bondé, ce bar était l'un des seuls du quartier à posséder des tables de billard convenables et un endroit spécifique réservé aux joueurs de fléchette. Je préférais cette atmosphère à celle d'un quelconque pub mal famé. Personne ne nous obligeait à danser et la Juke-box démodée, surélevée et accrochée sur un mur au loin, braillait la nouvelle chanson des Arctic Monkey.
 
Charlotte nous avait gardé une table dans un coin et nous faisait de grands signes pour que l'on la rejoigne avant que quelqu'un ne nous prenne nos chaises et parte avec.
 
Uh, uh, uh!” fit Zoe, réprimandant un homme qui était en train de lui voler sa chaise. “Elle est à moi, chéri.
 
Je rigolai en le voyant galamment tirer la chaise de sous la table pour la faire asseoir. Elle le remercia avec une rougeur aux joues qui égalait presque la couleur de sa chevelure.

Je vais aller nous chercher à boire.” j'élevai la voix pour me faire entendre par-dessus le brouhaha constant.

Tu veux qu'on vienne avec toi?” offrit Lucy, réajustant la barrette qui retenait sa frange en arrière.

Non, merci. Surveillez ma chaise!

Je reçus un pouce en l'air en signe de confirmation avant de me tourner pour m'insinuer à travers la multitude de corps collés les uns aux autres. Certains personnes étaient bien loin de me permettre de faire mon chemin jusqu'au bar, me bloquant à l'intérieur de la foule jusqu'à ce que je leur tapote poliment l'épaule.

Une fois que je parvins à atteindre mon objectif, j'attendis le service, pressée contre le comptoir en bois. La pauvre serveuse était accablée de travail, le patron et elle-même n'arrêtant pas de se frôler en passant l'un devant l'autre pour servir de nouveaux clients. À ce rythme-là, j'étais probablement la dernière dans sa liste de priorités.

Je pense que tu aurais besoin de talons plus grands.

Je jetai un coup d'œil à ma droite et y trouvai un sourire radieux et une paire d'yeux marron.

Hein?” questionnai-je.

Son front perlait de sueur, ses cheveux noirs collant à la moiteur de ce dernier.

Pour être vue.” expliqua-t-il en désignant la longueur du bar.

Aussitôt que des gens reçurent leurs verres, ils étaient remplacés par davantage de clients assoiffés. C'était un cercle vicieux qui ne prenait jamais fin, jusqu'à temps que la dernière commande soit annoncée.

Oh, ça ne me dérange pas d'attendre.” souris-je.

Je recentrai mon attention sur le personnel du bar, m'appuyant légèrement sur le comptoir pour essayer d'attirer le regard de quelqu'un.

Tu dois te faire plus remarquer.” annonça-t-il avant d'apporter ses doigts à la bouche pour siffler.

Le son fut à peine perceptible par-dessus le vacarme régnant dans le pub, mais il me permit de me rendre compte de notre proximité étonnante. Je sursautai, riant avec lui tandis que l'homme derrière le bar nous indiqua qu'il nous avait vu avec un signe de tête.

Do I Frighten You ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant